Les Finales (et les playoffs bien évidemment) se sont clôturées ce vendredi matin (ou jeudi soir, chacun son horloge interne) et chez The Daily Dunk, il était important pour nous de faire un petit topo sur les plus grosses surprises / découvertes de ces playoffs édition 2019. Bon, c’est moi Simon qui m’en charge, on vous a donc pris 3(4) joueurs qui ont plutôt fait le taff sur cette campagne 2019. Si vous avez d’autres noms en tête n’hésitez pas à nous les indiquer !
Fred Van Vleet (PO 2019 : 8 points, 2,6 passes, 1,8 rebonds, 24,7 minutes en 24 matchs) : le meneur de 25 ans a vécu une véritable renaissance depuis la moitié des Finales de Conférence et la naissance de son enfant. Si Toronto est champion NBA, ce n’est pas le fruit du hasard, et son meneur 6ème homme n’y est pas pour rien. Longtemps décrié face aux Sixers et aux Bucks (les deux premiers matchs), il a su remettre Toronto dans la course aux Finales avec deux matchs absolument dingues contre les daims. Mettons en comparaison premièrement sa série face aux Sixers, dans laquelle sur 7 matchs, il n’inscrivit que 14 points (donc environ 2 points par match, licence maths info tu respectes), et son Game 4 face aux Bucks (13 points, 6 passes à 3/3 à trois points) ainsi que son Game 5 (21 points à 7/9 à trois points, le tout en sortie de banc) et avec deux victoires à la clé. Nous pouvons nous attarder sur sa réussite à 3 points, en 16 matchs de playoffs (jusqu’au match 5 contre Milwaukee), le meneur de 25 ans en a réussi 11. En comparaison, il en a réussi 11 sur les matchs 5 et 6 de cette série face aux Bucks, avec un pourcentage plus qu’excellent (78% de réussite, à 11/14). Y’avait-il eu un changement radical dans sa vie pour step up à ce point ? Oui, la naissance de son enfant. Alors certes, ça n’impacte pas directement son jeu comme autre chose pourrait le faire, mais ça booste fortement le mental, et c’est surtout ce qui prime en playoffs. Et c’est aussi grâce à lui que ses Raptors s’en sont sortis, premièrement dans cette série face aux Bucks. À 2-2, avec le match 5 à Milwaukee, peu de monde voyait Toronto prendre les rennes de la série, et les 14 points de l’ancien de Whichita State aideront fortement les canadiens dans cette rencontre. À 2’20 de la fin du 4 quart temps, les deux équipes sont à égalité, 93 partout, jusqu’à ce que VanVleet plante un gros trois points qui redonne l’avantage à Toronto. Cet avantage sera conservé jusqu’à la fin du match par les joueurs de Nick Nurse et ils reprendront l’avantage dans cette série avant de finir proprement à la maison. Game 6 pendant lequel VanVleet sera une nouvelle fois décisif, en prenant du temps de jeu de Danny Green qui ne rentre rien, alors que lui rentrait tout (4/5 à trois points, et 5/6 au tir). Et sur les Finales NBA qui suivront, on retiendra tous ce coup de coude reçu au match 4 par ce bon Shaun Livingston, et sa fin de match 6 où il enchaîna bon nombre de trois points dans le dernier quart temps. Il marqua 12 de ses 22 points dans les 12 dernières minutes, et permis aux Raptors de prendre l’avantage moral sur des Warriors qui se battaient extrêmement biens malgré la terrible blessure de Klay. La story de VanVleet est belle, un joueur non drafté, passé par la G-League (comme son coach tiens), et qui est en NBA seulement depuis 3 ans. Déjà dans la course au 6ix Man de l’année la saison passée (les vrais auront reconnus la référence), le meneur a su faire taire ses détracteurs à partir des Finales de Conférence et confirme son importance plus que capitale en sortie de banc à Toronto. Bien entendu, on n’oubliera pas de citer sa « D » pot de colle car même quand il était en panne d’adresse, cette qualité lui a permis de rester sur le court.
