Difficile de ne pas l’avoir remarqué à moins d’habiter dans une zone blanche, impossible de rater le trade entre Houston et Washington, qui a ni plus ni moins envoyé Russell Westbrook à D.C contre John Wall. Un blockbuster trade comme on les aime, qui n’a pas spécialement plu à un certain Bradley Beal.
18 mois, moins d’une centaine de matchs officiels et puis s’en va. Russell Westbrook n’est plus un joueur des Houston Rockets, il jouera désormais pour les Wizards, qui ont eux envoyé John Wall, la moindre des choses pour absorber le faramineux contrat du MVP 2017. Si la plupart n’ont pas compris l’intérêt de cet échange de contrats que certains n’ont pas peur de qualifier de toxiques, il y en a un qui n’a pas apprécié ce deal. Cette personne, c’est Bradley Beal, l’autre star des Wizards qui avait prolongé pour 2 ans et un peu plus de 70 millions de dollars. Dire qu’il n’a pas apprécié est d’ailleurs un euphémisme puisque le double All-Star parle carrément d’avoir perdu « son frère », comme il l’a dit à Fred Katz de The Athletic.
« Ce fut une semaine pleine d’émotion. Il est certain que ces 24, 48, 72 heures ont été très difficiles, le genre de choses qu’il faut assimiler, et réaliser que votre frère n’est plus là avec vous. Il est parti pour quelque chose de mieux.
C’est une situation difficile car John est mon frère et notre relation va bien au-delà du basket. »
Moyennement apprécié, c’est le cas de le dire. John Wall rejoint la liste commencée il y a moins de 4 ans, celle où KD, Paul George, Kawhi, Gordon Hayward, CP3, Blake Griffin, DeMarcus Cousins (liste non-exhaustive) ont quitté la franchise à l’origine de leur Draft. Beal et Wall est l’un des derniers duos qui ait survécu, le dernier en date n’étant autre que celui des Raptors entre DeMar DeRozan et Kyle Lowry, autrement dit, on peut comprendre et de loin l’amertume de Bradley, d’autant plus quand on sait que le joueur est lié à Washington jusqu’en 2023.
Dans son malheur, Bradley ne récupère pas non plus un role player et un paquet de chips (bien qu’on puisse en faire deux All-Stars, demandez à Oladipo et Sabonis), puisque Russell Westbrook arrive, ce qui reste un atout non-négligeable dans la course aux Playoffs à l’Est (il serait insultant de ne plus considérer les Wizards comme une équipe crédible désormais), ce que Beal a bien compris en le qualifiant de triple-double humain et de fort caractère. Le fiasco Houston (on peut considérer un départ au bout d’une saison et une sortie au second tour après avoir galéré contre OKC qui à la base ne devait même pas être là comme un échec) a assez duré, et Washington représente pour Russell un moyen de le relancer lui, et bien sûr Washington.. Le niveau a baissé, mais il reste néanmoins un multiple All-Star et surtout un MVP qui pourrait parfaitement fonctionner avec Bradley Beal, qui sait. Alors ce n’est plus aussi clinquant, mais il sort d’une saison à 27 points, 8 rebonds et 7 passes décisives, ce qui, quand on voit celui qui jouait à côté de lui, n’est pas franchement mauvais, bien au contraire. Au final, peut-être même que ce trade est un mal pour un bien. John Wall coûte toujours autant 170 millions de dollars, à la différence près que lui n’a pas joué depuis le 26 décembre 2018.