Pas de NBA jusqu’à jeudi, on a de quoi partir pour le passé afin d’étudier un shoot assez légendaire, celui de Manu Ginobili lors du game 1 face aux Warriors en demi-finale, en 2013.
Gregg Popovich est un sacré sorcier. Il en connait des systèmes et selon l’adversaire, il sait ce qu’il a à faire. A part le rebond face au Heat on repassera mais pour le reste, c’est du 100% en terme de philosophie de jeu et de système.
Aujourd’hui on s’intéresse à une action clé de la série entre San Antonio et Golden State. Un match qui comptera pour plus tard en terme d’expérience. Sous la houlette de Mark Jackson, les Warriors sont encore loin de leur version made in Steve Kerr mais il y a déjà matière à travailler. Après que Klay et Steph aient pris feu, les Spurs n’ont pas le choix. Il faut marquer pour remporter ce match 1 et garder l’avantage du terrain.
Le plan de jeu de Gregg Popovich est d’écarter le terrain au maximum. Il a beau avoir de gros closers, il veut un max d’options. Premier mouvement de sa part, mettre Danny Green dans le corner. Ainsi, son défenseur ne peut pas venir en aide et même une « mi-aide » serait suicidaire, quand tu gardes un shooteur comme le numéro 4 des Spurs.
La 2ème étape est assez particulière. Libérer Tony Parker, au cas où Kawhi Leonard n’arrive pas à trouver Boris Diaw ou Manu Ginobili, qui était sans doute la 1ère et la 2ème option. Dans le même temps, cela permet d’écarter encore plus le terrain pour les Spurs, avec TP qui se rapproche du rond central.
La 3ème étape et la dernière du système de Gregg Popovich était de provoquer quelque chose et ça a marché. Tony Parker prend donc l’écran de Manu et Babac. C’est à partir de là que tout va changer : explications. Harrison Barnes se mange deux écrans. Sur le 2ème, Jack fait la grosse erreur de vouloir changer mais il y a un gros problème de communication. Personne ne change à part le numéro 2 de Golden State, résultat, Jack se retrouve sur Tony avec… Barnes.
Un changement inutile, alors que chacun avait son joueur. A partir de là, Bazemore doit choisir son poison. Boris Diaw qui est dans la raquette ou Gino situé à 3 points. On ne peut pas lui en vouloir, il préfère garder la raquette et espère que la passe de Leonard soit lazy, afin qu’il puisse avoir le temps de remonter à 3 points. S’il était monté directement sur Ginobili, ça aurait été un suicide pour Curry d’aller dans la raquette (afin de garder Boris Diaw au marquage) car il aurait dû laisser Green à 3 points !
Une fois de plus, coach Pop nous a montré l’étendu de son talent. La mise en place du système est importante mais le placement de ses joueurs l’est encore plus. A chaque étape, ils ont dicté les mouvement de la défense. En les écartant tous les uns après les autres, San Antonio a pu trouvé le meilleur shoot possible et le plus effrayant, c’est qu’il n’y avait pas qu’une possibilité !
Ce magnifique système pour libérer Manu Ginobili avec une fausse piste grâce à un double écran et Danny Green isolé pic.twitter.com/TwWJjutd31
— Coach Carter (@ballercamera) February 19, 2018