Il aura fallu attendre 3 quarts-temps pour voir une réelle différence au score mais il n’y a quasiment eu aucun suspens dans ce match qui s’annonçait comme le meilleur de la nuit entre les Wizards et les Rockets.
Pourtant, les Rockets devaient se rattraper, eux qui restaient sur 4 défaites de rang et surtout sur une défaite hier face à Boston après avoir mené de 26 points. Mais rien n’y fait, les absences dans le secteur intérieur de Nene (repos) et surtout de Clint Capela (blessure à l’oeil) ont eu raison des hommes de Mike d’Antoni. Un cinq majeur atypique sans réel pivot avec PJ Tucker au poste 4 et Ryan Anderson, qui est clairement un stretch four, au poste 5. Et sans cet intérieur dominant, les Rockets ont proposé un spectacle absolument fade et insipide. Eux qui ont un jeu basé sur du Pick & Roll en première intention, impossible alors d’être aussi efficace que d’habitude pour la meilleure attaque de NBA. On a alors vu pendant 48 minutes un jeu d’isolation et de 1 contre 1 avec un monopole du ballon de Harden et Paul qui n’amène aucun mouvement. Et sans mouvement, impossible alors pour les snipers de Houston d’être en rythme ce qui se traduit par une adresse à trois points calamiteuse avec un horrible 13/47. Les seules fois où les Rockets ont pu développer leur jeu était les moments où Tarik Black, pas forcément le meilleur pivot mais un vrai poste 5, était présent sur le terrain. Aussi, les potes de Chris Paul ont oublié de défendre avec un repli défensif très approximatif et des errances défensives, notamment d’Harden, que l’on avait pas vu depuis longtemps du côté de Houston. On a donc vu les limites de cette équipe et de la philosophie run & gun de Mike d’Antoni et on est en droit d’attendre des changements tactiques de sa part pour prouver qu’il mérite son titre de Coach Of The Year 2017.
Mais plus inquiétant encore, ce sont les leaders des Rockets qui ont été mauvais hier. Chris Paul est excusable à la limite. Il était encore “questionable” ce soir, revenait de 4 matchs d’absence et dès le début du match, on a bien vu que CP3 n’était pas au top de sa forme. Il finit donc la rencontre avec seulement 8 points à 3/11 aux tirs et 6 passes. Mais le plus surprenant était son attitude. On connaît un Chris Paul plutôt calme, représentant au quotidien le syndicat des joueurs et par conséquent plutôt diplomate. Mais hier, fait rare, le meneur a pris une technique après une petite embrouille avec Otto Porter pour récupérer le ballon mais surtout, on l’a vu extrêmement frustré après un run des Wizards jetant son protège-dents sur le banc. Une attitude peu commune pour le meneur qui traduit bien le manque de confiance et l’ambiance qui règne dans le vestiaire de Houston. Plus grave cette fois-ci, le non-match de Harden, qui même s’il a scoré 20 points à 50% au tir a presque été un poids pour son équipe. Monopolisation du ballon évoquée plus haut qui a beaucoup pénalisé ses shooteurs, pertes de balles à foison (5, plus que le nombre de passes décisives qu’il a livré hier), le Barbu était catastrophique et a déteint sur ses coéquipiers. Après la prestation qu’il a faite hier soir face à Boston avec notamment ces deux fautes offensives en fin de match, on pouvait attendre mieux pour le potentiel MVP. Car assurer contre Atlanta et Dallas c’est bien, mais contre des grosses équipes de la Ligue c’est mieux.
Côté Wizards, les leaders ont assuré. Un Otto Porter excellant à 26 points à 9/16 aux tirs dont un très joli 7/11 à trois points et un Bradley Beal qui a su prendre feu au bon moment, dans le milieu du troisième quart-temps avec 12 points en 10 minutes qui a permis aux Wiz de prendre un avantage que les Rockets ne rattraperont pas. Il finit à 21 points à 9/17 mais il faudra surveiller l’état de son coude car même s’il a joué ensuite, était recouvert de glace après un dunk. John Wall a lui aussi été très bon dans l’organisation de son équipe et dans le jeu en transition même si cela ne se voit pas dans ses stats avec “seulement” 17 points et 5 passes. Mais surtout, le joueur qui a fait forte impression en sortie de banc, c’est bien Kelly Oubre Jr qui a égalé son record en carrière avec 21 points à 9/18. Un match qui montre bien que cette année, ce qui avait fait défaut la saison dernière aux joueurs de Washington, leur banc, était bel et bien capable de prendre le relais et d’assurer lorsque le cinq majeur doit se reposer. On a alors vu un, en plus de Oubre, un très bon Ian Mahinmi en défense mais aussi un Jodie Meeks très adroit qui finit à 13 points à 3/6 à trois points et un Tomas Satoransky qui nous a gratifié d’un somptueux poster sur le pauvre Qi Zhou. Peut-être un match référence pour ces Wizards, même si beaucoup de choses restent à améliorer comme l’implication en attaque de leurs intérieurs Morris et Gortat qui n’ont pas beaucoup vu le ballon.
C’est la cinquième défaite de suite pour les Rockets, il serait peut-être temps de se remettre en question et d’arrêter de raler sur les arbitres (n’est-ce pas monsieur Harden?). Pour les Wizards, le constat est toujours le même, on sait de quoi ils sont capables et ils l’ont montré encore ce soir mais maintenant l’objectif est de passer un cap en reproduisant ce genre de performance chaque soir. Deux équipes pour lesquelles le reste de la saison sera passionnant à suivre.
https://www.youtube.com/watch?v=JehG0qBCPus