Bruce Lee n’est pas une légende du cinéma. Il est une légende tout court. Les Kobe, Kyrie, Lebron ou autres Kareem Abdul-Jabbar se sont inspirés du maître en art martiaux. Sa maîtrise de soi, sa philosophie de vie, le contrôle de son corps et surtout son personnage, ont permis de faire rêver de millions de gamins, aujourd’hui encore.
Les artistes morts durant leur « jeunesse » sont érigés au rang de légendes parmi les légendes. Non pas qu’on ne les apprécie pas à leur juste valeur mais le décès apporte ce côté mystique, des rappeurs Biggie, 2Pac aux chanteuses Aaliyah et Amy Whinehouse sans oublier le regretté Drazen Petrovic, sans doute que leur héritage aurait été différent s’ils étaient restés en vie. Bruce Lee et Kobe Bryant n’échappent pas à la règle. Sa vie n’est pas facile, sa famille est harcelée par la police et la drogue, ce qui poussera l’enfant né à San Francisco à quitter Hong Kong pour repartir aux States. Comme il n’y aura jamais un autre Jordan, il n’y aura jamais un autre Bruce Lee. Il fait partie de cette catégorie de personnes qui a marqué son temps, Malcolm X ou encore Muhammad Ali. Il n’a pas seulement changé l’histoire des arts martiaux mais aussi des asiatiques et leur image. Ils ont pu enfin avoir une personne, à qui s’identifier. En venant aux States, il a vite compris qu’une grande partie des américains était raciste. Encore plus dans le système hollywoodien si cruel et si les problèmes ne sont plus les mêmes, la discrimination règne toujours. Outre les petits boulots, il commence à enseigner les arts martiaux à un certain… Kareem Abdul-Jabbar : « Les États-Unis n’étaient pas prêts à avoir un héros asiatique KAJ. »
Le duo Kareem Abdul-Jabbar x Bruce Lee prend place lors de la saison 1968-1969. N’en déplaise aux groupies de Michael Jordan, le GOAT universitaire se nomme bien KAJ. Il attaque sa 3ème saison et est déjà 2 fois champion universitaire. Lors de sa 3ème année, il remporte une nouvelle fois le titre universitaire. Sur le campus de UCLA, le légendaire Laker avait choisi d’étudier les arts martiaux orientaux. Il a alors un ami en commun avec Bruce qui le recommande et il y a cette scène assez folle avec sa femme, tout droit sorti d’un drama, qui l’a rencontrée à Seattle, lors de leur première rencontre :
« Je suis allé chez lui, et il m’a demandé ce que j’avais commencé à apprendre, la façon dont je m’entraînais, ce que j’avais fait… Et il m’a dit de frapper un punching-ball. Il s’était mis derrière, tenait le sac et me demandait de donner des coups de poing et des coups de pied. Ensuite, sa femme Linda arrive et me dit tenir le sac pendant qu’elle frappait : “ok pas de soucis.” Mais quand elle a frappé, la force qu’elle a mise dans son coup m’a fait reculer de plusieurs pas. Linda ne pesait pas plus de 55 kilos et pouvait frapper aussi fort que ça… »
A partir de là, il n’en faut pas plus pour comprendre à KAJ que Bruce Lee était unique. Si Linda était un poids plume, c’est aussi le cas de son mari qui faisait à peine 60 kilos. A cette époque, le pivot de UCLA faisait 102 kilos. Ajoutez à ça des entraînements de pro et pourtant, il s’est fait dégommer par une fille de presque la moitié de son poids, qui n’avait commencé les arts martiaux que quelques mois auparavant. Le numéro 33 légendaire des Bucks était allé voir le « Petit Dragon » pour apprendre à se défendre, ce qu’il arrivera à faire à terme. Puis cet entraînement lui a permis à apprendre à ne pas se blesser, notamment pendant l’intersaison. Travailler sa force, sa souplesse, son cardio, voilà ce qui l’a aidé ensuite à avoir une grande carrière. En plus des matchs et entraînements de basket, KAJ déclarait à l’époque qu’il s’entraînait 3 à 4 fois par semaine en plus du Yoga et des étirements. Les étirements justement, étaient quelque chose que Bruce Lee faisait énormément avant même les entraînements avec Abdul-Jabbar. C’est ainsi que l’ancien dénommé Ferdinand Lewis Alcindor Jr, en a fait sa routine d’avant match pour encore mieux comprendre son corps et éviter les blessures.
