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Taylor Rooks raconte l’attitude des joueurs dans la bulle : la vie sans pression est parfois douce

Dans le « 1er » épisode », on vous racontait les confidences de Rudy Gobert à Taylor Rooks, le premier joueur NBA testé positif et il ne voulait pas que sa mère l’apprenne sur internet. Toujours dans le magnifique article de GQ, on découvre que les joueurs ont pu dans un sens « savourer » la bulle, loin de la pression médiatique.

La phrase la plus entendue par les joueurs quand les questions sur la bulle ont fusé, était la suivante : « It’s like AAU Tournament vibes. » AAU = tournoi élite des jeunes par tranche d’âges. Les meilleurs joueurs parcourent les States pour un, deux ou voire trois tournois aux alentours du mois d’avril. Ils ont lieu annuellement. Par exemple, Ja Morant a fait équipe avec Zion Williamson, Vince Carter avec Kobe Bryant et on en passe et des meilleurs. Les lycéens ou collégiens passaient ainsi leur temps ensemble à écumer les terrains ainsi que les chambres d’hôtels. Les médias étaient présents à ces fameux tournois AAU mais c’était une bonne chose, c’était le début de la gloire pour des ados, c’était cool à vivre, bien loin de la pression actuelle où les médias ne sont plus aussi tendres et les fans virulents. Un monde à la Peter Pan où tout va mal. Aujourd’hui, tous les faits et gestes sont scrutés et un joueur se doit d’être parfait, auquel cas une polémique pourrait partir de rien. De cette manière, se retrouver sans appareil photo ou smartphone dans la gueule, ça fait du bien :

« Quand les gens me demandent à quoi ressemblait la bulle, je leur dis que c’était comme un camp d’été, sauf que la plupart des campeurs étaient des multimillionnaires et qu’un pourcentage considérable d’entre eux mesuraient 2 mètres. Il y avait des moments où je me rendais au Maya Grill pour le déjeuner (mes préférés étaient les pépites de poulet, les pâtes aux légumes et un popsicle à la fraise et à la limonade) et je voyais LeBron James et Anthony Davis des Lakers me dépasser en vélo. Ou j’espionnais Kyle Lowry des Raptors, marchant seul sur le même pont tous les matins pour aller prendre le petit déjeuner.

De manière surréaliste, le campus a accordé aux athlètes la rare liberté de se déplacer, sans être dérangés. Aucun détail de sécurité, aucun fan ne les arrête pour prendre des photos. C’est quelque chose que j’imagine que beaucoup d’entre eux n’ont pas pu vivre depuis qu’ils étaient adolescents. » Taylor Rooks

illustration of nba players in the bubble

Dans la « vraie vie » car c’est bien l’expression qu’il faut donner à cette vie dans la bulle. Les stars sont clairement dans une bulle et coupées du monde. Ils n’ont plus à assurer des rendez-vous avec leur équipementier ou bien assurer des shootings photos et tant d’autres d’activités liées au business. Ils peuvent redevenir ses fameux ados qui n’ont que comme passe temps, s’amuser et surtout ne pas subir de pression quand ils sont à la « maison », en l’occurrence à l’hôtel. Certains comme J.R Smith, ont pu retrouver leurs anciens coéquipiers, à l’image de Kyle Lowry. À titre d’exemple, les deux ont été dans la même équipe et l’avaient presque oublié. Avec la vie de famille, les vrais amis proches, être loin des siens 9 mois sur 12, les joueurs veulent ainsi « savourer » leur été et n’ont pas forcément le temps de voir les copains du basket :

« À l’intérieur, nous avons imaginé toutes sortes de façons de passer le temps. Une fois, j’ai joué à Heads Up! (le jeu de charades où vous tenez votre téléphone contre votre front) avec Kemba Walker des Boston Celtics à la fin d’une interview. La réponse à l’écran était «Harry Potter et la pierre du sorcier», et l’indice qu’il m’a donné était «Ils volent sur des balais.» Ja Morant des Grizzlies et moi jouions à puissance 4 sur l’iPhone (il ne m’a toujours pas battu), et Chris Paul et Russell Westbrook – qui ont été échangés avant le début de la saison – faisaient équipe et jouaient au « Spades » (Jeu Atout pique) sur leur téléphone contre le frère de Chris, CJ, et sa mère, Robin. Westbrook en particulier était un citoyen modèle de la bulle. Il s’assurait toujours que sa chambre d’hôtel était «propre et en bon état», et il aurait laissé un pourboire de 8 000 $ aux femmes de ménage. (Lorsque nous avons parlé, Westbrook a confirmé qu’il avait écrit un mot de remerciement et laissé un bon pourboire, mais il n’a pas confirmé le montant: « L’argent n’a pas d’importance. J’aime juste faire ce qu’il faut. C’est tout. »)

Les fans aiment toujours savoir ce qui se passe en dehors des terrains. On comprend aussi pourquoi les journalistes parlent de « créer l’histoire », lorsqu’ils évoquaient leur arrivée dans la bulle. Non seulement la NBA à Orlando est historique de par l’environnement sans les fans, qui puis est, une journaliste comme Taylor Rooks, n’aura sans doute jamais l’occasion d’être aussi proche des joueurs.

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