Le Process. En voilà un terme qu’ l’on a entendu pendant des années en NBA, plus particulièrement du côté de Philadelphie. Un terme qui symbolisait la longue traversée du désert des 76ers ces dernières années. Un terme qui n’a plus lieu d’être en somme.
La Philadelphie est le tenant du titre du Superbowl, en NCAA, les Sixers ont un Joel Embiid en bonne santé, un Ben Simmons toujours au four et au moulin et un autre All-Star en la personne de Jimmy Butler. Bref, autant dire que le moral a été bon en 2018 à Philadelphie ! Mais en ce qui concerne les 76ers, bon sang que la franchise revient de loin. Si le trio de superstars actuel n’a pas connu les longues années de galère, il reste quelques traces encore au sein de l’effectif. Et une de ces traces se nomme TJ McConnell, le dynamiteur de seconde escouade. Qui de mieux que lui pour évoquer l’état d’esprit des Sixers quand tout allait mal et que la franchise établissait des records de médiocrité ?
» Je n’oublierai jamais ce moment où nous avons touché le fond, en décembre 2015. On avait gagné qu’un seul match pour 20 défaites et on a joué les Spurs à la maison. J’aurai aimé vous dire qu’il y avait Tim Duncan, Manu Ginobili, Tony Parker, LaMarcus Aldridge et Kawhi Leonard. Mais ce n’était pas du tout le cas, Tim, Manu, Kawhi, ils étaient tous out. Donc c’était notre équipe au complet contre Aldridge, Parker et l’équipe B. Et ils nous ont mis 51 points d’écart… » TJ McConnell via Players Tribune
Elle parait lointaine cette période évoquée par le meneur, mais les fans des Sixers s’en rappelleront probablement. Lors de cette débâcle, le public avait d’ailleurs copieusement sifflé ses joueurs. TJ McConnell s’en souvient d’ailleurs très bien, évoquant les nombreux sifflets qu’il avait reçus après un airball lors de ce match. Pas rancunier pour un sou, il reconnait qu’il ne l’avait même pas mal pris et avait au contraire admis que l’équipe méritait la colère des supporters.
Ce qui ne l’empêche pas d’avoir souffert de ces années de disette d’un point de vue résultat. En tant que compétiteur, c’est forcément compliqué d’enchaîner les défaites, mais ce qui aurait fait tenir le coup à McConnell serait la personnalité de Brett Brown, qui a toujours su souder le groupe et leur faire croire au projet de reconstruction de la franchise. Un avis que partagerait probablement Robert Covington s’il était encore dans le groupe, mais il faisait partie du package avec Dario Saric pour permettre aux Sixers d’obtenir Jimmy Butler. Un départ qui avait attristé beaucoup de supporteurs, qui voyaient en Covington un des grands visages de ce Process, argumentant que son départ y mettait donc fin. Pour McConnell, ce Process avait déjà pris fin avant, lors des derniers playoffs plus exactement.
» Le Process s’est terminé dans le vestiaire, après notre élimination par Boston. Nous étions tous dégoûtés, il n’y a pas eu de discours dans le vestiaire, pas de mots pour se réconforter. Les médias attendaient ça de nous, mais on ne se sentait pas dans cet état d’esprit. On était juste déçu. Toute la ville était derrière nous, l’objectif était à notre portée. Et c’est là qu’on a compris que le Process était terminé. Le but, c’était de construire une équipe qui pourrait gagner le titre. L’an dernier, c’était le cas. «