Il y a quelques semaines, nous évoquions le trash talking actuel en NBA et les règles qu’il comporte. On va pas se mentir, ça nous a collé un gros sentiment de nostalgie et on a eu envie de se replonger dans certains des meilleurs moments de cet art. Aujourd’hui on va s’intéresser à un des meilleurs fournisseurs d’anecdotes de l’histoire de la NBA, et accessoirement un des plus grands joueurs à avoir pratiqué ce sport !
Le retour du trash talking en NBA : la règle des 3 pour respecter cet art retrouvé !
Larry Bird est né le 7 Décembre 1956 dans l’Indiana et mesurait 2.06 mètres pour 100 kilos. Vous vous en foutez ? Bon, retenez au moins son lieu de naissance, car ça a pas mal d’importance dans sa carrière. Larry Legend comme on le surnomme a toujours été plus lent que les joueurs autour de lui, et son jumpshot était à des années lumières des mutants de la ligue. Ca ne l’a pas empêché de gagner 3 bagues et autant de titres de MVP de la saison régulière avec les Boston Celtics. Si on se souvient tous de son excellent jumpshot et de son intelligence de jeu, n’oublions pas ces moments cultes offerts par The Gold Hand :
– Son tir extérieur était un des meilleurs de la ligue, ce qui l’a conduit à remporter les trois concours à 3 points auxquels il a participé, soit les trois premiers de l’histoire. En 1986, il se pointera d’ailleurs dans le vestiaire juste avant le concours et fixera les autres participants en déclarant :
« Qui va finir deuxième les gars ? »
Juste après, Larry se pointera sur le terrain et remportera le concours sans même se débarrasser de sa veste d’échauffement. Propre.
– En parlant de concours à 3 points : Craig Hodges remportera quelques années plus tard lui aussi 3 fois le concours de suite, égalant le record de Larry. Quand un reporter lui demande si cela n’a pas été plus facile de gagner en l’absence de l’ailier des Celtics. Hodges, agacé, répondra que Bird sait où le trouver. La réponse de l’intéressé ?
« Oui je sais, au bout du banc des Bulls ! »
Aie ! Tellement sale, et surtout tellement vrai…
– Quand il était en forme, ce qui était tout le temps le cas quand son dos ne lui faisait pas souffrir le martyr, Larry était indéfendable. Au point d’annoncer à l’avance à ses adversaires ce qui allait se passer. S’il l’a fait à de nombreuses reprises, une des fois les plus mémorables reste celle contre Xavier McDaniel et Seattle. Disposant d’une dernière possession pour tenter de l’emporter, K.C Jones, alors coach des Celtics, cèdera aux demandes de son joueur et lui laissera le dernier shoot. Sauf que ce fou de Larry va se payer le luxe d’annoncer la tactique établie à Xavier McDaniel, son matchup du soir :
« Xavier, je vais prendre la balle à cet endroit. Je vais faire 2 dribbles (pour écouler l’horloge) et ensuite je vais tirer de là ».
Ce qu’il fit avec succès, bien évidemment.
– Il n’avait pas non plus peur de provoquer les meilleurs joueurs de la ligue. A commencer par Dennis Rodman, légende All-Time quand il s’agit de coller et pourrir un joueur. Mais pas ce cher Larry non. Dans un match où le joueur des Pistons ne le quittait pas d’une semelle, Bird hurlera à ses coéquipiers :
« Je suis seul, passez la moi ! Je suis libre ! Vite, passez-la moi avant qu’ils ne se rendent compte que personne n’est au marquage sur moi. »
Bien évidemment, il s’est fait un plaisir de mettre plusieurs tirs sur la tronche de Rodman avant d’aller emmerder Chuck Daly (coach des Pistons) :
« Qui est au marquage sur moi Chuck? Tu ferais bien de mettre quelqu’un pour me couvrir parce que sinon je vais vous en coller 60. »
Autant dire que Larry avait la brouette assez remplie pour provoquer un des joueurs les plus agressifs et incontrôlables de la NBA.
– Shawn Kemp a fait les (très) beaux jours des Seattle Supersonics, franchise hélas disparue de nos jours. L’homme était cependant né dans l’Indiana, et Bird comptait bien montrer au jeune ailier-fort qu’il n’y a qu’un seul cowboy en ville. Après avoir rentré un shoot sur sa tête, il le gratifiera d’un :
« Je suis le meilleur putain de joueur de l’Indiana ». 1-0
– Malgré sa grande réputation, il est arrivé que certaines têtes brûlées s’amusent à provoquer le numéro 33 de Boston. Chuck Person (dont le surnom était Rifleman) doit encore s’en souvenir… Juste avant une rencontre les opposant un 26 Décembre, il déclarera :
« The Rifleman is coming and he’s going Bird hunting ».
Un petit jeu de mot qui n’amusera visiblement pas Larry, qui annoncera avoir un cadeau pour lui. Alors que son adversaire se reposait sur le banc, il enverra un tir et lâchera un « Merry Fucking Christmas » à son encontre, avant même que la balle ne rentre dans le filet. Ce qu’elle fera évidemment. Non mais à ce niveau-là ça devrait être limite interdit quand même.
– Clyde Drexler se souvient encore parfaitement de son premier match contre Bird. Agacé de l’entendre lui dire qu’il ne pouvait pas défendre sur lui, Drexler lui dira qu’il est beaucoup trop confiant. Larry lui répondra qu’en tant que rookie, il ne connaît rien puis inscrira 10 points de suite avant de lui rire au visage. Un dépucelage assez hard pour son arrivée dans la ligue, qui a bien du le préparer, lui qu’on a souvent « rabaissé » après son choix de draft devant Jordan…
– Comme Michael Jordan, Bird aimait beaucoup prendre des paris plus farfelus les uns que les autres, et avec n’importe qui. Comme avec un membre du staff des Knicks, le jour d’un match. A l’échauffement d’avant match, ce dernier viendra proposer de miser 20$ que Larry ne pourra rentrer un shoot à 3 points avec la planche. Un pari qu’il acceptera… Et oubliera pendant la majeure partie de la rencontre. Il rentrera donc dans le money-time et remportera donc son pari, alors que le score était vraiment serré. Tout ça pour 20 balles ? Non, tout ça pour la légende !
– Ultra polyvalent, l’ailier avait l’habitude de méchamment salir ses fiches de stats, au point d’approcher une fois le quadruple-double en 1985 contre le Utah Jazz : 30 points, 12 rebonds, 10 passes et 9 interceptions. A deux doigts d’un exploit qui n’arrive presque jamais dans la ligue, Larry ne forcera pas son temps de jeu et en restera là. Lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas demandé à son coach de revenir sur le terrain, Larry lâchera :
« J’ai fait assez de dégâts comme ça pour ce soir. »
On pourrait continuer comme ça pendant des heures tant Bird a été une véritable machine à régaler pendant ses 13 saisons en NBA, lui qui demandait à chaque déplacement le record de points inscrits dans la salle, dans le but de le dépasser. Etre un fermier n’empêche visiblement pas d’éclabousser la ligue de son talent.
Quel dommage de ne pas avoir pu profiter de son talent de nos jours, dans une ère où les réseaux sociaux se régalent de chaque fait divers. Autant dire que l’ailier des Celtics aurait cassé Twitter à de nombreuses reprises avec ses provocations et exploits. Ca tombe bien, le nom de l’oiseau de Twitter porte justement en hommage le nom de Larry !