Telle une légende, le père de Shannon Lee parcoure le temps et parmi nos chers basketteurs, on avait l’un de ses plus grands fans, Kobe Bryant. A chaque début de combat, on peut voir quand il se met en « mode ». C’est un peu la même chose avec Kobe Bryant quand il pose un pied sur le parquet. Son regard de killer a fait trembler toutes les défenses de la NBA. Le Mamba avait une capacité de moves illimités. Moins grand que Tracy McGrady, moins aérien que Jordan, plus léger que Paul Pierce, il n’était pas aussi béni que les autres physiquement. Le Mamba a dû beaucoup travailler pour en arriver à un point où il a été – selon notre avis – l’attaquant le plus complet de l’histoire. 3 points, dos au panier, ligne de fond, triple menace, pick and roll, crossover, il savait absolument tout faire, même s’il a fallu travailler d’arrache pied. Beaucoup de joueurs sont doués mais n’arrivent pas à utiliser leurs armes au bon moment. Kobe Bryant utilisait ainsi le Jeet Kune Do pour utiliser ses skills au bon moment :
« Parmi tous les trucs que j’ai appris du Jeet Kune Do de Bruce Lee c’est la capacité d’adaptation. Il faut que toutes les compétences fondamentales soient dispos afin de pouvoir réagir à toutes les situations. »
Le Jeet Kune Do est un concept martial qui mélange tous types d’arts martiaux, ce qui correspond parfaitement au jeu de Kobe Bryant. De plus, Bruce Lee a été un champion du monde de ChaCha (no joke), un autre domaine qu’il a pu immiscer dans ses combats. Sa vitesse sur son jeu de jambes ou sa posture est unique et les américains ont commencé à s’identifier à lui. Non seulement il se battait en se prenant pour Usher dans « Yeah » mais il le faisait avec style. Capable d’utiliser tout ce qu’on a appris, c’était un peu le leitmotiv de Kobe Bryant. Selon la défense, l’adversaire, ne jamais anticiper mais toujours s’adapter. Avoir un temps d’avance sur son temps, comme le légendaire acteur asiatique :
« Bruce Lee a toujours été une de mes muses lors de mon adolescence. J’ai lu tout ce qu’il a écrit, regardé tous ses films et ses interviews. Il adorait énormément partager son savoir et espérait pouvoir inspirer les gens. Pas pour leur apprendre à se battre, mais à travers l’art du combat, pour apprendre à devenir quelqu’un de meilleur. C’est ça que je veux transmettre aux futures générations » Kobe Bryant
Le regretté Kobe Bryant n’aura malheureusement pas assez de temps à l’image de son idole mais lui aussi aura inspiré et continuera de le faire. C’est à ça qu’on reconnait les légendes. La Mamba Mentality n’était pas si éloignée de la mentalité de Bruce Lee, à tel point que la légende des Lakers lui a rendu hommage avec l’une de ses meilleurs signatures shoes de sa carrière, la Kobe 5 puis quelques années plus tard, la Kobe 11. En prenant exemple sur Bruce Lee, il a inspiré les futures générations et va donner son « virus de Bruce » à un certain Kyrie… On le sait bien, notamment depuis le décès de Bean. Kyrie Irving a pour joueur préféré le Mamba et en l’étudiant, il a pris conscience de qui était Lee. Lors de sa 17ème année, tonton Drew portera une certaine chaussure :
« Quand j’avais 17 ans j’ai joué le Nike Extravaganza, et j’y avais porté les Kobe Bruce Lee. On a gagné et après ça, c’est resté de loin ma paire de chaussures préférées all-time. » Kyrie Irving
« Kyrie m’a appelé et m’a demandé si ça me dérangeait qu’il fasse une chaussure en mon honneur. Ensuite il m’a dit qu’il aimerait faire une chaussure Kyrie x Kobe x Bruce et je lui ai dit de ne pas hésiter.» Kobe Bryant
