
NBA – Ce Game 3 tant attendu entre Clippers et Nuggets, dans une série qui s’annonçait comme la meilleure de ce premier tour, a rapidement tourné à la démonstration de force californienne. Pour la première à l’Intuit Dome en playoffs, Denver n’a jamais vraiment vu le jour, balayé par une équipe de Los Angeles insolente d’adresse et d’efficacité. Score final : 117-83. Oui, 34 points d’écart… ça pique les yeux.
Tout avait pourtant bien commencé pour Denver, qui menait de 7 points en début de match. Mais ensuite ? Blackout. Les Clippers ont enchaîné un 23-2 en fin de premier quart et début du second. Un passage destructeur, initié par un James Harden incandescent (20 points, dont 11 dans ce run) et une défense californienne hermétique. Kawhi Leonard, fidèle à lui-même, a empilé 21 points et 11 rebonds tout en gardant la poker face. À côté de lui, Norman Powell (20 points) a pris feu pour finir le travail. Le tout devant des fans en furie… coiffés de chapeaux en forme de cheval, en hommage moqueur à la passion du Joker. Grosse ambiance pour les Nuggets…
Michael Porter Jr., censé être le facteur X des Nuggets, était clairement en mode OFF ce soir : 1/6 au tir, 7 petits points et un différentiel de -25, comme un Wi-Fi en forêt… inexistant. Il traînait une épaule gauche abîmée depuis le Game 2, mais même à 100 %, difficile d’imaginer une issue différente. Jokic (23 pts, 13 rebonds, 13 passes) a signé un triple-double (pour changer) dans l’indifférence générale, pendant que Jamal Murray (23 points) a essayé de garder la face. Mais face à une équipe des Clippers qui a shooté à 46% de loin (18 paniers à 3 pts contre seulement 7 pour Denver), l’écart s’est creusé… puis a été bien géré. Les bancs ont été vidés à 4 minutes de la fin. Un garbage time, 34 points d’écart : un match dont on se serait passé dans une série qui respirait, pourtant, les playoffs jusque-là.
Dans cette Intuit Dome version NBA 2.0, on a revu des fantômes du passé : Chris Paul dans les tribunes, DeAndre Jordan sur le parquet, et même quelques vibes de l’époque « Lob City« . Le tout sous les yeux d’un Steve Ballmer surexcité (comme d’hab), qui a passé la soirée à applaudir comme s’il venait de lancer Windows 96. Mais ce match, c’est surtout un signal fort envoyé à la NBA : ces Clippers-là sont profonds, expérimentés, bien coachés et mortellement efficaces. En face, Denver a perdu la bataille du rebond (48-38), celle du banc (31-6), celle de l’adresse, et presque celle de la dignité. Score final : 117-83, et les Clippers prennent le lead dans la série 2-1.
Prochaine étape samedi, toujours à Inglewood. Pour les Nuggets, il va falloir faire bien plus que colmater les brèches. Il va falloir changer de mentalité. Jokic et Murray ne peuvent pas tout faire, et si le reste du roster continue à jouer comme s’il portait un sac de ciment, la série pourrait vite tourner au fiasco. Les Clippers, eux, n’ont plus qu’à maintenir le rythme et continuer leur chantier. S’ils continuent sur cette lancée, les chevaux de Jokic pourraient bien retrouver Papa plus tôt que prévu.
