Match au sommet hier et surtout derby entre les deux meilleures équipes du Texas, Houston et San Antonio (vous vous doutiez bien que ça n’allait pas être Dallas) mais aussi match très important pour les playoffs notamment pour San Antonio.
Car oui, cette fin de saison risque d’être un peu ennuyante pour les Rockets. Le meilleur bilan de la saison est déjà validé, le record de la franchise déjà explosé et le titre de MVP de Harden presque déjà acquis et les joueurs peuvent manquer de motivation en l’absence d’objectifs. En revanche, la fin de saison côté Spurs est radicalement différente. Toujours à la lutte pour une place dans le top 8 à l’ouest, les joueurs de coach Popovich n’ont pas le droit à l’erreur sous peine de voir leurs poursuivants, Nuggets et Clippers, les rattraper. Heureusement pour eux, les Spurs ont encore leur destin entre les mains et sont assurés de garder leur place s’ils gagnent tous leurs matchs. On comprend alors que dans l’esprit des Spurs, chaque match est une finale et chaque contre performance peut être synonyme de saison ratée.
Et cette différence d’état d’esprit s’est tout de suite vue, tant l’état d’esprit des deux équipes était différent à l’entame de match. On sait que les matchs du dimanche soir à 21h commencent très souvent assez doucement car les joueurs ne sont pas habitués à jouer aussi tôt. Alors les Rockets, toujours privés de Chris Paul à cause de son problème à la hanche, étaient dans cet esprit, peu agressifs, ratant des shoots faciles et ne défendant pas pour deux sous… Mais les Spurs avaient vite compris quels étaient leurs objectifs et ne se firent pas prier pour punir ces Rockets trop tendres. Résultat ? Un premier quart-temps et même une première mi-temps assez indigeste à voir si l’on oublie le gros poster d’Eric Gordon. Car si les Rockets n’arrivaient pas à rentrer leurs tirs et mettent plus de airballs que de trois points (ce n’est même pas une exagération), ce n’était pas mieux du côté Spurs où, à cause de leur maladresse, les coéquipiers d’un très bon Aldridge (23 points et 14 rebonds à 11/19) n’arrivaient pas à creuser un écart conséquent.
Et cette situation va se poursuivre en deuxième mi-temps même si on sent un léger changement. Et ce changement, il est peut-être dû à la tactique mise en place par Gregg Popovich consistant à attaquer James Harden en isolation à chaque attaque des Spurs. Et cela va payer puisque Harden va devoir laisser sa place au milieu du troisième quart-temps à cause de ses 4 fautes. Et sans Harden ni Paul, la situation va être beaucoup plus compliquée pour les Fusées. Les Spurs vont donc profiter de cette complication pour se créer un petit matelas d’avance qui oscille entre 6 et 14 points. Et les Rockets ne parviendront jamais à recoller au score, même lorsque la Barbe reviendra sur le terrain et ce ne sont pas les 8 points consécutifs de Patty Mills à 6 minutes du terme pour donner 16 points d’avance qui vont les aider. Les Rockets vont alors totalement lâcher ce match et laisser la victoire à des Spurs qui en avaient bien besoin.
Score final: 83-100. Les Rockets finiront à un catastrophique 7/31 (24%) à trois points et étaient même à 4/22 (18%) au milieu du troisième quart-temps. Harden finit à 25 points et 8 passes mais n’aura pas fait forte impression visuelle. Par contre, de l’autre côté, ce sont Lamarcus Aldridge que l’on a cité précédemment et un Rudy Gay qui nous a montré qu’il était toujours un scoreur incroyable mais qui a aussi prouvé que les Spurs ont eu raison de lui faire confiance qui termine à 21 points à 9/13 et qui a surtout eu le mérite de créer absolument tous les shoots qu’il a pris.
San Antonio s’est donc donné un grand bol d’air frais hier soir en remportant le derby texan et en se plaçant à la quatrième position, avec trois victoires d’avance sur Denver, le premier concurrent non playoffable. Coté Rockets, on attend un meilleur état d’esprit pour espérer battre encore plus le record de franchise obtenu déjà la semaine dernière.