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Le groupe était plus que jamais en fin de cycle : Russell Westbrook pensait déjà à bouger d’OKC après le terrible buzzer de Dame

Ca y est. Russell Westbrook n’est plus un joueur du Thunder. Après avoir été la tête d’affiche de tout un état durant 11 ans, le MVP 2017 fait ses valises vers le Texas où il retrouvera son pote James Harden à Houston, qui lui avait fait le même chemin quelques années auparavant. C’est un livre qui se ferme du côté de l’Oklahoma, avec le meilleur joueur de l’histoire de la franchise (ou du moins celui qui l’a le mieux représentée) qui s’en va, en vue d’entamer un projet de reconstruction. Transfert arrivé cette nuit et anoncé par Adrian Wojnarowski, nous savions que la mise en place d’un trade pour Russ était dans les tuyaux depuis le départ de Paul George aux Clippers.  En réalité, il s’avère que Westbrook évoquait déjà l’idée d’un trade… juste après l’éliminitation face aux Blazers.

Quelle descente aux enfers pour le Thunder et leurs projets sous Russell Westbrook ! Depuis le séisme et l’abandon de Kevin Durant en 2016, Sam Presti n’a pas été à blâmer en termes d’intelligence et de flair lorsqu’il s’est agit de remettre son équipe sur pied et de re-jouer le haut du tableau. Il a tout d’abord misé sur son mutant Westbrook en lui donnant les pleins pouvoirs durant une saison, qui lui a su en tirer profit au point de sortir un exercice historique et d’être couronné MVP en 2017, au détriment d’un jeu pas très élégant et unilatéral, qui ne pouvait accoucher de rien en Playoffs mis à part un premier tour perdu (OKC sera sèchement battu par les Rockets 4-1 en avril 2017, malgré un Russ à 37pts de moyenne sur la série). Peu après cette première désillusion, Sam Presti nous sortait des coups venus de nulle part à l’intersaison notamment en ayant le courage d’aller chercher Paul George aux Pacers à qui il restait une année de contrat. Russell désormais entouré, les expectatives pour OKC et son duo RussPG étaient élevées, mais c’était sans compter sur une saison en dents de scie qui ne temoignéra jamais d’un climat sain, la faute peut être à un Carmelo Anthony ingérable, à un PG avec l’esprit tourné vers la Free Agency, à un Russ qui n’en faisait qu’à sa tête ou à un Billy Donovan incapable de créer des systèmes et de trouver une solution. Toujours est il qu’un nouvel échec se dessinait pour le Thunder qui se fera marcher dessus par le Jazz au premier tour des Playoffs, avec l’avantage du terrain et face à une équipe emmenée par le rookie Donovan Mitchell (certes pas n’importe lequel, mais tout de même un rookie). Une fois de plus, le Thunder se retrouvait en vacances en avril et matait le reste des Playoffs dans le canapé. Alors, Presti a fait à nouveau marcher sa baguette magique, en dégageant le toxique Carmelo pour faire venir Schröder, en signant de bons joueurs de compléments comme Nerlens Noel, mais surtout en gardant Paul George dans l’Oklahoma, afin de maintenir son duo de superstars. C’est ainsi que le Thunder nous donnait pour la première fois depuis KD une réelle impression de stabilité : effectif et coaching maintenus, l’équipe répondra positivement aux attentes avec une première partie de saison très réussie, qui verra OKC s’installer sur le podium, possédant la meilleure défense de la ligue avec un Paul George évoluant à un level MVP. Seulement, une petite blessure de George à l’épaule fait son apparition et c’est tout l’Oklahoma qui déchante, avec leurs mauvaises habitudes qui reprennent : du Westbrook à outrance, aucune cohérence en défense ni en attaque, et OKC se voit peu à peu enchaîner les défaites et chuter au classement. La suite on la connait : annoncés vainqueurs d’une matchup qui leur semblaient favorable face à des Blazers amoindris, Russell Westbrook et ses potes ne seront jamais parvenus à voir le jour et se feront lamentablement humiliés 4-1 face à un Damian Lillard légendaire. Sûrement l’échec de trop pour l’ancien MVP, dépité, qui accuse le coup et ne voit plus de solutions à part s’en aller.

Signe d’un groupe en fin de cycle, Russell ne se voyait plus en position d’être champion avec OKC, et c’est Houston Chronicle qui nous apprend que le meneur a évoqué l’idée d’un trade, dans les bureaux, juste après l’élimination contre Portland, exaspéré par les débâcles. « Pas heureux », nous renseigne James Harden au sujet de son ami à la Take on Summer, Russell Westbrook est le symbole d’une franchise qui n’aura jamais réussi à trouver le bon mélange autour de sa superstar (à qui la faute?) et qui enchaîne les déconvenues depuis trop longtemps. Après 11 ans d’une connexion intense et plus que loyale, il est désormais temps pour les deux parties de tourner définitivement une page. Et pour cause, c’est donc à Houston qu’à été envoyé Brodie, contre des picks de draft et Chris Paul, notamment grâce à l’influence du Barbu en interne du côté des Rockets. En quête de succès collectif, Russ rejoint donc un projet plus crédible dans une équipe qui n’est pas la sienne et dans laquelle il va falloir qu’il stoppe cette image de « monstre individuel mais qui perd » qui commence à prendre forme au fil du temps, et probablement qu’il se mette un peu en retrait. Côté Houston, pouvoir compter sur les MVP 2017 et 2018 dans leur roster (et au delà de ça, sur deux phénomènes uniques du Basket) est une bénédiction qui sur le papier paraît très solide, bien qu’il faille que la mayonnaise prenne entre le système de D’Antoni, la franchise texane et Westbrook, ce qui n’est pas assuré, tant on connaît le style et caractère du meneur.

C’est donc la fin d’une époque dans l’Oklahoma où le mythique franchise player est envoyé vers le Texas, décision qui provenait de sa volonté également. Entre Russell Westbrook, Paul George, Billy Donovan et Sam Presti (on peut sûrement placer Damian Lillard et Kawhi Leonard dans cette liste), difficile de dire qui a eu le plus de poids dans le démantèlement de la franchise, passée d’une équipe solide et possiblement contender à une équipe en reconstruction dénuée de stars. Néanmoins, OKC a désormais une tonne d’assets en sa possession, et le trade de Westbrook s’ajoute aux nombreux évènements à couper le souffle de cette intersaison. Pour la première fois depuis 11 ans, Mr triple double jouera sous un autre maillot et devra prouver de quoi il est capable dans un contexte différent, avec de nouveaux coéquipiers et un nouveau coach : l’impatience est ultime !

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