Si la NBA reste la plus belle attraction du monde grâce à ses stars, son show, sa compétition et sa magie, on ne cessera jamais de répéter qu’elle a été, est et sera toujours un business avant tout. Parmi les plus grosses multinationales du monde, la NBA a investi le monde entier et compte ses fans par centaine de millions aux quatres coins du globe, grâce à ses côtés incroyables et son organisation, lui permettant de brasser des énormes sommes d’argent, plus conséquentes d’année en année. La nuit dernière, la gigantesque pyramide de la NBA s’est vue être bousculée et contrainte de réagir, face à une situation délicate impliquant l’une des plus grandes puissances du monde et le plus grand marché de développement de la grande ligue, la Chine. Si vous êtes du genre à ne vous intéresser qu’à ce qui passe sur les parquets et à la pré-saison qui bat son plein, pas de problème : vous trouverez ici un récap sur ce qui pourrait bien devenir un fiasco économique et politique entre la NBA, Honk Kong et la Chine.
Face à l’escalade de la violence et les troubles se poursuivant actuellement à Honk Kong, deux camps s’opposent : d’un côté, ceux réclamant la liberté et l’indépendance, qui sont embrasés par le désir de stabilité de leur territoire, représentés par les pro-démocratie d’Honk Kong, révoltés contre la « fausse autonomie » – n’étant que théorique – qui leur est réservée. De l’autre, on retrouve la Chine, contre qui les manifestants essayent désespérement de lutter face à un système injuste qui tente jour après jour de renforcer son contrôle sur Honk Kong. En quoi la NBA intervient dans tout ça? Simplement car le Big Boss des Houston Rockets a choisi son camp, et a exprimé sa position sur l’oiseau bleu sans savoir quelle tremblement de terre il allait déclencher :
« Lutter pour la liberté. Soutien à Honk Kong. » Ce simple message d’encouragement – pourtant anodin, simple et purement démocratique – va entraîner une véritable tempête dont les conséquences s’enchaîneront très vite. En un rien de temps, la chaîne d’Etat chinoise CCTV a annoncé qu’elle ne retransmettrait plus les matchs des Rockets et qu’elle suspendrait toute diffusion ayant un rapport avec Houston. Par la suite, plusieurs sponsors ont rompu les ponts avec la franchise texane, estimant la prise de position du General Manager des Rockets comme un affront. Et si cette déclaration prend aujourd’hui une telle ampleur et cause un si grand remue-ménage, c’est surtout car Houston est un porte-drapeau de la NBA en Chine, depuis Yao Ming et sa popularité phénoménale sous le maillot texan. Et au delà de l’attachement des chinois aux Rockets, la Chine est l’un des plus grands viviers de consommateurs pour la NBA et Adam Silver. Nul doute que la perte de fans chinois fidèles qui boycottent la grande ligue en raison de la position de Morey peut s’avérer être le début d’un revers. Car non seulement les Rockets sont les chouchous des chinois, mais si l’on s’étend au global, la communauté NBA en Chine représente plus de 500 millions d’individus. Dès lors qu’elle se réduirait de manière consistante, on ne parlerait plus de revers, mais bien de catastrophe pour le commissionnaire et ses plans. En ce sens, la NBA a de suite multiplié les excuses en vue d’éteindre un feu qui pourrait se transformer en volcan :
« Nous reconnaissons que la vision du general manager des Houston Rockets Daryl Morey a profondément offensé beaucoup de nos amis et de nos fans en Chine, ce qui est regrettable. Pendant que Daryl a clairement fait savoir que son tweet ne représentait ni les Rockets ni la NBA, les valeurs de la ligue encouragent les individus à s’éduquer et à partager leur point de vue sur des questions qui leur sont importantes. Nous avons un grand respect pour l’histoire et la culture de la Chine et nous espérons que le sport et la NBA peuvent être utilisés comme une force unificatrice pour combler les divisions culturelles et rassembler les gens. »
Si Daryl Morey s’est tout de même rapidement excusé en plus de supprimer son tweet, ses paroles peuvent rester ancrées dans la tête de la population chinoise et rien ne nous assure que celle-ci tournera définitivement la page, quand bien même il ne s’agit que d’une prise de position. On suivra de très près les conséquences que peuvent avoir ce fiasco, avant d’envoyer nos soutiens à Daryl qui après être parvenu à dégager le contrat toxique de CP3, se prend un séisme juste après avoir donné son avis. On a vraiment rien sans rien…
NBA spokesman Mike Bass releases statement from league on Rockets GM Daryl Morey’s situation. pic.twitter.com/GQyi1k7Qk4
— Shams Charania (@ShamsCharania) October 7, 2019
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