Au sein d’un affrontement s’annonçant sans relâche, les Clippers sont parvenus hier à vaincre l’étoile montante de la conférence Ouest en allant solidement s’imposer 114-99 à Dallas. Une victoire en maîtrise totale, qui atteste les ambitions des Clipps et confirme leur rang parmi les meilleurs. Les plans offensifs du Doc n’ont jamais été contrecarrés par Rick Carlisle et la supériorité des visiteurs s’est ressentie dès les premiers instants du match. Au cœur de la réussite des siens, c’est d’abord Paul George qui s’est démarqué en scorant 17 points dans le premier quart-temps. Par la suite, l’apport du banc des Clippers en Lou Will et Harrell fut considérable et The Klaw n’a pas manqué d’ajouter sa touche offensive sur les 28 minutes qu’il a disputées. En défense, les chiens de garde de Los Angeles ont étouffé les joueurs des Mavs, qui n’ont pas passé la barre des 100 points, quand leurs trois dernières rencontres s’étaient soldées par plus de 135 points marqués. Verrouillés en attaque et trop fébriles en défense, les Mavs ont eu affaire à des Clippers sûrs de leurs forces, quittant l’American Airlines Center en véritable patron. Quand bien même la rencontre fut sans appel et que jamais LA ne parut inquiété lorsque Dallas semblait en passe de réduire l’écart, la conclusion n’est pas un blow-out. C’est d’avantage une démonstration de force dans laquelle une équipe a voulu faire comprendre à l’autre qu’elles ne jouaient pas dans la même cour, sans trop forcer. Bien que moins disputé qu’annoncé, l’affrontement de ces deux équipes des hauteurs de l’Ouest donnait l’occasion de voir à l’œuvre le joyau Luka face à trois des meilleurs défenseurs de la ligue, en Kawhi, PG et Pat Bev. Si Doncic n’a pas été en mesure d’offrir un récital afin de donner la victoire aux siens, George a tout de même été impressionné par le gamin, et l’ancien Thunder ne tarit pas d’éloges au sujet du slovène.
A l’aube de la rencontre, la hype était à son paroxysme. Le joueur le plus bruyant du moment se retrouvait face à l’un des plus gros challenges défensifs de sa saison. Le petit génie Luka, qui signe un début d’exercice astronomique rencontrait le MVP des finales en titre accompagné de Paul George. Autrement dit, on avait droit hier soir au duel entre le meilleur jeune de la ligue et sa troupe, capables de regarder n’importe quelle équipe dans les yeux jusqu’à maintenant, face aux deux meilleurs three & D de la ligue, les superstars Leonard et George qui se devaient – tout comme Doncic – de donner à leurs équipes respectives une sixième victoire d’affilée. Si Dallas a sombré, c’est avant tout car Luka n’est pas parvenu à dicter le tempo de la rencontre, et que la défense acérée de PG, Beverley ou Kawhi l’a clairement empêché de dominer comme à son habitude. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que la partition délivrée par le slovène est à jeter : en difficulté au shoot (0/8 à trois points) le numéro 77 cherchait constamment et intelligemment la faute en vue d’aller sur la ligne (14/16 aux lancers) et sa maladresse (7 pertes de balle) ne l’a pas empêché de distiller quelques caviars dont il a le secret. Au final, Luka totalise 22 points, 8 rebonds et 6 passes, et quand bien même sa performance est loin d’être louable, son impact sur le jeu de son équipe reste indéniable. En défense sur lui durant la quasi-totalité de son temps de jeu, Paul George n’a pas eu de mal à percevoir le talent incroyable de son adversaire, et la précocité de Doncic est selon PG ce qui le rend effrayant.
« Je pense que c’est ce qui le rend si impressionnant (le fait que Doncic soit aussi fort a 20 ans, ndlr). Parce qu’il le fait sans le savoir, si vous voyez ce que je veux dire. C’est encore un bébé. Il a encore une gigantesque marge de progression. Il va commencer à tout comprendre, alors qu’il fait déjà des choses incroyables. Ça va être effrayant. Ça va être effrayant lorsqu’il aura tout compris et qu’il atteindra son prime »
Ce qu’évoque Paul George, c’est probablement cette aura des plus grands qu’ont pu acquérir au cours de leurs carrières des légendes telles que LeBron où MJ. Cette mentalité lié à un talent immense ainsi qu’une abnégation sans limite. On se souvient de ces joueurs historiques qui ont buté au début de leurs carrières avant de perfectionner leur jeu en vue de dominer sur la ligue entière. Le truc, c’est qu’on parle déjà de ce genre de chose pour Doncic alors qu’il a à peine 20 ans, et qu’il est sophomore. D’autant plus qu’il est difficile de cibler un aspect du jeu sur lequel l’ancien madrilène semble immature, excepté la défense. C’est dire le genre de futur auquel Luka est promis.