Les finales 2016 de Lebron et Kyrie, l’année 2001 d’Allen Iverson, le dernier shoot de Michael Jordan avec les Bulls, tant d’événements ont permis aux joueurs de révéler leur amour pour le basket. Concernant Joel Embiid, il faut revenir aux mythiques finales 2010.
Kobe Bryant est au sommet de son art, Kevin Garnett revient d’une salle blessure et comme si c’était écrit dans un roman d’amour, les Celtics reviennent en finale, enfin à 100%, pour essayer de gagner le titre à nouveau face à leur ennemi de toujours. Le Black Mamba ne compte pas se laisser faire, il affronte 3 de ses rivaux et surtout, il a l’occasion de prendre sa revanche sur 2008 et un match 6 qui continue de le hanter. Du record de Ray Allen dans le match 2, à la blessure de Kendrick Perkins pour l’ultime rencontre, aux 21 points de suite de Kobe Bryant (17 points en 6 minutes) dans le match 5, cette finale fut l’une des plus vibrantes non pas de l’histoire du basket mais de l’histoire du sport. Et c’est à ce moment que Joel Embiid fait connaissance avec le basket.
Mais pour comprendre un peu plus comment il est tombé dans le basket, il faut revenir sur son parcours. Le papa de Joel Embiid était un colonel qui jouait auparavant au Handball. Il voulait absolument que son fils ait une carrière dans le volley-ball. Joel Embiid devait partir à l’INSEP en France. Oui notre cher INSEP qui forme tous nos champions français. Une rencontre va alors changer sa vie. Revenons à cette année 2010. Joel Embiid tombe donc sur cette finale NBA et avant ça, il n’avait jamais touché un ballon de basket. Il avait 16 ans. Depuis, il est tombé amoureux mais ne pense pas sérieusement à y jouer. L’homme qui crushe sur Rihanna s’amuse simplement à shooter avec des ballons de Volley, ni plus ni moins mais se sent pas encore assez chaud pour essayer dans des vrais matchs. C’est ainsi que sans son accord, son coach l’inscrit à un summer camp, dirigé par… Mbah a Moute. A partir de là, l’existence de Jojo prend une autre direction, l’ancien joueur NBA devient le grand frère de Joel Embiid et l’aidera à partir aux States mais avant ça, il faut présenter des arguments pour convaincre le papa. C’est alors qu’un oncle de Jojo va aider son neveu car il sent que ce dernier a du potentiel et qu’il faut au moins se laisser une chance. Le père de Joel Embiid cède.
Quelques mois plus tard, le futur pivot de Kansas débarquait aux States et le chemin n’allait pas être facile. Il joue à Montverde, pour essayer un nouveau sport, dans un nouveau pays et une nouvelle langue. Montverde n’est pas vraiment un lycée mais une pure institution qualifiée comme l’une des meilleures écoles de basket aux US. Tout le monde se moque de lui, déjà car il ne parle pas un mot anglais et quand il essaye de dire « Good Morning », ses coéquipiers rient de lui. Ce sera la même chose sur le terrain et Jojo n’arrive pas à se conrôler et provoque des embrouilles. Il n’arrive pas à shooter, dribbler ou ne serait-ce que d’attraper un ballon : « Je me faisais pousser par tout le monde. Je me faisais botter le cul tous les jours. » Il faut savoir que Joel Embiid a une enfance particulière. Il était riche, sa mère avait une Mercedes, il y avait un majordome à la maison, ses habits étaient bien propres et neufs chaque jour, Joel Embiid avait tout et ça lui a causé des torts en faisant de sa personne quelqu’un de soft. Venir aux States l’a en quelque sorte révélé :
« J’étais un peu soft. Mais les américains n’en avaient aucune idée. Ils savaient juste que je venais d’Afrique. Ils pensaient que j’avais grandi dans la pauvreté, dans la jungle, en tuant des lions. S’ils pensent ça je vais alors l’utiliser. »