En fin de saison, la NBA vit au rythme de la bataille pour les derniers spots de playoffs. Mais en 1978, la question est toute autre. Les fans veulent savoir qui va finir meilleur scoreur de la ligue entre George Gervin des Spurs et David Thompson des Nuggets. Les deux joueurs réalisent une saison exceptionnelle et au matin de la dernière journée de la saison, Gervin est à 26,8 points de moyenne et Thompson à 26,2.
Ce jour là, les Nuggets de David Thompson se déplacent à Detroit pour le dernier match de l’histoire des Pistons dans la Cobo Arena (dernier match de saison régulière). Le match n’a aucun enjeu et ne sera pas télévisé puisque les deux équipes sont déjà qualifiées en Playoffs et qu’au même moment, John Havlicek fait ses adieux à Boston. D’ailleurs Larry Brown, le coach de Denver pense à faire reposer sa superstar David Thompson devant les quelques 3500 personnes venus assister à ce match « qui compte pour du beurre». Mais celui qui est surnommé « The Skywalker » avait autre chose en tête : le titre de meilleur scoreur. En effet David a livré un duel à distance sans merci à son rival George Gervin pendant toute la saison et il n’avait pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin puisqu’il n’avait que 16 points de retard sur l’ailier des Spurs.
Larry Brown est évidemment au courant de ce fait et demande à son « Franchise Player » s’il veut jouer pour avoir une chance de remporter ce titre honorifique. La réponse était évidente : Thompson veut jouer et heureusement pour l’histoire…
A la fin du premier quart-temps, Thompson est déjà à 32 points à 13/14 au tir, soit plus que Wilt quand il avait marqué ses 100 points 16 ans avant. Vous l’aurez compris, le match du bonhomme a commencé sur les chapeaux de roues et le reste de son match va être dans la même veine. A la mi-temps : 53 points à 20/23 au tir. David Thompson dira plus tard qu’il se sentait comme « Superman sous steroïdes ». A ce moment là d’un match, personne n’avait été aussi près du record de Wilt Chamberlain et les Pistons étaient bien décidés à ne pas laisser Thompson les humilier à ce point. Et c’est ce qu’ils vont faire dans la deuxième mi-temps pendant laquelle «The Skywalker» sera limité à 20 petits points. La performance est néanmoins historique, 73 points soit la deuxième plus grande performance de l’histoire avant qu’un certain numéro 8 des Lakers n’en plante 81 un soir de 2006.
David Thompson a l’esprit tranquille, il a fait le boulot et sait que George Gervin doit marquer 58 points contre Utah pour repasser devant au classement des meilleurs scoreurs.
A 1600 km de Detroit, « The ice man » est pourtant confiant, il a évidemment appris que son rival était désormais le meilleur marqueur de la ligue. Il racontera plus tard que ses coéquipiers sont venus lui dire qu’ils allaient le gaver de ballon pour lui permettre de rattraper son retard.
David Thompson arrive à l’hotel, allume sa radio et apprend qu’à la mi-temps, Gervin est déjà à 53 points dont 33 dans le second quart-temps battant ainsi le record de points en un quart-temps établi 2h plus tôt par Thompson. Il rajoutera 10 points en seconde période pour finir avec 63 points en seulement 33 minutes de jeu. David Thompson aura été « Scoring Champion » pendant quelques heures, le temps que Gervin ne remette les pendules à l’heure. Mais malgré tout ce que l’histoire retiendra, c’est que Thompson à la troisième meilleure performance au scoring sur un match de l’histoire ( Derrière les 100 points de Wilt et les 81 de Kobe).