Vous ne trouverez pas un seul vrai fan de basket qui prétendra avoir été indifférent aux adieux prononcés par Dirk Nowitzki en avril dernier. Le « auf wiedershen » de la légende vivante allemande a touché tout le monde, sans exception. passant des fans de Miami à bien évidemment ceux des Mavs. Le coeur brisé, le peuple de Dallas a vu le meilleur joueur de son histoire mettre un terme à sa magnifique carrière ayant perduré deux décennies. Si les uns n’auront qu’un simple pincement au cœur accompagnée d’une petite nostalgie lorsqu’ils n’apercevront plus le géant blond enchaîner les ficelles de loin et les one-leg fadeaway sur le parquet du American Airlines Center, d’autres auront pour sûr les joues trempées de larmes et le cœur vide de ne plus pouvoir apprécier les moves de leur icône. Mais que ceux en détresse se rassurent : Dirk ne compte pas couper le cordon avec sa ville de sitôt, et s’il a pour l’instant le besoin de s’éloigner du monde de la balle orange et de prendre du repos (plus que mérité par ailleurs), l’avenir de la franchise texane sera bel et bien fait de couleurs allemandes, tant la fusion est évidente.
L’hallucinante Free Agency à laquelle nous avons eu droit nous ferait presque oublier que la saison 2019-2020 se ferait sans l’un de ses personnages les plus emblématiques. Cette saison, nous ne verrons plus le numéro 41 auxquels nos yeux s’étaient habitués depuis plus de vingt années ; cette saison, nous ne verrons plus le meilleur européen de l’histoire dans ses œuvres en vue de grappiller des places au classement all-time des scoreurs. Nous ne le verrons plus non plus froisser son défenseur au poste en enchaînant des moves, tous plus surprenants les uns que les autres. Cette saison, nous ne verrons plus cette carcasse lente et atypique capable de détruire la raquette adverse à lui seul durant 48 minutes. Les souvenirs dont nous héritons en tant que fans de basket resteront gravés à jamais dans nos mémoires. Le palmarès de Nowitzki est flamboyant : MVP des finales 2011, MVP 2007, 13 fois au sein d’une All-NBA Team, 14 participations au All-Star Game, mais surtout une sixième place au classement all-time des scoreurs et un titre parmi les plus fabuleux de l’histoire, la liste d’accomplissements du géant allemand est longue comme son bras, et rares sont ceux pouvant prétendre ne pas l’envier. Mais au delà des empreintes que va laisser l’ailier fort par les traces qu’il a inscrite dans les livres d’histoire, Dirk sortait avant tout du lot par son charisme, son jeu, sa capacité exceptionnelle à surprendre par des shoots venus d’ailleurs. Sa technique fera de lui un modèle pour tout joueur NBA voulant développer son shoot et son jeu au poste. Doté d’un footwork prodigieux et d’une facilité naturelle pour mettre la balle dans le panier, l’héritage légué par Dirk est somme-toute effarant. Combien de joueurs tentent aujourd’hui des one-legs fadeaway dans le but de copier l’allemand? Combien de jeunes évoluent en rêvant de faire ne serait-ce que 10% de la carrière de Nowitzki? La saison prochaine, nous ne verrons plus ce sublime joueur qu’était Nowitzki, au coeur énorme et à la loyauté inébranlable faisant partie de ce groupe très fermé des joueurs ayant porté un seul maillot pendant toute leur carrière. Nous ne verrons plus cet ovni européen qui a inscrit Dallas parmi les franchises titrées en NBA. C’est avec le sentiment du devoir accompli que l’allemand part profiter d’un repos mérité après une épatante carrière. Récemment interrogé sur sa retraite, Dirk a expliqué son ressenti après tant d’années passées à se dévouer pour sa passion :
« Le premier jour du reste de ma vie commence. Où je n’ai pas à penser au basketball à tout moment. Vous savez, cela consume votre énergie, et c’était ce que je voulais. Comme je l’ai dis hier, j’ai vécu et respiré basketball absolument tout le temps, et c’est le moment d’aller de l’avant. Le basket sera toujours une énorme partie de ma vie, mais pour l’instant, j’ai besoin d’une petite coupure, j’ai besoin de m’éloigner. J’ai besoin de profiter d’autres choses de la vie qui m’ont manqué ces 20 dernières années. Je veux voyager, je veux profiter de ma famille, et c’est le moment de le faire.«
Le cœur lourd et rempli d’amertume, les fans peuvent tout de même se rassurer en se disant que le moment semblait être le bon pour Dirk d’arrêter, et que la légende va désormais pouvoir profiter des petits plaisirs de la vie que ne peuvent se permettre les sportifs de haut niveau. De plus, avec la montée en puissance du nouveau duo européen des Mavs Doncic-Porzingis, une page se tourne pour la franchise texane, et ce nouveau chapitre ne pouvait s’écrire d’une plume allemande. Du moins, pas en tant que joueur ; car bien évidemment, la suite logique serait d’imaginer que Dirk puisse intégrer le staff texan, voir même être nommé co-propriétaire aux côtés de Mark Cuban. L’histoire est bien trop belle pour qu’elle ne perdure pas, et l’idée d’un Dirk agissant dans les bureaux de Dallas semble évidente. Face à cette question, le Boss des Mavs s’est montré très enthousiaste :
« Absolument. Je vais avoir une conversation avec Dirk dans le futur. Il y a beaucoup de choses impliquées pour que tout fonctionne. Mais ça serait génial »