À la suite d’un énième cas de violence policière à l’encontre d’un membre de la communauté noire aux États-Unis, la NBA a une nouvelle fois tenu à réagir et à dénoncer sa tristesse et sa colère. L’entraîneur des Los Angeles Clippers, Doc Rivers, a notamment longuement pris la parole, avec émotion mais aussi beaucoup de dignité.
Trois mois après le terrible décès de George Floyd, père de famille afro-américain véritablement assassiné par Derek Chauvin, un policier blanc du Minnesota ayant longuement maintenu son genou sur sa gorge, l’histoire s’est malheureusement répétée en cette fin du mois d’août. Pour cause, le 23 août, à Kenosha dans le Wisconsin, Jacob Blake, homme noir de 29 ans, s’est fait tirer dans le dos à sept reprises pour un policier blanc alors qu’il regagnait son véhicule après une intervention d’une patrouille de police à la suite d’une dispute domestique. Toujours entre la vie et la mort et vraisemblablement paralysé pour le reste de ses jours, cet homme est une nouvelle victime des injustices sociales et raciales beaucoup trop courantes, notamment aux États-Unis.
Ce déplorable événement, malheureusement loin d’être isolé, à une nouvelle fois fait grandement réagir l’ensemble de l’écosystème NBA. La ligue avait, après une longue réflexion, décidé de reprendre au début à la fin du mois de juillet, tout en dédiant ce retour au jeu aux nombreuses victimes d’injustices raciales ou de violences policières (messages sur les maillots et les terrains, prises de parole de joueurs et des figures de la NBA) et en soutenant ouvertement le mouvement « Black Lives Matter« . On comprend donc très bien que le très récent cas de Jacob Blake soit autant mis en lumière par les acteurs de la NBA, citoyens engagés à l’audience très large.
La nuit dernière, à la suite de l’anecdotique succès 154 à 111 des Los Angeles Clippers face aux Dallas Mavericks, Doc Rivers a tenu à longuement livrer son ressenti concernant l’affaire Blake mais aussi et surtout à propos du climat général régnant aux États-Unis. Un témoignage fort d’un homme noir marié à une femme blanche et ayant lui aussi très souvent subi du racisme à son échelle, malgré sa notoriété. Son émouvant message, teinté d’une grande émotion, ne peut qu’être approuvé par tous :
« C’est juste si triste. Ce qui en ressort pour moi, c’est de regarder comment agit la convention républicaine. Ils déversent cette peur. Tout ce qu’on entend, c’est Donald Trump et tous les autres parlant de peur. Nous sommes ceux qui se font tuer. Nous sommes ceux qui se font tirer dessus. Nous sommes ceux qui ne sommes pas acceptés pour vivre dans certaines communautés. Nous avons été pendus, nous avons été abattus. Et tout ce qu’il se passe, c’est qu’on continue à les entendre parler de peur. C’est incroyable que l’on continue à aimer ce pays, et que ce pays ne nous aime pas en retour. C’est vraiment très triste. Je devrais juste être considéré comme un coach mais je suis si souvent ramené à ma couleur de peau. C’est vraiment triste, on doit faire mieux mais on doit surtout demander mieux. Lorsqu’on proteste, ils envoient des gardes anti-émeutes. Eux ils se sont rassemblés dans le Michigan, ils crachent sur les policiers et rien n’arrive. Le fonctionnement des forces de police doit changer. Les syndicats de police doivent perdre de leur pouvoir. »
.@DocRivers from the heart. pic.twitter.com/Qp7St7kZ1k
— LA Clippers (@LAClippers) August 26, 2020
Par la suite, le technicien, également reconnu pour ses qualités humaines et son engagement, a tenu à préciser le type de changement qu’il attendait :
« Mon père était un policier. Je crois en les bons policiers. On n’essaye pas d’arrêter de soutenir la police et de leur retirer tout leur financement. On essaye simplement de les faire nous défendre nous, comme ils défendent tous les autres. Je ne voulais pas en parler avant le match parce que c’est tellement dur de simplement continuer à regarder ceci. Vous n’avez pas besoin d’être noir pour être outré par cette vidéo. Si vous êtes Américain, vous devez être outré. Comment les Républicains osent-ils parler de peur ? Nous sommes ceux qui devons avoir peur. Nous sommes ceux qui devons parler de cela à chaque enfant noir. Est-ce qu’un père blanc a besoin de dire à son enfant de faire attention s’il se fait arrêter ? C’est ridicule. Ça continue, il n’y a pas de poursuites contre les coupables. Pour Breonna Taylor, pas de poursuites, rien. Tout ce qu’on demande c’est qu’on applique réellement la constitution, pour chacun et pour tout le monde. Merci. »