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Kevin Love se confie sur la difficulté de jouer avec Lebron James : « J’ai appris à faire des sacrifices »

Source photo : huffpost.com

Lorsqu’on évoque LeBron James, on pense bien évidemment en premier lieu à la grandeur du joueur, à sa quête du GOAT, ses titres remportés ou encore sa liste toute autant hallucinante qu’interminable de records et d’accomplissements. Certains de ses détracteurs penseront d’abord à ses échecs et ses multiples défaites en finale, mais quand bien même LeBron n’est pas porté dans le cœur d’un fan, le King reste unanimement considéré comme un champion ultime par tous les spectateurs NBA. N’importe quel amateur de balle orange vous le dira : The Chosen One est un joueur qu’on ne voit qu’une fois par génération et il fait d’ores et déjà parti des plus grands de l’histoire. A bientôt 35 ans, LeBron est toujours d’un niveau stratosphérique et il n’en finit plus de rendre ses coéquipiers meilleurs et d’étonner le monde de sa longévité, de son génie et de son QI Basket. Vous vous en doutez, une telle réputation entraîne forcément des conséquences : certes, on ne compte plus le nombre de joueurs ayant haussé leur niveau en jouant aux côtés de BronBron, mais combien d’entre eux se sont également senti dans l’ombre et perdus lorsqu’ils n’étaient pas la tête d’affiche ? Entre un D-Wade avec qui la cohésion aura toujours été parfaite au Heat ou un Kyrie qui lui est parti de Cleveland dans le désir de ne plus être masqué par le King, les cas balancent. Un profil intéressant est celui de Kevin Love, superstar à Minnesota, réduit à n’être qu’une troisième option à Cleveland derrière LeBron et Kyrie. Et Kevin l’avoue lui même : évoluer aux côtés d’un tel phénomène s’avère difficile.

Quoi qu’on puisse dire de David Griffin, l’intersaison 2014 des Cavaliers fut un coup de maître du General Manager. Premiers à la Draft, les Cavs feront vite savoir que l’ambition ne sera pas de construire autour de Kyrie et d’Andrew Wiggins, notamment lorsqu’ils verront LeBron faire son retour à Cleveland le 11 juillet 2014. Dès lors, la machine vers le titre était lancée et l’acquisition de Kevin Love via trade en août renforçait encore l’effectif des Cavs, ainsi armé d’un Big Three. Au final, le Big Three ne jouera que 3 saisons ensemble (2014 à 2017), pour 3 finales consécutives dont une victoire en 2016 avec cet historique comeback contre les Warriors. LBJ et K-Love joueront une quatrième saison ensemble qui se conclura par un sweep subi en Finales. Bien qu’on retienne le retentissant succès des Cavs avant tout, ce Big Three ayant écrit l’histoire en renversant le champion en titre sortant d’un 73-9 en saison régulière n’est pas exempt de toute critique. Evidemment, il a ramené un titre (et quel titre), alors rien ne sert de tirer d’autres conclusions, nous direz-vous. Mais ce sacre n’est-il pas l’exemple même d’une épopée controversée pour les Cavs et son Big Three? Un exploit qui relève de l’extraordinaire plus que d’une performance maîtrisée? Compte tenu des autres finales ayant vu les Cavaliers sévèrement échouer, on peut entendre cette hypothèse, même si, bien entendu, chaque défaite en Finale dépend de circonstances différentes (LeBron esseulé en 2015, Warriors surpuissants avec KD en 2017 et 2018) et ne présentent pas de vérité générale. Quoi qu’il en soit, et comme rappelé précédemment, l’histoire retiendra le titre remporté en 2016 avant toute chose. Mais si l’on s’intéresse de près au troisième maillon du Big Three par exemple, en la personne de Kevin Love, on se rend compte qu’il n’est jamais parvenu à être cette machine au scoring et au rebond qu’il avait été lorsqu’il évoluait chez les Wolves. Jamais nous n’avons vu un K-Love peser comme il le faisait dans le Minnesota, capable de scorer jusqu’à 26 points de moyenne tout en prenant 15 rebonds sur une saison entière. L’intérieur est d’ailleurs récemment revenu sur son adaptation et son changement de rôle qu’il a difficilement vécu, avant d’évoquer la tâche ardue qu’est d’évoluer aux côtés d’un joueur comme LeBron James.

« Cela m’a pris beaucoup de temps pour réellement absorber tout ça, réaliser quel sacrifice c’était. Prendre du recul et faire des pas en arrière n’est pas quelque chose qui s’apprend rapidement. Ce fut un réel apprentissage pour moi. Je suis passé de superstar et tête d’affiche à… J’ai du prendre du recul et laisser le monstre s’épanouir. J’ai dû apprendre à faire des sacrifices, mais ce n’est pas quelque chose qui s’apprend. J’ai dû l’expérimenter car je venais d’une situation où je n’avais jamais gagné. J’étais toujours une star, mais j’avais peur d’être moi même. Je pense que cela m’a donné beaucoup d’anxiété. J’avais simplement peur d’être moi même. J’étais si bas, probablement au point le plus bas de ma vie. Il est venu me voir pour me dire (à propos de James Jones, son coéquipier aux Cavs qui l’a approché en 2015-2016 pour qu’il soit plus à l’aise, ndlr) : « Tu sais quoi, tu n’as pas à t’excuser d’être toi même, sois seulement toi même. Tu es ici pour une raison ». Je m’écartais du groupe car je ne voulais pas que quelqu’un le sache (son mal être). Il y a une telle stigmatisation autour de ce genre de chose. Mais désormais, j’ai un dicton : ce n’est qu’en admettant qui vous êtes que vous obtenez ce que vous voulez. »

Finalement, Kevin Love sera parvenu à jouer le rôle de cette troisième option menant au titre tant attendu par tout l’état de l’Ohio; malgré les nombreuses déconvenues ressenties durant son expérience aux côtés du meilleur joueur du monde. Nul doute que le King aura mené K-Love à des sommets qu’il n’aurait jamais atteint sans LeBron, et c’est au final ça qui compte le plus. La joie ressentie par Love durant le sacre surmonte certainement toutes les peines  connues en raison de son changement de statut qu’il a subi. Aujourd’hui, Kevin est désormais le dernier membre du Big Three à porter le maillot des Cavs et même si le projet de reconstruction autour des jeunes prôné par Cleveland ne semble pas être celui auquel aspire l’ailier fort, Love aura les responsabilités et le ballon entre les mains pour mettre en évidence ses atouts et montrer qu’il peut évoluer à un niveau All-Star, en vue peut être de rejoindre une équipe contender ayant besoin d’un bon joueur supplémentaire et prête à donner des assets intéressants à Cleveland.

Si Kevin Love a connu de nombreux troubles durant son aventure aux côtés de LeBron James dus à la pression et à son changement de statut entre son rôle aux Wolves et celui aux Cavs, ces désagréments ont purgé leur peine en 2016 lorsque K-Love triomphera du trophée le plus prestigieux d’une carrière principalement grâce au King. Et attention, n’omettons pas l’importance de Kevin lors de la victoire de Cleveland ; on se souvient tous de sa défense lors de la fin du Game 7 des Finales, et particulièrement Stephen Curry. Dorénavant, Love a l’avenir et le champ libre pour s’imposer et montrer sa valeur aux équipes friandes d’ajouter un intérieur capable de stretch dans leur roster. A toi de jouer, Kev’.

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