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Analyses

Focus sur le rôle des « lieutenants » en NBA

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Comme dans toutes les ligues, la NBA récompense ses meilleurs joueurs à travers des distinctions individuelles diverses et variées. Ces distinctions viennent mettre en avant un joueur dans un groupe. Or peut-on réellement attribuer des récompenses individuelles dans un sport collectif ? La question est posée mais ce qui est sûr c’est que la seule récompense collective en NBA , c’est le titre de champion. C’est alors l’occasion d’attirer l’attention sur l’importance des « lieutenants » dans le basket. Ceux dont on oublie parfois l’impact au profit des stars.

Qu’est ce qu’un lieutenant ?

Dans l’armée, un lieutenant est un officier subalterne qui appartient au groupe le moins élevé des grades soit en dessous des officiers supérieurs que sont les généraux. En NBA il n’y a pas d’arme à feu (sauf pour Gilbert Arenas) donc on peut considérer que le général est le coach, que le capitaine est le franchise player et que les trois joueurs qui viennent après le FP (classement par talent) sont des « lieutenants ».  Par exemple chez les Bulls de Jordan, on pourrait considérer que les lieutenants étaient Scottie Pippen, Dennis Rodman et Tony Kukoc. Et que les autres joueurs comme Ron Harper, Luc Longley ou Steve Kerr  sont des « Role players ».

Entendons nous bien dès le début, un lieutenant peut bel et bien être All-Star ou avoir un trophée individuel mais il est forcément dans l’ombre de la superstar de l’équipe. Son rôle est de suppléer le franchise player ou de remplir des fonctions que le leader ne peut pas  tenir : défense, tir extérieur, jeu intérieur etc.

Selon les rosters, il peut y avoir un cinq majeur constitué de lieutenants comme les Pistons de 2004 ou un roster sans lieutenant valable comme les Cavs de 2007. Mais le constat est simple : on peut gagner sans star, on ne peut pas gagner sans lieutenant.

Cleveland Cavaliers 2007 : une star et c’est tout

En 2007, LeBron James domine déjà la NBA, mais on lui reproche à l’époque de ne pas gagner de titres alors que ce n’était que sa quatrième saison. Pourtant il arrive à emmener ses Cavs en finale pour la première fois de leur histoire grâce à des playoffs légendaires. En finale, ils sont lamentables et perdent après un sweep tranquille des Spurs et un Tony Parker MVP des finales. Mais ce qui est intéressant , c’est de voir le cinq majeur des Cavs qui est sans doute le pire effectif à être allé en finale. En effet l’équipe était composée de Daniel Gibson, Sasha Pavlovic, LeBron James, Drew Gooden et Zydrunas Ilgauskas. Un futur hall of famer entouré d’une belle équipe de quidams, qui n’ont pour seule réussite que d’avoir joué avec Bron. A la limite, Ilgauskas a son maillot retiré à la Quicken Loans Arena mais c’est plus pour sa fidélité que pour ses performances sportives qui n’étaient que moyennes. La stratégie défensive des Spurs était élémentaire : isoler LeBron James et défendre sur lui comme des morts de faim. Cette mission avait été dédiée à ce bon vieux Bruce Bowen qui n’avait fait qu’une bouchée du King. En effet une fois que LeBron était muselé, il n’y avait plus aucune option offensive chez les Cavaliers de Mike Brown.

En tous cas, depuis cette finale 2007, LeBron James a fait des lieutenants une obsession. Il a pris conscience qu’il ne gagnerait pas sans être bien entouré. Les années suivantes , il a ainsi insisté pour faire venir Mo Williams, Shaq, Antawm Jamison aux Cavs ; Ray Allen au Heat et depuis 2014 Kevin Love, Isaiah, JR, Derrick Rose (et peut être bientôt DeAndre Jordan).

 

Le cas des super teams

Dans une super-team, la question est de savoir quelle est la hiérarchie parmi les leaders. Car il faut bien reconnaître qu’un « Big 3 » ou un « Big 4 » a un leader du fait de son talent et/ou de son ancienneté dans la ligue ou l’équipe. Ainsi Tony Parker et Manu ont été des lieutenants de Tim Duncan et il en va de même pour Garnett et Allen vis à vis de Paul Pierce. En ce qui concerne le Heat de 2011, il est évident que Wade et Bosh ont accepté de se mettre en retrait au profit de LeBron.

Cependant il existe une exception à ce principe, il s’agit des Warriors depuis l’arrivée de Kevin Durant. L’arrivée du MVP 2014 n’a pas relégué Stephen Curry au second plan. C’est un véritable partage de compétences qui a été opéré entre les 2. C’est, à titre personnel, la seule franchise qui possède deux franchise player dans le sens où Westbrook reste le visage de OKC au détriment de Paul George et Carmelo Anthony.

Mais ce qui marche chez les Warriors, c’est que les rôles sont clairement définis et que les joueurs jouent en équipe et mettent leurs égos de côté pour privilégier le succès collectif. En ce sens, Klay Thompson est sans aucun doute l’un des meilleurs lieutenants de l’histoire sur le plan purement sportif mais aussi sur le plan de l’attitude. Il pourrait mettre le bordel dans le vestiaire des Warriors et demander à s’en aller car il peut être un franchise player presque n’importe où. Mais au lieu de cela , il accepte d’être la troisième option offensive et de se taper le sale boulot en défendant sur le meilleur extérieur adverse . Le tout sans se plaindre ni broncher #Classe.

Le cas des équipes sans superstar: Pistons 2004

Quand on se penche sur les rosters des équipes championnes NBA depuis l’ère moderne, il y a une équipe qui se distingue par l’absence de réelle superstar dans l’effectif. C’est le cas singulier des Pistons champion NBA en 2004. Le cinq majeur de cette équipe : Chauncey Billups, Rip Hamilton, Tayshaun Prince, Rasheed Wallace et Ben Wallace. A eux cinq et sur l’ensemble de leur carrière, ils combinent 16 sélections au All-Star Game soit deux sélections de moins que le seul Kobe Bryant (18). Pire encore, sur les 16 sélections combinées, 11 ont été faites sous le maillot des Pistons. De plus, aucun de ces joueurs n’a été Franchise player ailleurs et tous ont connu leur « prime » à Detroit. Mais alors comment ont ils pu être champions avec cette addition de joueurs plus besogneux que talentueux. La réponse est simple : des rôles définis et une grosse défense. Dans le cinq titulaire, il n’y a que des défenseurs d’élite et à chaque match un joueur pouvait prendre feu offensivement. Bref quand vous jouez cette équipe, vous ne pouvez pas savoir ce qui vous attend à part qu’il y aura une grosse défense collective.

Si une équipe peut gagner sans star (Pistons 2004) et qu’une équipe sans bon lieutenant ne gagne pas (Cavs 2007), alors on peut considérer que les lieutenants sont au moins aussi importants dans une équipe que les superstars. Malheureusement , le marketing met en avant ceux qui brillent et battent des records en oubliant parfois que tout cela ne serait pas possible sans les « autres ». Il est donc essentiel de rappeler le caractère collectif de ce sport qui commence à se perdre dans l’exacerbation de l’individualisme.
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