Depuis la blessure de Jimmy Butler, on attend que les autres cadres de l’équipe augmentent leur volume de jeu pour palier à son absence, et c’est bien normal pour une franchise qui s’installe doucement sur le podium de la conférence Ouest. Si on demande plus de scoring à Andrew Wiggins, on demande également plus d’impact dans le jeu de la part de Karl-Anthony Towns. Pourtant, le gamin est déjà bien incroyable cette saison encore !
Son match d’hier soir est passé assez inaperçu : entre la mixtape d’Anthony Davis et le poster de Jarrett Allen sur Lauri Markkanen, il n’y avait plus de place pour le KAT sur les réseaux sociaux. Et pourtant… Il a été le meilleur marqueur de la rencontre ( 26 points ), avec seulement 10 tirs tentés, pour 9 réussis, et a aussi rentré ses 8 lancers-francs. A ce niveau-là on ne parle même plus d’efficacité ! D’accord, il affrontait les Kings hier soir, adversaire très modeste, mais c’est toute la saison de Towns qui mérite d’être passée au crible
C’est bien simple, le pivot est un modèle de propreté en attaque. Que ce soit dos au cercle, en pénétration ou derrière la ligne à 3 points, Towns peut sanctionner de n’importe quel endroit sur la parquet, et à des pourcentages exceptionnels : 54.5% au tir dont 41.3% du parking et 86% aux lancers-francs. C’est en gros les pourcentages de Kevin Durant, qui rappelons-le, est considéré comme l’attaquant le plus propre et inarrêtable de la ligue.
Pour autant, Karl-Anthony Towns ne dispose pas d’un gros volume de tirs au seins des Timberwolves. Il est considéré comme la 3ème option offensive derrière Jimmy Butler et Andrew Wiggins. Il dispose d’environ 14 tirs en moyenne par rencontre contre 16 pour ses coéquipiers. Et quand on voit qu’il n’en a tenté que 10 hier soir alors que Jimmy Butler n’était pas sur le terrain, on se demande parfois si le pivot est utilisé à sa juste valeur et ne devrait pas shooter plus souvent. Ce serait tentant, mais ce serait oublier ce qui fait de KAT un joueur si redoutable : sa faculté à prendre les meilleures décisions en attaque. Le pivot ne force aucun tir et sait parfaitement ressortir le ballon pour ses coéquipiers démarqués lorsque la défense se resserre sur lui.
C’est probablement de l’autre côté du terrain qu’on en attend le plus de Towns. Très athlétique et mobile, il manque de dureté dans son jeu et n’y met pas l’intensité qu’on est en droit d’attendre d’un joueur aussi fort. Il a pourtant un bon timing pour contrer ses adversaires, en attestent ses 1.5 contres par rencontre, et avale les rebonds comme s’il en pleuvait ( 17 hier soir et 12.3 sur la saison ). Avec un coéquipier aussi dominant que Jimmy Butler de ce côté du parquet, KAT a souvent eu tendance à manquer d’intensité en défense, et son équipe va avoir besoin de cet impact de sa part pour rester dans les hauteurs de la conférence Ouest. Le pivot a 6 semaines d’intérim pour convaincre et faire taire les quelques critiques.