Si Russell Westbrook et John Wall peuvent vous sembler bavards, imaginez les fans qui ont vécu à l’aube des années 2000. Stephon Marbury était un bout en train, qui pouvait rendre fou. Malgré une superbe carrière individuelle, il est considéré comme un gâchis à la vue de son talent.
Il est fou de se dire que Stephon Marbury n’a été que deux fois All-Star et deux fois sélectionné dans une All-NBA Team. Entre rivalité folle avec les autres arrières et manque de rigueur, il aurait sans doute eu de meilleurs résultats s’il avait évolué dans les années 2010. Dès sa troisième année, il tourne à 21 points par match mais le succès collectif ne passe pas, que ce soit à Minnesota ou New Jersey. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que son record en carrière ait lieu dans une défaite (50 points contre les Lakers). Pendant 7 saisons de suite, il tourne à plus de 20 points par match. C’est véritablement à Phoenix qu’il « gagne » avec un buzzer beater contre les Spurs au 1er tour mais les Suns perdront 4 à 2. S’en suit son dernier chapitre de « star » et sa descente aux enfers : les Knicks.
Pourtant chez lui, rien ne va aller dans son sens, bien que ses débuts à la grosse pomme envisageaient de belles choses. Pas sélectionné au ASG malgré des stats folles en 2004 avec 19.8 points et 9.3 passes, il qualifie son équipe en playoffs, avant de se faire sweeper par les Nets. L’année suivante, il est encore plus productif : 21.7 points et 8.1 passes. En plein dans son prime et avec un Jason Kidd plus à son réel niveau à cause d’une blessure, Stephon Marbury s’autoproclame meilleur meneur du monde, bien que son équipe ne soit plus capable de gagner le moindre match :
« Je sais que je suis le meilleur meneur NBA. Je n’ai pas besoin que quelqu’un me le dise. » Stephon Marbury
A quelques millions de kilomètres de là – pendant que les Knicks ne participent pas aux playoffs – Larry Brown retourne en finale NBA avec les Pistons mais échouent malheureusement en 7 matchs contre les Spurs, dans la finale la plus disputée des années 2000 et très portée vers la défense. De manière surprenante, Larry Brown quitte la franchise et part chez les Knicks lors de l’intersaison 2005 ! La franchise recrute de manière what the fuck car ce sont bien les termes. New-York prend n’importe qui et n’importe quoi pour former le roster le plus déséquilibré de la ligue. Le président à ce moment ? L’illustre Isiah Thomas… C’est le clash entre Larry Brown et Stephon Marbury à tel point que ses stats chutent jusqu’à 16 points par match. Censé rentrer dans son prime à 28 ans, il ne fait que s’embrouiller avec son coach dans le vestiaire, sur le terrain et même publiquement :
« Au début de l’année, on m’a fait comprendre qu’il fallait que je change mon jeu. Que je devienne plus un passeur. Tout cela pour que l’équipe gagne. Malheureusement, ça ne fonctionne pas. Donc, pour moi, c’est clair, je vais redevenir Stephon Marbury, alias Starbury. En fait, depuis le début de l’année, ce n’était pas moi qui jouait. »
Comment être étonné venant d’un gars qui a lâché cette déclaration « Quand je doute, je shoote. » 33 victoires pour 48 défaites lors de cette saison tristounette en 2005. Il force pour faire virer Larry Brown qui ne restera qu’une petite saison. Après avoir foutu n’importe quoi dans les bureaux, Isiah Thomas fera de même sur le terrain en devenant coach entre 2006 et 2008. Starbury est mal utilisé et chute véritablement dans le classement des meilleurs meneurs. Il quittera la ligue en 2009… Entre mauvais caractère, mental parfois fou, Stephon Marbury n’aura jamais pu être digne de son vrai talent mais cela nous rassure de voir que la Chine l’a changé, comme quoi, il n’y a pas que la NBA dans le basket à tel point qu’il est aussi devenu une légende là-bas.
Aujourd’hui, Stephon Marbury est devenu un homme plus calme, plus rassurant, tout simplement plus mature. Son dernier fait d’arme ? Avoir aidé dans la crise du Covid-19. On est certain que dans la vie ou dans le basket, il continuera à aider son pays.