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Analyses

It’s Dame Time : retour sur la saison incroyable mais sous-estimée de Damian Lillard

thesportsfanjournal.com

Après une étude approfondi de la saison statistique monstrueuse de James Harden, on s’attaque maintenant au leader incontestable des Blazers de Portland. Rookie of the year, quatre fois All-Star, 3 fois membre d’une All-NBA Team, Damian Lillard porte la franchise de l’Oregon de toute sa classe. What time is it? It’s Dame Time !

En 2019 en plein cœur d’une époque où les joueurs NBA ont le pouvoir et en abuse parfois trop, Damian Lillard fait office d’espèce en voie d’extinction : une superstar à l’ancienne, loyal et prêt à tout pour gagner avec et pour sa franchise de toujours.

Une caractéristique qui se confirme lorsque l’on se penche sur son cursus universitaire. Là aussi, Damian Lillard est un joueur à part. De nos jours, la pratique du « one and done » (passer pro après avoir passé une seule saison à l’université) est courante. Réseaux sociaux, pression médiatique et hype oblige, les futurs stars sont impatientes de briller sur les parquets NBA. Damian Lillard, lui, a préféré assurer ses arrières, obtenir un diplôme de vente en passant 4 années à Webber State, dans l’Utah. NBA ready.

Drafté en 6ème position en 2012, Damian Lillard à rapidement imposé son style et sa rage de vaincre et ce dès son premier match : 23 points et 11 assist. Un style porté sur le scoring, le shoot et par une clutchitude digne des plus grands. Cette fois-ci les Blazers n’ont pas fait de connerie à la draft.

I – Natural Born Scorer

26 points de moyenne cette saison, 10ème scoreur de la ligue. 1718 points au total, 5ème plus grande marque en cette saison 2018/2019 en 66 matchs. Dame Dolla se dégage avant tout par ses capacités offensives naturelles. Le meneur sait tout faire et très bien : shoot à 3 pts, mi-distance, drive, dunk explosif, tear-drop, catch and shoot, pull up, step back. Sa palette est incroyablement dense.

D’ailleurs quand on parle des meilleurs shooters de la ligue, Damian Lillard se place parmi l’élite de la ligue. Petite rétrospective des chiffres au scoring du n°0 des Blazers :

Première option offensive de son équipe, Dame tente plus de 19 shoots par rencontre soit 8,6 réussites pour 45% d’adresse, son record en carrière. En effet, en terme d’adresse, le meneur scoreur n’a cessé de progresser depuis son arrivée en NBA. Par ailleurs, le « Efficiency Field Goal Pourcentage », statistique permettant d’évaluer la réelle efficacité d’un joueur au shoot penche largement en faveur de Lillard avec ses 52,5%.

En effet, le EFG% mesure l’efficacité au tir en ajustant le fait qu’un 3pts est plus « valuable » qu’un deux points. Par exemple : un joueur qui aura shooté à 4/10 avec deux trois points aura le même EFG% qu’un joueur ayant shooté à 5/10 sans le moindre tir à 3pts. Les deux joueurs se retrouveront à 10 pts avec 50% au EFG%. La formule est la suivante ((FGM + (0.5 * 3PM)) / FGA.

D’un point de vue « classique », les stats du meneur sont aussi brillantes lorsque l’on connaît son attrait débordant pour dégainer. Peu importe la distance, Dame Dolla shoote presque autant à 2 qu’à 3 points avec un volume assez conséquent donc :

  • 2pts FG : 50,6% d’adresse
    • Fréquence : 59,3%
    • FGM : 5,7
    • FGA : 11,3
  • 3pts FG : 36,8% d’adresse
    • Fréquence : 40,7%
    • FGM : 2,9
    • FGA : 7,8

En termes de shoot pur, son répertoire est aussi complet que les stats de Lebron. Quand Lillard n’a pas le ballon en main, que le jeu collectif de Terry Stotts se déroule et qu’il se retrouve ouvert, c’est du 40% d’adresse en catch and shoot : 1,1/2,9 pour une fréquence évalué à 15,1%. Ah oui et il est très adroit de loin… de très loin :

D’ailleurs voilà une idée concrète de son volume et son efficacité au shoot sur la période couvrant le début de saison à Noël. Lillard se place dans le top 10 du plus grand nombre de tirs longue distance réussis (8ème, 189 3pts) et tentés (7ème, 513 3pts). Et pour le kiff un mix de ses plus beaux shoots de loin, c’est cadeau.

