LeBron James a quitté Cleveland pour rejoindre les Lakers. Heureux ou déçu, il va falloir s’y faire, c’est comme ça et il y en a des choses à dire.
Honnêtement, un papier ne suffisait pas pour décrire une nouvelle pareille. On parle quand même du meilleur joueur de basket au monde qui débarque dans la franchise la plus médiatisée de l’histoire de ce sport. La ville qui a probablement abrité le plus de légendes, devant même les Celtics. C’est bien simple, lorsque vous prenez les Lakers All-Time sur NBA2K, vous pouvez aligner un cinq Magic Johnson-Jerry West-Kobe Bryant-Kareem Abdul Jabbar-Shaquille O’Neal ! Avec le luxe de garder des types comme Wilt Chamberlain, James Worthy, Ron Artest ou Pau Gasol sur le banc. Bref, tout ça pour dire que quand LeBron James pose ses valises à Los Angeles, ce n’est pas pour devenir le visage de la franchise.
Enfin si, pour les 4 années à venir quand même, il faut pas déconner. Mais pas pour chasser les légendes du passé. Si dans les années 80 le duel Magic-Bird déchaînait les passions, les années 2000-2010 ont vu deux monstres s’affronter : LeBron James et Kobe Bryant. Un peu à l’image de ce qu’on voit du duel Messi-Ronaldo, être fan de l’un signifiait souvent détester l’autre. Sans autre raison que celle de défendre son idole la plupart du temps. Pourtant aujourd’hui, il ne doit pas en rester beaucoup des fans des Lakers qui détestent LeBron James…
Déjà, en remportant le titre en 2016 avec les Cavaliers face aux Warriors, détenteurs alors du meilleur bilan de l’histoire de la NBA, LeBron James a gagné le respect de tous, y compris de ses détracteurs les plus profonds. Il a aussi gagné « le droit » de quitter à nouveau sa franchise. Si cela ne fait qu’une poignée d’heures que l’annonce est officielle, le départ de LeBron James provoque certes un grand nombre de réactions, mais avec beaucoup moins de haine qu’en 2010. Si certains ne pourront s’empêcher de le critiquer, parce que ça fait un 3ème maillot à sa collection, parce qu’il part sur une lourde défaite, il faut accepter sa décision.
Déjà parce qu’à notre époque, il est devenu extrêmement rare de voir un joueur faire sa carrière entière avec un seul uniforme (coucou Dirk). Aussi, LeBron ne débarque pas dans une superteam n’attendant que lui pour rafler les trophées (coucou Kevin Durant). Non, c’est un vrai défi qui l’attend, celui de rendre son éclat à une franchise qui a perdu de sa superbee. Enfin, c’est aussi parce qu’il part en champion. Pas au sens propre évidemment, les Cavs sortent d’un violent sweep contre les Warriors. Mais parce qu’après ce titre offert et le départ de Kyrie Irving, le King a semblé totalement seul cette année. Entre un recrutement audacieux mais raté l’été dernier (D-Rose, Dwyane Wade, Isaiah Thomas, Jae Crowder), les Cavs ont vécu une saison très difficile. Sans LeBron, il est tout à fait imaginable de penser qu’ils n’auraient pas fini dans le top 8 à l’Est. C’est grâce à une campagne de playoffs exceptionnelle du n°23 qu’ils ont pu connaître une nouvelle finale. Mais LA raison qui fait que les fans du joueur, de la franchise, ou que n’importe quel fan de basket doit accepter son départ, c’est qu’il était « inévitable »…
Barrés par des salaires trop lourds, à l’image de ceux de Tristan Thompson ou JR Smith, les Cavaliers n’avaient aucun moyen de garantir au King une équipe plus compétitive que l’an dernier. Et l’objectif de LeBron a toujours été de l’emporter chez lui. Lors des dernières finales, il a réalisé son impuissance, l’impuissance de son équipe à rivaliser avec les Warriors. Si Cleveland avait encore les moyens de mettre en place les pièces manquantes qu’il manquait à son franchise-player, un départ n’aurait peut-être jamais été évoqué. Alors quand en plus Dan Gilbert, le propriétaire de la franchise, est en conflit ouvert avec LeBron, un départ était inévitable. D’ailleurs, Gilbert serait selon les rumeurs tout à fait pour le départ du King, joueur qui prenait bien trop de place dans l’effectif, dans la hiérarchie à ses yeux.
Certes, imaginer LeBron James avec le maillot des Lakers fait tout drôle. Mais rien que pour le voir avec un autre coach que Tyronn Lue, ça valait la peine ! Il y portera logiquement le numéro 23. Celui qu’il portait à Cleveland mais pas à Miami, la franchise ayant retiré le maillot en l’honneur de Michael Jordan bien qu’il n’y ait jamais joué. Quand on pense que Kobe Bryant, celui qu’on a le plus comparé à Son Altesse Jordan depuis, va devoir regarder son ancien plus grand rival porter CE numéro dans SA franchise, on a bien envie de sourire. Beau joueur, le Black Mamba a déjà félicité l’arrivée de LeBron.
Welcome to the family @KingJames #lakers4life #striveforgreatness @JeanieBuss @MagicJohnson and RP well done!!! ??
— Kobe Bryant (@kobebryant) 2 juillet 2018
Et les supporters feront de même. Car depuis un dernier titre offert par Kobe Bryant en personne, les Lakers ont connu une sombre descente aux enfers. Mais entre l’arrivée de Magic Johnson à la direction, le prometteur Luke Walton au coaching et Lonzo Ball l’an dernier, la franchise a su retrouver des couleurs celles qu’il fallait pour taper dans l’œil du King. Car comme tout le monde s’en doute, entre le potentiel d’attraction de la ville, le prestige de la franchise et l’arrivée du meilleur joueur de la planète, les Lakers risquent de redevenir « the place to be » en NBA. C’est Kawhi Leonard qui doit avoir encore plus hâte de quitter San Antonio. En revanche, on attend toujours des explications de Paul George qui a refusé de venir, malgré ses nombreuses déclarations faisant de Los Angeles sa maison.
A Los Angeles, LeBron sera tout proche des studios Warner, prêts à tourner Space Jam 2, dont on devrait entendre des news prochainement. Mais il sera surtout là pour offrir une nouvelle bannière à la franchise, histoire de stopper la domination des Warriors et de chasser le fantôme de Michael Jordan. 3 titres dans 3 franchises, ce serait une première dans l’histoire de la NBA ! Une mission compliquée, très même, mais qui d’autre que lui pour ce genre de défis. En parlant de défis, voilà que celui d’accéder aux finales NBA devient soudainement beaucoup plus facile pour les franchises de la conférence Est. L’outrageuse domination de LeBron sur l’Est du pays prend donc fin, après 8 années à briser les rêves des Celtics, Raptors, ou autres Pacers. Il part donc « invaincu », le roi s’en va désormais affronter l’Ouest.