Dans la catégorie « je me chie dessus en playoffs » Hassan Whiteside a été plutôt performant. Qu’il y ait Joel Embiid ou non sur le terrain, il n’a jamais su peser dans le jeu du Heat et les plaisanteries à son sujet ont fusé. Une année frustrante pour le pivot, qui devrait lui servir de modèle pour revenir meilleur l’an prochain.
Enfin, on l’espère. Déjà sanctionné il y a peu pour des déclarations à l’encontre de son temps de jeu, Hassan Whiteside a quelque peu récidivé comme on peut le lire dans le Sun Sentinel :
» Ca a été une année compliquée, avec des hauts et des bas. C’est frustrant de ne pas être sur le terrain. Donnez moi au moins une chance de me battre. Je pourrai comprendre si je jouais 30 minutes en étant mauvais. Le coach ne m’a rien dit quand je suis sorti au dernier match. Je pensais revenir sur le terrain mais ça n’est pas arrivé. «
Par où commencer ? Alors déjà, quand on se fait victimiser par Ersan Ilyasova pendant qu’on se prend pour un des meilleurs pivots de la ligue, on se fait discret. Un petit rappel de ses stats sur la série face aux 76ers ? 5.2 points et 6 rebonds de moyenne… Ah ben oui, en voilà un franchise-player. Pour rester plus longtemps sur le parquet, il aurait déjà fallu que le pivot ne prenne pas des fautes dès qu’il posait le moindre pied sur le terrain. Et puis, ce n’est pas comme s’il était très utile lorsqu’il était là. Il a souffert le martyre face à Ilyasova et sa mobilité, qui l’obligeait à venir défendre sur la ligne à 3 points. Une aptitude que n’a clairement pas le joueur du Heat. Et quand il s’agissait d’aller se bagarrer dans la peinture, Hassan a galéré contre le physique d’Embiid ou la dureté d’un Saric toujours plus motivé. Des joueurs qui méritent du temps de jeu sans en obtenir il y en a, mais désolé pour toi Hassan, tu n’en fais pas partie. Il n’a jamais su donner envie de le voir plus sur le terrain lors de cette série, inutile de sa part de remettre en cause le coaching d’Erik Spoelstra.
Surtout que lorsqu’on l’interroge, le coach Floridien prend la défense de son joueur. S’il avait su le sanctionner il y a quelques semaines, cela ne l’empêche pas de positiver sur son pivot au lieu de tirer sur l’ambulance. Il pointe certes une grande irrégularité chez Whiteside tout au long de la saison, mais il préfère voir cette expérience comme une étape dans le développement de son joueur.
« Il sortait et revenait dans la rotation à cause des blessures. Notre équipe évoluait et d’un coup il devait revenir et essayer de s’intégrer, tout ça en étant scruté par tout le monde. Je pense qu’il a grandi cette année. Parfois il n’était pas en confiance et d’autres fois il voulait avoir plus d’impact. J’aime ça. Je ne veux pas que les joueurs soient envoyés sur le banc et que ça leur aille. Mais il a appris à mieux gérer les choses, avec professionnalisme et de classe. Ca va lui servir à aller de l’avant. «
Il est quand même bien sympa ce Erik. Certes, les propos exposés dans cet article sont relativement mesurés, mais de là à parler de classe… Evidemment, on est tout à fait d’accord avec le coach de Miami qu’il est agréable de voir un joueur benché redoubler d’envie. Ca oui, pas de soucis là-dessus. Mais réclamer du temps de jeu et insinuer qu’il aurait du passer plus de temps sur les parquets alors que tout le monde te voir galérer face à une franchise qui n’a pas joué les playoffs depuis 2012… Oui, cette équipe des Sixers est très talentueuse, mais vu le contentieux entre lui et Embiid, on s’attendait à une autre énergie déployée sur le terrain.
C’est justement ce que met en avant Dwyane Wade lorsqu’on lui pose la question. Son coéquipier doit utiliser sa frustration pour s’améliorer, pas pour se justifier.
« En tant que joueur, on ne veut pas se donner d’excuses. ON doit regarder ce qu’il se passe et voir où on peut s’améliorer. C’est facile de dire que cette série n’était pas faite pour les intérieurs, que le coach aurait du faire ci ou ça ou qu’on avait des problèmes de fautes ! Il ne doit pas se donner d’excuses et prendre l’été pour travailler sur ce qu’il a besoin de travailler pour être mentalement et physiquement prêt à sa prochaine opportunité. Ca montrera son vrai caractère. Quand cette opportunité arrivera, et elle arrivera vite, comment se sera-t-il préparé? Comment fera-t-il pour être meilleur dans cette situation ? J’espère qu’il en tirera de la motivation de cette série et reviendra meilleur la saison prochaine. «
On n’aurait pas mieux dit… Le vétéran souhaite voir son joueur plus motivé que frustré. S’il souhaite se montrer important dans une équipe, que ce soit au Heat ou ailleurs, Hassan Whiteside va devoir bosser et s’adapter à la ligue actuelle. Les équipes avec des intérieurs jouant la carte du spacing sont désormais légion dans la NBA actuelle, il ne peut pas se permettre de prétexter qu’il n’y est pas adapté et doit justement travailler pour dominer ces joueurs là. C’est justement là la différence entre les joueurs moyens et ceux qui emmènent leur franchise avec eux.
A 28 ans, le moment est venu de le comprendre pour lui, surtout s’il veut justifier les 25 millions de dollars qu’il gagnera pendant encore 2 ans. Un contrat qui rend un trade difficile à mettre en place, mais plus qu’envisageable vu les circonstances. Maintenant que la saison est terminée pour le Heat, Whiteside compte discuter avec Spoelstra et Pat Riley de ses soucis et prendre une décision sur la suite de sa carrière. Vous la sentez cette douce odeur de « je veux partir svp » ?