Les scénaristes sont de personnes surdoués pour faire travailler leur imaginaire mais il y a des histoires qui sont si originales, qu’elles sont impossibles à créer de toute pièce. Celle de Bradley Beal par exemple, et notamment sa relation avec sa mère. Il la juge de « coach la plus dure qu’il ait jamais eu dans sa vie ». Et cela explique un petit peu pourquoi la star des Wizards a une âme de compétiteur.
Bradley Beal se retrouve dans une famille qui vit pour le foot US. Rien de plus normal aux States et lui aussi adore ce sport et pourtant, c’est sa maman qui va lui donner l’envie de jouer au basket. Besta Beal lui donne un ballon dans les mains et ne rigole pas avec le basket, même à un faible niveau. De l’école primaire au lycée, elle n’a jamais raté ne serait-ce qu’un simple match amical de son fiston. Si madame Beal est la plus grand fan de son fils, elle est aussi son plus gros hater. Interdiction de faire un mauvais match, il fallait assurer dès le plus jeune âge. Véritable coach de la famille, elle fait de Ray Allen le modèle de Bradley Beal et aujourd’hui, on peut le ressentir dans son jeu :
« Elle m’a appris à shooter et aujourd’hui, c’est la 1ère à m’appeler, elle me harcèle au tél si je me déchire au shoot sur un match. « Tu dois aller poser ton cul à la salle, tu ne fais pas ce que tu es censé faire… ». Depuis toujours, c’est le coach le plus dur que je n’ai jamais eu »
Sa première partie de carrière se passe plutôt bien, du coté de Louisville, dans le même lycée que Jayson Tatum. Les deux ont d’ailleurs une relation petit frère, grand frère. En Highschool, on compte sur les doigts d’une main, les joueurs avec une cote plus élevée que celle de Bradley Beal. Déjà monstrueux, seul MKG, Austin Rivers, Anthony Davis sont jugés meilleurs que lui. Le choix doit maintenant se faire après avoir été diplômé au lycée. Quelle fac va t-il choisir ? Tout le pays le veut ou presque mais ce que personne ne sait, c’est que Bradley Beal a joué aux cachotiers. Il a déjà choisi un programme universitaire depuis sa 2ème année, le lycée n’a que 16 ans au moment des faits :
« Personne ne le savait, mais je m’étais « commit » [mot pour déterminer l’engagement dans une fac] pour Florida et coach Donovan après mon année sophomore, sans rien dire. Personne ne le sait, et j’ai continué à parler avec les autres programmes, parcourir les différents processus, alors que je savais qu’à la fin, j’irais à Florida, »
Sa mère voulait qu’il aille à Kansas, qui est à seulement 4 heures de route de la maison. Mais lui n’en a que faire, il veut partir de la maison, et partir si possible le plus loin possible. Tous les lycéens, en route vers la fac ont connu ça, il veut juste devenir un homme mais avant ça, il faut affronter maman. La veille de son speech, où chaque gros joueur doit dire devant la presse, le nom de sa future fac, Bradley Beal dit à sa mère « Je pense que je vais aller à Florida. » Sa réaction ? Pas de son, pas d’image, elle quitte la pièce et vient donc ce jour qu’elle redoutait, l’annonce de l’université du Big Panda. Le meilleur marqueur de la ligue de la saison passée s’avance jusqu’au pupitre et commence son discours et le MVP de la coupe du monde des -17 de l’édition 2010, vibre à l’intérieur :
« Je regarde ma maman et je peux voir en elle : ‘Garçon, tu as intérêt à dire la bonne école. »
Ce qui devait arriver, arriva. Bradley Beal part pour Florida et sa mère le voit comme une trahison. Elle n’applaudit pas, ne dit rien et sort de la salle. La rentrée universitaire n’est que dans de longs mois et c’est la guerre à la maison. On aurait pu penser que le fiston et sa mère auraient profité de leurs derniers mois ensemble, absolument pas. Les deux caractères de cochon ne se parleront pas pendant deux longs mois !! Et oui, ils vivent dans la même maison encore à cette époque. 2 mois interminables pour Bradley Beal. Grâce aux frères et à papa Beal, les deux finiront par faire la paix. Une nouvelle preuve que les mères ont du mal à laisser partir le petit dernier :
« C’est la seule personne qui m’a poussé jusqu’à vouloir tout stopper. Mais je me dis que si elle ne m’avait pas poussé autant, je n’aurais jamais eu rien de ça. Et je la respecte énormément pour cela. Elle est l’une des raisons pour lesquelles je joue de cette manière. Au moins elle n’a pas perdu tout ce temps, à mettre toute son énergie, pour rien. »
Et on ne change pas une équipe qui gagne. Bradley Beal a dû faire avec sa mère envahissante sur les terrains, qui ne comprenait pas que c’était pas elle la coach. Même à un niveau national, elle fait des siennes. La mère de Bradley Beal va carrément appeler Billy Donovan, le coach de Florida pour lui mettre la pression. Il sort tout de même de deux championnats remportés, il sait comment y faire. Apparemment pas pour Besta Beal. Le triple All-Star raconte que son coach était obligé de mettre son téléphone en mode avion, quand la mère de sa star l’appelait. Il demande gentiment à Bradley Beal de contrôler sa mère, un peu trop insistante :
« Pourquoi mon fils n’a pas davantage le ballon ? »
Rien n’est plus forte qu’une maman n’est ce pas ? Aujourd’hui, elle doit être fière de voir son fils être l’un des meilleurs joueurs de la planète. Toujours proches à l’heure actuelle, cela ne devait pas être facile à la maison d’avoir deux alpha. On est certain que le papa doit être à un niveau hall of fame en terme de patience, avec deux bêtes pareilles. Mais une chose est sure, sans Besta, il n’y aura pas eu de Bradley Beal en NBA.
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