Cet article ne sera pas un article comme les autres tant sur le fond que sur la forme car c’est la larme à l’œil et en tremblant que je vais l’écrire. Je vais utiliser le « je » tout au long de l’article. Le « je », car moi, fan inconditionnel de Kobe et des Lakers, a appris la terrible nouvelle, en me baladant sur Twitter. Un partage d’un tweet de TMZ. J’ai tout d’abord pensé à un fake, comme on peut souvent le voir sur les réseaux sociaux, mais c’est en voyant les tweets et les médias qui affirment cette nouvelle que je commence à réaliser que Kobe n’est plus avec nous. Ses derniers mots seront un tweet pour congratuler LeBron, et on l’a même vu récemment sur un podcast de Matt Barnes.
Si j’aime autant le basket aujourd’hui, c’est à Kobe, si je me suis levé autant de fois à 4h30, c’est pour Kobe. Le premier maillot que j’ai acheté est un jersey de Kobe. Le premier match NBA que j’ai regardé est un match des Lakers, et c’était un match typiquement Kobiesque. Une soirée où il est affreusement maladroit et pourtant, il arrivera à mettre le game-winner. J’ai aussi passé des heures à essayer de reprendre ses moves à l’entraînement, que ce soit son fadeaway, son pull-up mi-distance dans le corner…mais également sa manière de prendre son maillot avec ses dents. J’ai passé des heures à parler de lui comme un gosse, à le défendre sur Twitter, face à mes potes. C’est aussi un des seuls joueurs dont je peux regarder les mêmes highlights sans me lasser. Et ce soir, je sais très bien que je ne vais pas trouver le sommeil car je me demanderai « comment est-ce possible » et j’ouvrerai alors youtube et je taperai « kobe bryant » dans la barre de recherche. Je me souviens comme ci c’était hier de son dernier match. Un Kobe totalement cramé, une gestuelle de shoot dégueulasse, pas du tout la même que d’habitude et pourtant, il va aller au bout de lui-même. Je rêvais d’un match à 30 points et/ou le game-winner. J’ai eu plus que ça. J’ai tellement tremblé sur son cinquante-neuvième point, sur son soixantième encore plus. A chacun de ses paniers, je me disais « c’est pas possible putain ». Extérieurement, je n’avais quasiment aucune réaction, si ce n’est un sourire immense, pour éviter de réveiller mes parents. Mais, par contre, intérieurement, je criais, c’était l’explosion de joie. Au vu de sa saison et ses blessures, une telle sortie était impossible. Sauf que impossible et Kobe ne vont pas dans les même phrase. Ses cinq premiers tirs loupés, puis un coup de chaud. Du Kobe dans le texte. Et puis son quatrième quart de folie. La plus belle sortie qu’il pouvait s’offrir à lui-même, à toutes la NBA, à ses haters, à ses fans et à moi-même. Et ce 13 avril 2016 restera graver dans ma mémoire car c’était la dernière fois que j’ai pleuré jusqu’à ce 26 janvier. Deux mots ont poussé des larmes à sortir de mes yeux : »Mamba Out ».
Juste avant ce 13 avril 2016, il y a eu ce samedi 23 août 2014. Un jour sans NBA oui, mais c’est le jour de l’anniversaire de Kobe et les obsèques d’un de mes proches. Les trois dernières fois où j’ai pleuré sont directement liés avec Kobe. Mais Kobe, ce n’était pas qu’un joueur à mes yeux, c’était aussi un pur bonheur lorsque je l’ai revu au Staples Center pour ses maillots retirés, pour la victoire lors d’un Lance Stephenson Show ou encore plus récemment lors des réceptions d’Atlanta et Dallas. Dallas avec une anecdote de Luka sur Kobe où mon Black Mamba va le trashtalk dans sa propre langue, alors qu’il est à le retraite. C’est Kobe, typiquement. Le même qui a retenu le score d’un match de son équipe afin de revenir plus fort et de leur mettre une branlée. C’est aussi un joueur qui choisissait ses mots en conférence de presse, avec des métaphores pleines de sens. Sa blessure m’avait fait très mal au cœur aussi. Par les mots de Jacques Monclar un samedi matin, alors que la rencontre n’a pourtant aucun lien avec les Lakers. Je ne fais plus du tout attention au match et vais sur mon téléphone. Une deuxième partie de saison totalement folle pour porter les siens jusqu’aux playoffs dans une saison tellement difficile. Sa performance à Portland restera notamment inoubliable où il se démènera pour sa franchise. Et son tendon d’Achille a lâché quelques jours plus tard contre Golden State, un match où il nous avait fait quelques frayeurs. Et puis, il y a eu ses lancers. Et lorsque je repense à cette post-season, à ce backourt titulaire (Darius Morris – Andrew Goudelock), ça me fait sourire, mais ça me frustre aussi car il montait, tout comme les Lakers, en puissance.
Je ne peux pas à croire à tout ce que se passe avec Kobe. D’ailleurs, j’ai tellement eu de mal à croire à son départ en retraite (et j’encore du mal) qu’à chaque fois qu’on me demande mon joueur préféré actuellement, je réponds Kobe. Ces numéros #8, #10 et #24 seront toujours à part à mes yeux. J’ai probablement un milliard de trucs par rapport à lui et dans la manière dont il m’a inspiré. Des mêmes iconiques (encore récemment avec sa fille), des Mamba Face légendaires, un style incroyable, une prestance extraordinaire. Quelques jours après ce fameux 22 janvier, c’est d’autant plus terrible.
Combien de fois j’ai essayé de reproduire tes buzzers ? Combien de fois, je me suis levé un samedi matin en essayant de me convaincre que j’allais sortir la même performance le samedi soir ? Combien de fois tu m’as fais sourire avec tes shoots difficiles qui rentrent et qui appartient qu’à toi ? Combien de fois, j’ai essayé le mouvement d’épaule sur le fadeaway ? Combien de fois j’ai essayé d’avoir les mêmes appuis que toi ? Combien de fois j’ai crié « Kobe » en jetant un papier à la poubelle ? Avant de finir, j’aimerais juste te remercier pour tout ce que tu as transmis à la nouvelle génération, tout le bonheur que tu m’as apporté, pour toutes les fois où tu as utilisé ton génie pour faire quelque chose, pour toutes les interviews que tu as donné et que j’ai pu lire, toutes les métaphores que tu as pu faire, pour l’ours. Merci pour tout, tout ce qui t’a rendu spécial.
Un petit mot pour sa fille aussi. Car nous, tous les fans du Mamba, avons rêvé d’un Mini Mamba afin prendre la succession de son père. Malgré plusieurs essais, nous ne l’avons jamais eu. Cependant, nous avons eu une Mini Mamba, dont les seules vidéos que nous avons vu d’elle marquent des ressemblances frappantes avec son père. On aurait tous espéré qu’elle écrase tous et qu’elle devienne la GOAT de la WNBA. Une WNBA (et de manière générale, le basket féminin) que Kobe a toujours soutenu, encore récemment. Son père aura toujours été protecteur, les mots étaient magiques lorsqu’il s’agissait de parler de sa famille. Une énorme pensée à Vanessa aussi, qui a perdu, son homme et sa fille Gianna. Et aussi à Natalia (une autre fille de Kobe) qui est allée principalement à l’hôpital car elle avait de l’asthme en apprenant cette terrible nouvelle. La famille Bryant, c’est la famille NBA et on compte sur cette magnifique ligue pour rendre un hommage digne d’une telle légende.