Derrick White / Bryn Forbes : On déroge un peu à la règle, on a préféré prendre une paire ici, puisque nous ne pouvons pas vraiment sortir une individualité dans la maison Spurs. Au delà du duo dominant composé par LaMarcus Aldridge et DeMar DeRozan, cette campagne texane en playoffs fut le couronnement (encore une fois) de la force du jeu collectif amené par Gregg Popovich. Face à une équipe de Denver qui était meilleure sur quasi tous les points (Jokic, Murray, Millsap + profondeur de banc) et qui jouait sur le même type de jeu que les Texans, un jeu collectif léché qui les a hissé à la 2ème place de conf Ouest. Sans l’avantage du terrain, les Spurs ont pourtant proposé un très beau jeu, comme à leur habitude. Mais c’est le duo Derrick White-Bryn Forbes qui a confirmé sa bonne régulière (9,9 points, 3,9passes ; 11,8 points, 2,8 passes) en augmentant leur niveau de jeu une fois la postseason venu. En ce qui concerne Forbes, il n’y a pas vraiment eu de matchs références comme pour son compère (no spoiler), excepté le Game 7 (19 points et 6 rebonds) mais, vu la défaite, nous avons du mal à le classer dans cette catégorie. Pour White, après avoir disputé quelques matchs en PO l’année dernière (3 matchs, 2,3 points en 6 minutes de jeu en moyenne), il doit assurer une place de titulaire à la mène cette saison. Et on peut dire que c’est plutôt pas mal réussi, avec une série que les Spurs pousseront en 7 matchs, dans laquelle l’inspecteur Derrick aura apposé son sceau. Entamer une série avec une bonne perf ? Pas de soucis pour White : 16 points, 5 passes, 3 rebonds à 70% FG et la victoire à l’extérieur. Pour son compère des lignes arrières ? Pas de soucis non plus, manifestement les deux lascars semblaient bien prêts : 15 points, 5 rebonds, 66% FG + 75% 3 points FG pour Bryn Forbes. Denver qui avait principalement ciblé sa défense sur DeMar et LMA, ce qui peut sembler plus que logique au vu de leur saisons respectives, mais ils ont vite compris que battre ces Spurs là ne serait pas du tout quelque chose de simple (comme ça a pu l’être pour les Blazers d’un autre côté par exemple). Certes ce n’était pas la série la plus attendue du premier tour, quand on voit les monstres qui s’affrontaient dans d’autres 1st Round (Lillard / Westbrook ; Giannis / Griffin). Mais pour moi (ça reste seulement un avis personnel), ce fut de loin la plus belle affiche de ce premier tour au vu du jeu proposé et d’un basket collectif et offensif de très haut niveau. Le manque de megastar dans cette série l’a rendu trépidante. Bref revenons en à nos moutons, l’inspecteur Derrick emmènera les siens à une magnifique (et très importante) victoire de 10 points d’écart au match 3 : 36 points, 5 passes, 5 rebonds à 71 % FG (15/21), en 33 minutes de jeu. Bonne perf vous avez dit ? Une ligne de stats de très haut niveau qui montre l’importance prise par White cette saison chez les Spurs. Le pire dans tout ça, c’est que le collectif des Spurs est toujours aussi impeccable (6 joueurs à 10 points ou plus) avec un DeRozan à 25 points et auteur d’une très bonne seconde mi temps. Les Texans perdront la série en 7 matchs, une série dans laquelle ils n’étaient même pas attendus aussi haut, mais bon, ils sont aussi là pour nous surprendre.
Enes Kanter : Les Blazers n’ont pas sorti successivement le Thunder et les Nuggets par l’opération du saint esprit. Car au vu de leur 2 très bons pivots (Steven Adams et Nikola Jokic), les Blazers privés de Nurkic n’étaient en aucun cas favoris face au Thunder, et non plus contre les Nuggets. Enes Kanter, cut par les Knicks avait signé libre de tout contrat à Portland chez des Blazers qui voulaient avant tout garnir leur secteur intérieur, et bien leur en pris, puisque Nurkic se fit une blessure aussi horrible pour le joueur que pour les yeux. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le Turc n’eut absolument pas peur de reprendre le rôle du Bosniaque. Sur toute la campagne de playoffs, Kanter tourne à 11,4 points, 9,7 rebonds avec 52%FG et 75,6%FT. Mais ce ne sont même pas les stats qui importent ici pour le coup. Il a su tuer le Thunder dès le Game 1 avec un tir extrêmement décisif en fin de match, et un match de mammouth en globalité (20 points, 18 rebonds, 2 contres) tandis que Steven Adams se fatiguait en face (17 points, 9 rebonds et 3 pertes de balle). Ce fut d’ailleurs le meilleur match des playoffs du pivot néo zélandais, tandis que Kanter lui ne faisait que préchauffer. 13 points et 13 rebonds pour terminer OKC au game 5, par exemple, 26 points et 7 rebonds pour le premier match de la série face à Denver (malgré la défaite) et 18 points et 15 rebonds sur le game 3 (victoire celui-ci) de cette même série. Ses Blazers se feront sortir en Finale de Conférence par les Warriors, et non les champions en titre, mais Kanter aura goûté au moins au très très haut niveau. Et il a surtout montré que dès lors qu’il est responsabilisé il se débrouille plutôt bien. Qui l’eut cru que celui qui avait été pris comme intérimaire à Portland deviendrait la troisième roue du carrosse d’une équipe finaliste de Conférence ? Peu de monde.