Le caractère de Gregg Popovich peut parfois être… compliqué. Pour ses joueurs comme pour les journalistes qui le côtoient au quotidien, le mythique entraîneur des Spurs possède une personnalité très complexe et peut parfois se montrer imbuvable en interview. Mais la journaliste Doris Burke nous raconte une fois où Pop a mis de côté cette personnalité agressive pour redevenir l’homme derrière le masque.
S’imposer en NBA est très compliqué. Pour les joueurs, être bon ne suffit pas et il faut savoir exploiter plusieurs qualités pour percer en professionnel. Ainsi, l’assurance et la confiance sont indispensables pour passer devant les autres joueurs de sa génération et s’imposer dans un monde très éprouvant mentalement. Il en va de même pour les coachs, qui doivent avoir la tête très dure et le sang très froid pour parfois prendre sur leur dos les déboires de leur équipe et assumer des décisions difficiles devant des fans sans pitié.
Gregg Popovich s’est donc forgé au fil de ses nombreuses années en NBA cette image d’homme froid, dur, qui exige beaucoup de ses joueurs et qui n’hésite pas à les pousser dans leurs derniers retranchements pour obtenir une évolution sur le plan sportif. C’est par cette méthode que Tony Parker reconnaît avoir le plus progressé, et c’est cette méthode, entre autres, qui permettra aux Spurs de San Antonio de régner sur la conférence Ouest durant l’époque du fameux trio.
Mais les résultats n’ont pas toujours été en faveur des texans, et l’équipe s’est heurtée de nombreuses fois à plus forte qu’elle. Ainsi, lors des Finales de 2013 qui opposent les hommes de TP aux Heatles de LeBron James, les Spurs doivent s’incliner au terme d’un Game 7 très disputé sur le score de 95-88 pour les floridiens. A la fin de la rencontre, on peut imaginer l’état de Popovich lorsqu’il croise la journaliste Doris Burke dans les couloirs. Mais selon cette dernière, Pop n’a pas du tout eu la réaction à laquelle on pouvait s’attendre.
« Il me prend par les épaules, me tourne vers lui et me dit : ‘Maintenant, qu’est-ce que tu vas faire de tes vacances ? Je suis stupéfaite et je lui ai dit : « Je vais faire un voyage à Napa. Il me dit : ‘Doris, voici l’email de ma secrétaire. Tu lui envoies un mot, dis-lui ce que tu fais. Il m’a renvoyé un email avec une liste d’endroits où je devrais aller. Cela définit Gregg Popovich mieux que ces moments absolument douloureux pour les reporters sur la ligne de touche. »
Cette anecdote nous montre donc que sous le masque de l’homme rigide et antipathique sous lequel se cache Popovich pour inspirer le respect sur le terrain, se cache un homme comme un autre, avec ses élans de sympathie pour les gens qu’il côtoie. On savait déjà que le coach de 71 ans avait des sujets qui lui tenaient à cœur et qu’il n’hésite jamais à monter au créneau pour une cause qui lui parait juste, ce qui inspire le respect de ses joueurs. Gregg Popovich est un grand homme, qui manie très bien l’art d’adapter son discours en fonction de la personne et surtout de la situation dans laquelle la discussion peut avoir lieu. Cette histoire est d’autant plus intéressante, puisque Pop avait fait pleurer Doris Burke durant une interview. Comme quoi, et à l’image des joueurs, quand le taff rentre en jeu, il n’y a jamais rien de personnel. La preuve en est.