Vous aurez compris qu’avec 26 points de moyenne et 23,5 en carrière le style offensif de notre sujet ne se limite pas au shoot. Comme cité précédemment Damian Lillard possède une palette infinie de move dont fait partie les drives dans la peinture.

Avec son mètre quatre vingt dix et ses 89 kilos, Damian Lillard n’est pas le plus grand ni le plus costaud des meneurs mais il a tout de même fait de son physique une arme de prédilection. Lorsque une brèche s’ouvre dans la peinture, Dame Dolla n’hésite pas, il fonce en utilisant intelligemment son corps : 12,9 drives tentés par match pour une réussite estimée à 48,3% (2,9/6,1).

A l’instar du barbu des Rockets, ces actions se concluent la plupart du temps par un lay-up, un dunk voire un poster ou un passage sur la ligne des lancers : 6 par rencontre (91%). Sur ses 26 points, 7,6 sont obtenus dans la peinture. Menace offensive de premier plan, Lillard attire logiquement ses vis à vis ce qui libère ses coéquipiers et, ainsi, ses 12,9 drives se transforme en 1,3 passe décisives. Car, oui, Lillard est un scoreur né mais un joueur dôté d’une qualité de passe et d’un QI basket largement au dessus de la moyenne.

II – Pass, Pass the ball

Un meneur avant tout scoreur mais un meneur dôté d’une excellente vision de jeu. Dame Dolla sait impliquer ses partenaires et profiter de toute les failles adverses pour servir des caviars à la pelle: 6,5 passes décisives de moyenne. Plus qu’un scoreur, un playmaker de grande classe.

Tout comme pour mesurer l’efficacité au shoot, les statistiques avancées permettent dans le même temps d’évaluer les tendances d’un joueur à la passe. Par exemple, Damian Lillard exécute 53,4 passes par match, et forcément vu ce chiffre on peux logiquement penser que sa moyenne pourrait largement s’avérer plus conséquente. Si on prend en compte le fait que ses coéquipiers aient davantage de réussite au tir sur les caviars de leur meneur, ses 6,5 assists se transformerait en 11,9 passes décisives. Ce qu’on appelle tout simplement les « potential assists ».

Pour aller plus loin dans l’analyse, les statisticiens américains incluent des calculs plus poussés pour déterminer la productivité à la passe : le AST to PASS ADJ (assist to pass adjusted). Cette donnée permet d’évaluer le pourcentage de passes d’un joueur qui sont décisives en incorporant celles qui débouchent sur un lancer et aussi les « secondary assist » (ou la hockey pass). Damian Lillard n’est pas le plus actif mais demeure tout de même fiable dans le domaine avec ses 15%. Pour vous donner une idée, parmi les extérieurs ayant joué au moins 50 matchs, Russell Westbrook est en tête avec un pourcentage de 19,7.

Autre stat significative : le « Ast Points Created » qui détermine donc les points créée par un joueur grâce à leurs passes dé. Et là, Lillard fait partie du gratin de la ligue. Dame Dolla crée 16,3 points par rencontre via ses assists. Scoreur, playmaker, Lillard est d’une activité folle sur un parquet, mais il reste encore des choses à dire sur le bonhomme. Nous sommes dans le quatrième quart-temps, vous ressentez la pression ? Lillard, lui, il la dompte.

