Même si on assiste à de très bonnes séries dans ce premier tour de playoffs, il faut avouer que celle entre Philly et Miami a une saveur particulière. Sur les trois premiers matchs, l’intensité était palpable avec une tension digne des années 90. Ce soir on a franchi un nouveau cap, avec une folie digne d’un match 7 de finales de conf.
45. Oui c’est un nombre, mais c’est surtout celui des turnovers sur l’intégralité de la rencontre ! Miami n’a pas su profiter des nombreuses pertes de balle des Sixers et a gâché trop de passages sur la ligne des lancers-francs pour espérer l’emporter ce soir. Une habitude pour les Sixers qui était déjà l’équipe qui perdait le plus de balles pendant la saison régulière. Comme quoi, même avec 26 turnovers et une précision à 3 points très mauvaise (23%), cette équipe peut aller chercher des victoires à l’extérieur..
Malgré un douteux 2/11 au tir, Joel Embiid a su peser énormément dans sa raquette, notamment en deuxième mi-temps, posant 5 contres et se montrant assez clutch. Idem pour Ben Simmons, qui s’est fait chiper 7 ballons ce soir, mais qui finit en triple-double : 17 points, 13 rebonds, 10 passes, 4 interceptions. Une première en playoffs pour un rookie depuis…Magic Johnson ! Avec deux monstres pareils dans son équipe, ça devient possible de gagner, même face à une équipe de Miami agressive qui aurait pu l’emporter ce soir.
Le premier quart-temps a été très serré, à l’image de la rencontre entière. James Johnson a comme souvent bien débuté la rencontre, avec 2 layups rentrés rapidement. Les Sixers répondent immédiatement avec Dario Saric qui vient inscrire plusieurs paniers pour donner 8 points d’avance aux 76ers. Assez rapidement, Ben Simmons va commettre une deuxième faute synonyme de renvoi sur le banc pour lui. Evidemment, Hassan Whiteside va vite connaître le même sort. En fin de période, le banc du Heat va effectuer un joli run pour revenir à hauteur : 26-26.
On a assisté à un joli duel sur le début de second acte, entre Wayne Ellington et JJ Redick. Discret jusqu’ici, l’arrière des Sixers va rentrer 10 points, vite imité par celui du Heat. Un autre homme se montre adroit, et il s’agit de Dwyane Wade ! La légende locale va permettre aux siens de passer devant au tableau d’affichage. Les contre-attaques fusent dans les deux sens et les fautes s’accumulent. Justise Winslow rentre en scène, volant un ballon à Joel Embiid avant de rentrer un layup puis inscrit un joli tir à distance.
La tension grimpe d’un cran et sur une bataille au poste pour récupérer le ballon, Embiid chute sur Richardson qui devra temporairement quitter les siens. Sur la même action, Convington envoie une faute flagrante sur Dragic, agaçant Johnson qui va venir le pousser contre le support du panier avant que Simmons ne vienne le virer du conflit. Un joyeux bordel qui enverra Miami sur la ligne des lancers, avant que Wade ne chipe immédiatement un ballon, encore un, pour donner 8 points d’avance au Heat. Le public hurle ! Ben Simmons arrive à distribuer la balle mais commet sa troisième faute, une nouvelle fois imité par Whiteside.. En fin de mi-temps, Dragic va piquer la balle à Embiid, avant que ce dernier ne vienne le contrer et offrir un 3 points à Covington. Mais avec 17 turnovers sur la seule 1ère mi-temps, Philly compte logiquement 5 points de retard à la pause : 61-56.
Malgré quelques layups trouvés pour Ben Simmons, l’écart va grandir pour Miami. Richardson est énorme en défense et compte désormais 6 interceptions. Pour ne rien gâcher, il va offrir deux alley-oops à Whiteside qui connaît enfin un bon passage dans cette série de playoffs. +10 pour le Heat, un écart qui aurait pu être plus grand s’ils ne rataient pas la moitié de leurs lancers-francs… Embiid lui, est plus en réussite sur les siens, mais c’est bien Ersan Ilyasova qui va effectuer un joli run pour maintenir Philly au contact : 83-75.
Miami peut avoir des regrets de ne pas avoir tué le match plus tôt, car dans le dernier acte, la défense étouffante des Sixers aura raison d’eux. Malgré les pertes de balle, Ben Simmons arrive à se montrer efficace. il rentre son 5ème tir avant que Joel Embiid ne vienne claquer un énorme contre pour lui offrir son 6ème. Dans la foulée, le pivot obtient des lancers et donne carrément l’avantage aux 76ers ! Miami ne réussit pas à scorer pendant 4 minutes, compteur finalement débloqué par Dwyane Wade, qui va être énorme pendant ce quart-temps.
Saric et Johnson se répondent du parking, et Embiid donne 7 points d’avance à Philadelphie. Il offre un récital de contres ce soir, dont un énorme sur Goran Dragic qui pensait s’offrir un layup facile. Tout est énorme dans cette action : la violence du contre, le regard jeté à son adversaire au sol puis le petit enjambement qui doit rappeler quelques souvenirs aux fans d’Iverson ou de Tyronn Lue !
Joel Embiid runs the floor and destroys Goran’s layup with his mask off ??? pic.twitter.com/JBFc9lFZcq
— Bleacher Report (@BleacherReport) 21 avril 2018
Il y en a un qui ne kiffe pas cette fin de match et c’est Winslow. Il va rater 2 nouveaux lancers-francs avant de provoquer une faute inutile sur Covington, puis de perdre bêtement la balle sur l’action suivante. Impardonnable à 2 minutes de la fin d’une rencontre. Wade (25 points) va pourtant continuer à faire espérer les fans dans l’American Airlines Arena. Flash obtient un and-one avant de rentrer un nouveau tir, et Miami ne comptera qu’un seul point de retard ! Malheureusement, après un shoot de Redick (qui n’aurait pas du être accordé en raison d’un écran mobile d’Embiid), l’arrière du Heat va laisser filer un lancer importantissime. JJ Redick (24 points) récupère la balle et ses 90% de réussite dans l’exercice ne le trahissent pas : +4 pour Philly et la victoire : 106-102.
Miami se retrouve dos au mur dans cette série. S’ils n’ont pas démérité et auraient très bien pu égaliser dans cette série, ils s’inclinent de nouveau devant leur public ! La tâche s’annonce compliquée désormais, bien qu’ils aient déjà réussi à l’emporter au Wells Fargo Center. Les 76ers ont donc fait une bonne partie du job, mais dans cette série aussi intense, il serait bien naif de se croire déjà qualifié pour le tour suivant.
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