Un bon nombre d’amitiés naquit en dehors des terrains NBA. Jason Kidd et Gary Payton en font partie. The Glove avait déjà une grosse réputation de trashtalker dans la fin des années 80 et c’est ce qui a en quelque sorte construit le mental de Jason Kidd, en partageant une relation pas toujours facile.
Bien avant ses heures de gloire à Phoenix ou New Jersey, Jason Kidd était un nom connu de tous quand il vécut à Oakland. Né à Francisco, il gagne tout entre récompenses collectives ou individuelles. Le futur monsieur triple-double n’est alors qu’au collège. L’avenir lui sourit déjà et à la fin des années 80 et au début des années 90, il est considéré comme l’un des meilleurs espoirs de tout le pays. Il mènera son lycée à un bilan dingue de 122 victoires pour seulement pour 14 défaites. De nouveau, Jason Kidd rafle tout ce qui est possible et même le prestigieux titre de meilleur lycéen du pays. Il frise alors le quadruple double avec 25 points, 10 passes, 7 rebonds et 7 interceptions par match. Mais avant ça, il dût affronter Gary Payton et c’était loin d’être facile.
On ne présente plus le personnage Gary Payton. Ultra bavard, très collant, peut être même voire trop. De 5 ans son aîné, Jason Kidd n’arrive pas vraiment à gérer quand il doit jouer contre lui. Les deux joueurs s’affrontent très souvent sur la baie d’Oakland à tel point que pendant deux ans de suite, Jason Kidd n’arrivera pas à marquer le moindre panier face à lui. Et ne comptez pas sur Gary Payton pour être gentil avec lui, c’est le rôle de papa et maman. Le champion NBA 2006 était tout simplement un monstre avec son protégé, il le rabaissait, il le provoquait. Revenant très souvent à la maison avec un moral de les chaussettes, le coach assistant des Lakers pensait parfois à arrêter le basket :
« Oh il y a eu des pleurs. Mes parents me demandaient « qu’est ce qui va pas ? », je disais, je pense que je vais choisir un autre sport parce que je ne suis pas bon à ça. Il me laisse pas marquer. Et il me disait que je n’allais pas marquer. Que j’étais soft et pas assez bon. Et pour un gars au lycée qui était construit pour être un grand joueur au lycée, c’était très humiliant et difficile à avaler. »
Mais Gary Payton savait exactement ce qu’il faisait, il était déjà au courant du bruit qui se tramait autour du jeune Jason Kidd. Des années plus tard, il le qualifiait de « premier Lebron ». Pas dans la façon de jouer, quoi que les similitudes sont présentes de toutes parts, mais surtout dans la façon dont Kidd a su dominer au lycée. Les nombreux titres individuels, la manière de gagner en équipe, remporter plusieurs fois de suite le titre d’état. En 2012, il fait même partie des meilleurs joueurs lycéens de TOUS LES TEMPS. Rien que pour ça, on remercie Gary Payton de l’avoir mis à l’amende. Kidd avait le choix de tout lâcher ou continuer à subir et se battre. Il a choisi la meilleure option.
Aujourd’hui, Jason Kidd fait partie des meilleurs meneurs de jeu de toute l’histoire de la NBA. Il a même réussi à être meilleur que Gary Payton et s’il fallait choisir un joueur en attaque, capable d’influer sans marquer, son nom est certainement tout en haut de la liste.
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