On aura vécu une belle première soirée pour la reprise de la NBA, il faut dire que le choix des deux affiches était alléchant. Mais contrairement au Sixers-Celtics largement dominé par la bande de Brad Stevens, ce Warrior-Thunder a offert plus de suspense.
Du moins en seconde mi-temps. Car lors deux deux premières périodes, les Warriors ont imposé un très gros défi aux hommes de Billy Donovan, dès les premières secondes même. Sans Russell Westbrook, le Thunder a eu beaucoup de mal à rentrer dans son match, avec 1 seul tir rentré lors des9 premières tentatives. Heureusement, ils ont su obtenir plusieurs passages sur la ligne des lancers, et il fallait bien ça pour ne pas se faire déjà trop lourdement distancer par Golde State, qui a rentré 6 de ses 7 premiers tirs. Avec un Stephen Curry insolent d’entrée de jeu et un Draymond Green omniprésent au rebond et à la création, les Warriors comptaient déjà 8 points d’avance à l’issue du premier quart-temps !
La saison dernière, Paul George s’est plutôt bien acclimaté à OKC, mais a trop souvent galéré face aux champions en titre. Cette impression a atteint son paroxysme lors de la première mi-temps cette nuit, avec un désastreux 1/8 au tir, malgré plusieurs ballons chipés dans les lignes de passe des Warriors. En l’absence de Westbrook, c’est lui qu’on attendait comme métronome du Thunder. Heureusement, Dennis Schroder, qui remplaçait donc le MVP 2017, est monté progressivement en régime pour éviter que l’écart au tableau d’affichage ne grimpe sous les pénétrations et tirs à mi-distance de Kevin Durant. 47-57 à la mi-temps, un score logique donc.
Dans la NBA, et de manière générale dans le sport à haut niveau, il y a deux types de joueurs : ceux qui démarrent mal et passent une sale soirée, et ceux qui relèvent la tête pour inverser le cours d’un match. Paul George a clairement prouvé qu’il appartenait à cette seconde catégorie de bonhommes ! De retour des vestiaires, l’ailier va littéralement prendre feu : 12 points en moins de 4 minutes, sans aucun tir manqué, c’est ce qu’on appelle savoir se faire pardonner à OKC. Rien à voir avec une vieille carte cadeau Sephora après une énième soirée trop arrosée hein. Dans son sillage, PG entraine toute son équipe sur un tempo ultra élevé, ce qui est rarement une bonne idée face aux Warriors, mais cette fois-ci tout s’emboite parfaitement et Dennis Schroder permet même aux siens de mener pour la première fois dans cette rencontre. Rappelons que le 3ème quart-temps assassin est généralement une spécialité de Golden State.
Mais Stephen Curry n’a pas fini sa partition, et continue d’envoyer des caviars à ses potes quand il ne décide pas tout simplement de venir rappeler à tout le monde qu’il est un des meilleurs finisseurs dans la raquette malgré son physique « lambda ». OKC reste dans leur sillage, mais avec un Stevens Adams diminué, ils peinent à rivaliser. Surtout qu’en face, malgré les départs de Zaza Pachulia et JaVale McGee et l’absence de DeMarcus Cousins, la raquette des Warriors est impressionnante. Damian Jones, Kevon Looney, Jordan Bell : sur le papier ça ne fait pas trembler mais alors bonjour le bordel sur le parquet ! A eux deux, Damian Jones combinent 22 points, 13 rebonds, 4 passes, 1 interception et 5 contres, le tout à 11/18 au shoot. Wow ! Clairement un des facteurs de la victoire des Warriors ce soir, surtout que l’adresse à 3-points n’est pas là (0/5 pour KD, 1/8 pour Klay). Mais Stephen Curry se fait un plaisir de finir le boulot, répondant aux lancers de Steven Adams un nouveau 2+1 à 1 minute de la fin, donnant 5 points d’avance aux siens. Il finit à deux doigts du triple-double : 32 points, 8 rebonds, 9 passes, à 5/9 du parking. Et dire que certains annonçaient un déclin de BabyFace… 108-100, les Warriors réussissent leur rentrée et ne gâchent pas la fête après leur cérémonie de remise de bagues.