Kyle Lowry doit se bouger : jouer agressif oui, mais avec sa tête avant tout pour enfin peser offensivement

Source photo : NBC

La belle victoire des Raptors, au Game 1 s’appuyant sur un duo Siakam Leonard plus que performant (55 pts, 16 rebonds et 10 passes décisives en combiné), masque un peu le début de série difficile d’un certain Kyle Lowry. En effet, le meilleur intercepteur de l’histoire des Raptors est vraiment dans le dur offensivement depuis le début de cette série face aux Warriors. Mais, en défense, le meneur a la lourde charge de défendre Iggy. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il se débrouille bien.

On a pu le voir hier dans la sauce dès le premier quart temps face à Klay Thompson. N’étant pas un défenseur athétltique de base, cette difficulté devient flagrante face à de très bons attaquants. On a vu aussi hier soir de nombreuses fois des écrans de Curry, Iguodala ou Green sur Lowry pour libérer Thompson notamment (surtout dans le premier quart temps). Mais ce qu’il faut souligner, c’est que Lowry vient en aide en défense et c’est surtout pour ça qu’il se retrouve dans des écrans de Curry ou de Draymond, pour essayer de suivre des joueurs comme Klay (quand Siakam ou Kawhi ne sont pas dessus) ou Iggy (joueur dont il a souvent la responsabilité). Que dire parmi le top 5 lors des « deflections » et bien sûr numéro un pour mettre sa sueur sur le parquet avec ses nombreuses passages en force. Il faudra qu’il fasse aussi attention à ses fautes car le joueur se retrouve bien trop de fois en foul trouble.

Trop souvent se retrouvant seul en tête de raquette face à Draymond arrivant à fond (à plusieurs reprises dans le premier quart du Game 2), il ne pouvait pas faire grand chose. Un match difficile défensivement pour Lowry dans lequel il a dû se farcir un Klay Thompson plus que performant (2/3 au shoot pour lui, quand Kyle déend dessus), et un Iggy qui plante LE shoot qui permet à Golden State de se détacher et de prendre le Game 2. Il faut ajouter aussi que Lowry a le deuxième meilleur rendement en terme d’efficacité défensive chez les Raptors, et occupe une place dans le top 15 sur toute la campagne de playoffs.

En attaque par contre, les statistiques ne sont pas là. Mais quand on regarde ses matchs, on voit un Lowry plus en retrait qui veut bien orienter le jeu, faire la bonne passe, poser des écrans pour ses coéquipiers, pousser le tempo quand il le peut. Malgré ça, il faut régler la mire que ce soit au tir en général ou même à trois points. Le contraste entre son match 1 et celui de la série précédente est flagrant :

Game 1 Vs GS : 7 points / 6 rebonds / 9 passes : 22,2% FG, 20% 3pts

Game 1 @ Bucks : 30 points / 8 rebonds / 2 passes : 66% FG, 77% 3pts

On peut expliquer cette différence par plusieurs facteurs. Premièrement, no disrespect envers Eric Bledsoe, Middleton, Brogdon ou encore George Hill, mais la paire Klay Thompson et Stephen Curry est LA paire d’arrières la plus indéfendable de NBA, voire même de l’histoire. Cela complique forcément la tâche de Kyle Lowry, car en plus d’être bons de loin, les deux snipers peuvent se rapprocher du cercle et continuer à rester dangereux. On a vu un Stephen Curry à 23 points hier avec seulement 9 points derrière l’arc (et 8 points sur lancers francs). Comme Thompson, avec 12 points sur 25 à 3 points. Avec seulement un lancer franc, il a mis autant de points à 3 points qu’à deux points. Et forcément, plus il est nécessaire de défendre dur, plus la dépense d’énergie s’avère importante et plus l’énergie manque pour bien attaquer. C’est aussi pour cela qu’on assiste à un rôle de plus en plus important de Fred Van Vleet (G1 : 33 min / 15 pts ; G2 : 38 min / 17 pts), pour prendre le rôle en attaque que ne peut pas prendre Lowry au vu de son implication en défense et surtout l’adaptation de Golden State, notamment quand Dray est passé en défense sur lui dans le 3ème quart.

Il ne faut pas oublier non plus que depuis la série précédente, le meneur des Raptors voit son jeu être affecté par une blessure au pouce comme il le déclarait en conférence de presse de mercredi dernier :

« C’est sur les passes. Je passe beaucoup la balle. Quand vous envoyez le ballon, vous avez besoin de tenir le ballon d’une certaine façon pour qu’il parte bien. Pendant les matchs, honnêtement, je ne sens pas mon pouce. »

Tout en continuant sur les blessures, c’est une autre blessure qui pourrait apaiser grandement Lowry, car Klay Thompson, à l’orée du 4ème quart temps sort sur blessure après une mauvaise réception suite à un trois points. On verra ça lors du match 3, qui aura lieu dans la Baie avec une paire Green-Lowry qui devra défendre sur Curry et soit Thompson (en cas de retour), soit un Iguodala que Steve Kerr pourrait décaler au poste deux, si retour de Durant il y a.

Kyle Lowry facteur X de cette série ?

Un peu à l’image d’Andre Iguodala il y a 4 ans, Kyle Lowry pourrait s’avérer être l’un des atouts essentiels d’un succès probable des Raptors dans cette finale. Mais bon, tant que cette blessure au pouce le gênera à ce point que ce soient pour les passes et les tirs, il ne pourra pas atteindre pareil niveau. Pour rappel, Fred Van Vleet au tour précédent avait fortement déçu sur les 3 premiers matchs de la série face aux Bucks et s’était avéré comme LE facteur X pour ses Raptors menés 2-0. Qui sait ? Après un meneur, peut-être un deuxième, pour ramener le premier titre de son histoire à Toronto ? Tout le Canada l’espère, et même la plupart des fans américains espèrent voir Toronto empêcher ces Warriors de faire un ThreePeat, ce qui serait une première depuis les Lakers de Shaq et Kobe. Les fans qui seront massés au Jurassic Park mercredi soir pour assister au Game 3 attendent le retour en force de Lowry, le joueur le plus ancré dans cette franchise des Raptors (présent depuis 7 ans), pour donner l’avantage aux Raptors dans cette série.