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Analyses

Le gros dossier du jour : Pourquoi les meneurs scoreurs ne font-ils pas gagner leurs équipes ?

Sports illustrated
Sur ces cinq dernières années, la mode du scoring extérieur a atteint son paroxysme. Ce fait est le résultat de la présence de meneurs de plus en plus scoreurs. Pourtant, ce profil de joueurs a des limites historiques et tactiques. A tel point que statistiquement les équipes dont le meilleur scoreur est un meneur gagnent rarement voire jamais.

Cet article est sans doute un pavé dans la marre de tous ceux qui sont émerveillés par les Westbrook, Iverson, Irving ou autre Damian Lillard. Mais il se trouve que si le meilleur scoreur de votre équipe préférée est meneur, c’est que vous avez très peu de chances de l’emporter.

La statistique est terrible, en 70 finales NBA le meilleur marqueur de la série des finales n’a été un meneur que 6 fois (Gail Goodrich 2x, Gus Williams, Magic Johnson, Isiah Thomas et Allen Iverson jurisprudence Eric Snow). Sur ces 6 fois en plus, il y a deux défaites (Goodrich en 1973 et Iverson en 2001). Pire, depuis 1990, le meilleur marqueur de l’équipe vainqueur n’a été le meneur que 4 fois (Isiah Thomas en 1990, Tony Parker en 2007 et 2014 et Stephen Curry en 2015). A chaque fois ils ont marqué moins de 30 points de moyenne. En fait c’est simple, quand un meneur marque plus de 30 points de moyenne par match en finales, son équipe perd systématiquement.

Mais revenons sur ces meneurs qui ont gagné en étant le meilleur marqueur de leur équipe. Le plus récent est Stephen Curry en 2015, malgré ses 26 points de moyenne et son énorme Game 5, la mémoire collective garde en tête l’idée selon laquelle il a fait de très mauvaises finales à tel point que le MVP de ces finales était Andre Iguodala. Par conséquent la moyenne de points de Steph était moins « valuable » que la défense de Iggy sur LeBron James. Tony Parker en 2007 marche sur l’eau mais on peut relativiser sa performance du fait du faible niveau des Cavs (Accessoirement il était défendu par Sasha Pavlovic et Daniel Gibson…). En 2014 aussi il est meilleur scoreur de Spurs qui poussent le collectif à son paroxysme.  Il marque à peine 18 points mais son impact était plus dans la gestion que dans le scoring. De plus comme en 2015 avec Iggy, c’est la défense de Kawhi Leonard qui a été récompensée. Donc en fait il n’y a que l’exemple de Isiah Thomas qui a de la pertinence dans le basket moderne. Et encore IT n’était pas qu’un simple scoreur. Pour preuve ses nombreux titres de meilleur passeur et ses saisons en double-double (points-passes).  Dès lors, si on considère l’année 1980 comme le point de départ du basket moderne, il n’y a aucun pur meneur scoreur qui a réussi à faire gagner son équipe en ayant un impact majeur au scoring.

Ce fait est pourtant une évidence, le premier rôle d’un meneur n’est pas de marquer. Et même si cela parait en décalage avec les performances des « poste 1 » actuels, un meneur doit avant tout organiser le jeu et gérer le tempo de son équipe.

Pour  appuyer ce propos , ayons une réflexion toute bête sur le nom des postes. Les postes d’arrière, d’ailier d’ailier fort et de pivot sont définis par leur position sur le terrain. Ainsi le pivot doit être au milieu, l’ailier à l’aile et ainsi de suite. Alors que l’appellation « meneur » ne désigne pas une position mais plutôt un RÔLE.  Par conséquent, le meneur doit par définition permettre aux autres de marquer, amorcer les systèmes et tout ce qui s’en suit. Logiquement donc, il ne peut pas être un croqueur.

Et quand votre meneur score beaucoup, votre équipe devient de fait plus vulnérable. Parce que si celui qui doit marquer est celui qui monte la balle et organiser, la défense adverse réalise un coup double en le bloquant : pas de scoring et pas de playmaking.

Et ça, les coachs NBA l’ont bien compris. Allen Iverson commence sa carrière en tant que meneur mais vit ses grandes heures en tant qu’arrière ; James Harden fait une énorme saison 2016-2017 au poste de meneur (d’ailleurs il  coulera tactiquement en playoffs contre les spurs) et on lui met Chris Paul, un autre meneur dans les pâtes.

Alors évidemment, on peut débattre de Kyrie Irving en 2016 qui plante 28 points de moyenne en finale. Mais si on est tatillon, Kyrie remontait très peu la balle (cette tâche étant réservée à LeBron). Donc en réalité Kyrie ne jouait pas vraiment meneur mais plutôt comme un arrière par séquences.

Les performances de Rajon Rondo en ce moment sont le meilleur exemple, vous l’empêchez de marquer, il fera jouer les autres et inversement. Alors que Damian Lillard, vous l’empêchez de marquer et il ne sert plus à grand chose, pour grossir le trait…

Le dernier argument est plus subjectif, il est esthétique. A t-on déjà vu des meneurs plus beaux à voir jouer que les Magic et consorts. Et que dire des apports décisifs de Derek Fisher, Rajon Rondo, Chauncey Billups.

Bien entendu, cet article ne signifie pas que les nombreux meneurs scoreurs de la ligue sont des brèles. Au contraire, il s’agit ici de constater que leurs aptitudes sont inadaptées à l’essence même du poste de meneur. L’occasion de songer à un changement de poste ?
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