A l’aube de la saison 2019-2020, les Clippers entament ce nouvel exercice en tant que contender très sérieux armé d’un duo phénoménal en les personnes de Kawhi Leonard et de Paul George. Possédant toujours leur structure principale composée du chien fou Pat Bev ainsi que des deux energizers que sont Montrezl Harrel et Lou Will’, Los Angeles a un roster talentueux, complet, défensif et prêt à affronter n’importe qui. On ne vous a pas mentionné son magicien, Doc Rivers, qui a prouvé a tous ses détracteurs qu’il était un grand coach lors de l’exercice précédent. Invité au micro de Sports Illustrated récemment, le coach a évoqué ses Clippers mais également son ancienne équipe de Boston, titrée en 2008.
Rares étaient ceux croyants en Doc et ses Clippers lorsque la franchise démantelait sa structure il n’y a encore pas si longtemps. Durant l’exercice 2017-2018, le Front Office décidait de couper les racines de sa jeune histoire en envoyant Blake Griffin et son contrat supermax à Detroit, bien loin de la Californie. Dès lors, le Doc montrait qu’il avait des ressources en affichant un bilan de 17 victoires pour 15 défaites sans son Franchise Player (42-40 à l’issue de la saison). Mais lorsque l’intersaison arriva, nombreux furent ceux qui virent Jerry West comme un sénile incapable d’être inspiré. Choix discutables à la Draft, aucune influence sur le marché des agents libres, les opérations des Clippers laissaient à désirer et supposaient un misérable tanking ainsi qu’une reconstruction plus lente que prévu. Face aux exécrables destins qu’on lui prédisait, Doc Rivers a su réagir et prendre les commandes du navire afin de rafraîchir la mémoire de ceux qui oubliaient le genre d’homme et de coach qu’il est. Résultat, sa saison et celle de ses hommes fut le fruit de fantastiques surprises. Lorsque absolument personne n’imaginait les Clippers dans la lutte aux Playoffs, lui faisait de son équipe un collectif poil à gratter, soudé tel un seul homme et revanchard au possible qui sera constamment dans la course. Lorsque tous les observateurs les annonçaient perdants dans le sprint à la huitième place face aux Lakers de LeBron James et aux Kings, eux élevaient leur niveau de jeu pour surpasser leurs adversaires au point de se hisser au même bilan que celui des Spurs et du Thunder. Lorsque enfin, qualifiés pour les Playoffs, les Clippers affrontaient les Warriors au premier tour, quel individu n’a pas pensé en premier lieu au sweep pour qu’au final, Los Angeles réussisse l’incroyable performance de prendre deux matchs aux Dubs, dont une remontée historique de 31 points à l’Oracle Arena ?
Cette saison, Doc Rivers aura épaté le monde de sa grandeur et de sa capacité à mener un groupe, à manager un vestiaire, au point de mettre les Clippers sur les rails pour être LA destination idéale rêvée par les Superstars libres de tout contrat à la Free Agency 2019. En l’espace d’une saison, le Doc a inversé complètement la tendance, faisant passer sa franchise d’une équipe dont le projet n’est pas clair à une destination idoine pour pour un agent libre, qui peut relier sécurité financière, projet sportif ainsi que ville attrayante. En conséquences, les Clippers ont raflé le jackpot, obtenant Kawhi Leonard, MVP des Finales en titre, accompagné de Paul George via trade. Très habiles lorsqu’il s’est agit de conserver leur noyau (seuls Gallinari, Gilgeous-Alexander et Chandler sont partis) les Clippers se retrouvent désormais prétendants au titre (si ce n’est favoris), et Doc Rivers est à la tête d’un collectif « élite » pour la deuxième fois de sa carrière. Déjà champion en 2008 avec Boston, nul doute que l’objectif du Doc est de réitérer l’accomplissement avec cette fois son équipe de Los Angeles ; mais s’il fallait juger lequel prendrait le dessus entre les deux excellents rosters dont il a disposé dans sa carrière, le coach prend parti pour la franchise verte et son Big Three de l’époque, qu’il juge favorite pour le titre si celle-ci était « transportée » dans notre temps.
« Je pense que oui, (lorsqu’on lui demande si les Celtics seraient favoris aujourd’hui, ndlr) et cela serait grâce à la force mentale de ce groupe. C’était une équipe très compétente, talentueuse et complète, et cette profondeur l’a rendue si spéciale. Quand vous pensez aux Celtics, vous pensez au Big Three (Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen), mais cela n’incult pas Rondo ou Perk (Kendrick Perkins) qui étaient tous les deux des joueurs phénoménaux, ou Eddie House, Tony Allen, James Posey, PJ Brown, Big Baby (Glen Davis), et Leon Powe. C’était une équipe très profonde. Les rosters ne le sont plus autant aujourd’hui. »
Entre mélange d’expérience et de talent, l’escouade verte de 2008 menée par le Doc est une équipe très sérieuse guidée par le patron défensif qu’est KG ainsi qu’un Big Three phénoménal. Avec 66 victoires au compteur en saison régulière suivi d’une épopée en Playoffs formidable triomphant du rival éternel que sont les Lakers, cette saison est gravée dans la mémoire du Doc et des spectateurs NBA à jamais. Un titre attendu depuis 22 ans par tout un état qui vient s’ajouter aux 16 autres déjà en place dans la vitrine des C’s. A croire que Doc aura jusqu’à sa mort le sang vert, sauf si Kawhi lui montre qu’être un cyborg, ça peut rafler tout autant…