« Soyez toujours vous-même. Exprimez-vous. Ayez foi en vous.» Cette phrase prononcée par Bruce Lee a fortement inspiré Kyrie Irving. Le meneur de jeu de Brooklyn sortira une signature shoes avec une magnifique Kyrie 3 en l’honneur de Bruce Lee et l’ironie du sort fera qu’il travaillera sur une Kyrie 6 (toujours liée à Bruce Lee)… annoncée quelques jours avant le décès de Kobe Bryant au début de l’année. Puis dernièrement, pour ce qui aurait été le 80ème anniversaire de Bruce Lee, Nike sortit la Kobe 5 proto au mois de novembre dernier, directement inspiré du film opération dragon. Preuve de la liaison entre Bruce Lee et Kobe Bryant, sa fille avait publié un message lors du décès du Black Mamba et la Mambacita :
« Mes pensées vont à la famille et aux proches de Kobe. Une perte comme celle-ci est tellement incompréhensible. Il n’y a pas de mots. Il n’y a que l’amour et le respect que nous continuerons à avoir pour vous. Que vos âmes trouvent le repos. Avec amour – Shannon, Wren et Linda et tout la famille de Bruce Lee »
Kyle Kuzma a récemment déclaré que lors d’un diner avec Kobe Bryant, ce dernier lui avait expliqué qu’il avait trouvé « son jeu » simplement en visionnant un film de Bruce Lee. Peut être que ça lui donnera envie de faire la même chose, au lieu de chasser ses haters sur twitter. Son coéquipier Lebron James, l’adore aussi à tel point que pour se motiver, la star des Lakers a mis une citation au dessus de son vestiaire :
« La grande erreur est de prévoir le résultat de l’engagement. Vous ne devez pas penser à la défaite ou la victoire. Laissez la nature suivre son cours et vos outils frapperont au moment précis »
C’est à l’époque de Miami que Lebron James avait décidé de mettre cette citation. Le processus a souvent son importance et James l’a bien compris lors de son premier échec à son arrivée au Heat. Il pense que cette philosophie peut s’attribuer aux sportifs mais pas que. Autre joueur qui adore Bruce Lee, l’illustre Jamal Murray. Nouvelle preuve que la légende du chinois parcoure les années. Sa façon de penser, son physique, sa petite taille mais surtout sa détermination, tant de facteurs qui ont aidé Jamal Murray à devenir celui qu’il est aujourd’hui. On a encore en tête cette soirée folle à 50 points dans la bulle. Cette mentalité à la Bruce Lee lui donne envie de tout donner et surtout ne pas avoir de regrets quand il sera à la retraite :
« Bruce Lee était l’une des personnes les plus petites, fortes, rapides et confiantes dans son sport. Il était comme Kobe (Bryant). Il avait cette concentration […]. Toutes les choses qu’il faisait, ça fait ressortir un certain état d’esprit qui te permet d’exploiter au mieux tes capacités.
C’est un état d’esprit et une mentalité[…] Quand je ne jouerai plus au basket, je ne veux pas me dire ‘mec, j’aurais pu travailler plus’ ou ‘J’aurais pu faire plus d’ajustements avant, j’aurais pu en faire plus’. L’important c’est d’être dans l’instant présent. Quand je suis sur le terrain et que je rate un tir, Je peux changer mon ‘body language’ ? Je peux parler plus ? Je peux changer quelque chose pour mieux impacter le match ? Il faut être dans le présent, faire des ajustements plus vite et être efficace.
Que tu sois le plus petit ou plus grand n’est pas important. Mon père est plus petit que moi, et il me bottait le cul. Le calme dont Bruce Lee faisait preuve, ça représente beaucoup pour moi. » Jamal Murray
Voilà comment Bruce Lee a inspiré une génération de basketteurs et même tout un pays. En avance sur son temps, il avait compris avant tout le monde comment réussir. Il aurait pu abdiquer notamment lors de ses problèmes personnels mais il a décidé de « trust the process » comme nos chers basketteurs aiment le rappeler. A travers les années, on en finira pas d’entendre parler de celui qu’on appelait et qu’on appellera toujours le Petit Dragon.
https://nba.thedailydunk.co/khelcey-barrs-le-tournant-de-la-vie-du-basketteur-russell-westbrook/
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