Après avoir vu le box and one la semaine dernière, on part en transition vers l’avant pour attaquer. Pour cela quoi de mieux que l’une des tactiques les plus emblématiques du basket, le pick and roll. Pour les gros poseurs d’écran, et les ball handlers visionnaires, cette leçon est pour vous.
Que ce soit en NBA, ou chez les minimes du club de ton village, le pick and roll est pratiqué partout. Il s’agit de la première stratégie offensive, la base des bases du «basket moderne». Pour préparer un bon pick and roll, il faut deux joueurs : un ball handler (généralement un meneur, petit et rapide) et un poseur d’écran (ailier fort ou pivot). Dans un premier temps, le meneur est face à son défenseur direct. Viens ensuite le big men, qui vient poser un écran (pick) pour permettre à son coéquipier qui a le ballon de se démarquer du marquage. Le meneur contourne l’écran et passe son adversaire direct. Ce dernier essaie de le suivre, avec du retard, alors l’intérieur veut lui barrer la route. Sauf que pendant ce temps-là, le poseur d’écran part vers le cercle libre de tout marquage (roll) avant de recevoir le ballon et de conclure. Si l’intérieur adverse ne sort pas sur le meneur qui attaque, celui-ci peut alors tirer tranquillement ou alors accélérer pour finir en layup. Autre solution, le meneur adverse décide de ne pas suivre et laisse son coéquipier intérieur défendre directement après l’écran. Dans cette situation, il y a mismatch, car le ball handler peut prendre de vitesse et dribbler facilement le mec en face de lui. Et s’il préfère, son coéquipier qui a posé le pick, même s’il n’a pas pu rouler jusqu’au cercle, peut prendre position sur un guard et l’enfoncer facilement pour scorer.
Ce système cherche davantage à déstabiliser les défenses qui mettent en place un marquage individuel. Les deux défenseurs en charge de leurs adversaires qui mettent en place le pick and roll ne peuvent pas être sûrs des mouvements de l’un comme de l’autre. L’un des avantages du pick and roll, c’est qu’il s’agit d’une stratégie qui peut être utilisée par tout le monde (elle l’est d’ailleurs). Il suffit de deux joueurs et il n’est pas difficile à mettre en place. Le pick and roll est à l’origine de nombreuses évolutions dans les stratégies offensives comme le split ou encore le pick and pop.
Même si cette stratégie est populaire, on note quand même plusieurs duos ayant une excellente maîtrise du pick and roll. On l’assigne à deux duos majeurs dans l’histoire NBA : John Stockton – Karl Malone et Steve Nash – Amar’e Stoudemire. Ces deux exemples dévastateurs sont similaires dans l’utilisation du pick and roll. Stockton et Nash sont tous les deux des meneurs rapides, très bons passeurs, dotés d’une excellente vision de jeu et d’un QI basket supérieur à la moyenne. Pour le poseur d’écran, la panoplie offensive de Malone est nettement supérieure à celle de Stoudemire, mais les ingrédients placés dans l’écran sont les mêmes : un big men, fort, puissant et capable de finir en force. Le Jazz des années 90’s et les Suns des années 2000’s sont réputées comme les plus grandes équipes offensives de leur époque et même de l’histoire de la NBA.
Mais alors quelle est la limite du pick and roll ? Ses multiples variations ne le rendent pas indéfendable. Déjà comme tout le monde l’utilise, tout le monde s’y attend. Si on sait le mettre en place, on peut au moins s’attendre à y faire face. Ensuite, il demande beaucoup d’efforts et une prise de décision rapide. Un switch rapide de l’intérieur, un soutien pour une prise à deux, le pick and roll a ses limites. Face aux défenses d’aujourd’hui, moins rugueuses que dans les années 90’s, mais largement plus mobiles et intelligentes, la préparation du pick and roll s’anticipe et on y réagit vite. La défense en drop permet par exemple de prendre en considération les qualités des attaquants pour les forcer à se louper. Toute la défense s’implique alors pour se resserrer autour du système en place, soit cela permet à l’attaquant de prendre un tir compliqué en étant fortement contesté, soit si ce n’est pas un shooter, on le force à reculer et à prendre un tir de plus loin. Ce Drop Coverage permet de forcer le ball handler à scorer, en le mettant des les dispositions qu’il aime le moins et en fermant l’accès à une passe vers le poseur d’écran. Même s’il est utilisé par tout le monde, il est encore efficace car il repose sur la variété. Cela semble logique, mais si le pick and roll reste indémodable, c’est parce que toutes les franchises développent d’autres stratégies autour à mettre en avant pour se diversifier et surprendre l’adversaire.
Tellement simple, mais tellement efficace même avec les années. Le pick and roll est le point de départ de la tactique offensive en basket. Elle arrive parfaitement à lier les qualités des deux joueurs les plus opposés dans une équipe, le meneur agile, dribbleur, passeur, bon shooteur et l’intérieur puissant, volumineux et dominant créant de l’espace pour son coéquipier.
Pingback: Qu'est-ce que le pick and pop ?
Pingback: Améliorer son attaque au basket : les techniques