III – They know what time is it : it’s Dame Time

Le 2 mai 2014 restera dans les mémoires, c’est certain. Au 1er tour des playoffs, les Blazers et les Rockets sont au coude à coude (3-2 Portland), nous jouons un Game 6 crucial. Houston est devant à 0,9 secondes de la fin du match 98 – 96. Remise en jeu Batum, Lillard prend de vitesse Parsons et se libère à 3pts « and the Blazer wins the series for the first time in fourteen years !! ». Pour l’anecdote, le système n’était absolument pas dessiné pour Lillard. Voilà voilà.

 

Un sang glacé coule dans les veines de Damian Lillard. Avant ça, le natif d’Oakland avait déjà fait remarqué sa capacité à prendre le contrôle d’une rencontre serrée mais cet instant l’a radicalement fait passé au rang de maître Jedi de la clutchitude. Et, désormais, tout le monde redoute le fameux « Dame Time ».

C’est bien là, la caractéristique pure de son jeu et de sa personnalité, Damian Lillard est un game changer. En termes de statistiques, sur l’année civile 2018, Lillard est l’un des joueurs les plus adroits et efficaces dans les 5 dernières minutes et lors d’un écart de moins de 5 points : 12/35 soit 34,3%.

Une analyse plus poussée permet de distinguer l’impact au shoot d’un joueur et elle est déclinée en plusieurs phases selon le contexte du match : Garbage Time (tirs n’ayant pas d’impact sur le match), Normal (les tirs n’ont que peu d’impact sur l’issu du match), Clutch (impact élevé sur la probabilité de victoires) et Clutch 2 (tirs crucial pour l’issue de la rencontre). Voici les stats de Lillard en carrière :

Les deux catégories qui nous intéresse sont bien évidemment « Clutch » et « Clutch 2 ». Depuis son arrivée en NBA, Dame est d’une effroyable efficacité ! En effet, au niveau du EFG% dans les moments cruciaux, Lillard claque un gros 46,7% en carrière dont 47,9% cette saison quand la pression est à son comble ! Ne jamais prendre Portland à la légère et encore moins dans les cinq dernières minutes.

Néanmoins, Lillard est un humain, comme nous tous, un être imparfait qui compte quelques défauts. Et pour considérer Portland comme une « vraie » menace, Lillard a quelques efforts à faire en défense…

IV – « Je ne pense pas être un mauvais défenseur »

Un jour, un certain Michael Jordan a dit : «L’attaque fait lever les foules mais la défense fait gagner des titres ». La défense. C’est ce qu’il manque à Lillard pour devenir une superstar, un champion.

C’est un formidable leader vocal et exemplaire mais un léger effort de l’autre côté du terrain lui serait profitable ainsi qu’à son équipe. Damian Lillard oublie trop souvent de venir en aide en défense et les statistiques avancées ne sont clairement pas en sa faveur. Chez les Blazers, Lillard possède l’un des pires DFG%. Cette donnée permet de déterminer le pourcentage au shoot du joueur défendu. En d’autres termes Lillard laisse shooter son vis à vis à 71,1%, 1,2/1,7 ! Le calcul est simple : (DFGM)/(DFGA) = DFG%.

Cependant Lillard est actif au rebond défensif, (4,1) gracieusement obtenue via les box out (écran retard, protection du rebond) de Jusuf Nurkic. Et dans le même temps, le n°0 sait parfois utilisé sa vision pour couper les lignes de passes avec ses 1,1 interceptions par match.

Damian Lillard à 28 ans et il est clairement dans son prime. Après des playoffs catastrophiques la saison dernière, Dame Dolla est enfin prêt à prendre sa revanche. La franchise de l’Oregon est bien installée dans le top 5 de la Conférence Ouest, et avec son camarade du backcourt, CJ McCollum, Damian Lillard pourrait bien nous montrer une nouvelle fois son esprit de compétition. N’oubliez jamais : ne manquez pas de vigilance lors des cinq dernière minutes lorsque vous avez Lillard en face de vous, balle en main, regardant l’horloge défilée.

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