Selon Kobe Bryant, son duo avec Dwight Howard aurait pu tout casser sans les blessures : « On avait le meilleur bilan de la ligue »

Source image : lakersnation.com

Ancien membre des Lakers durant la saison 2012-2013, on se souvient surtout de Dwight sous le maillot des Angelinos pour ses clashs à répétition avec Kobe, ou cette désillusion lors des Playoffs où les Lakers, alors privés d’un Mamba en raison d’une blessure, misait tout sur l’ancien triple défenseur de l’année et se faisait sweeper par des Spurs ravageurs. Parti comme un voleur l’été suivant en acceptant l’offre des Rockets – pourtant inférieure de 20 millions de dollars à celle des Lakers -, les fans de la cité des anges ne furent guère enthousiasmés lorsqu’ils apprirent la signature de Dwight cet été, et les langues se sont déliées. Mais force est de constater qu’après quatre matchs, les détracteurs et les mauvaises langues semblent s’être trompés et Howard prouve qu’il peut être autre chose qu’une source de punchlines. Une renaissance très appréciée du Staples Center et de son ancien coéquipier Kobe Bryant, qui s’est récemment confié au sujet d’une de ses anciennes cibles préférées. Et d’après le Black Mamba, si les dieux des blessures avaient été plus cléments avec ses Lakers, ceux-ci auraient pu laissé une bien meilleure trace que cet échec de 2013.

Le temps a bien vite changé pour Dwight Howard et ses responsabilités en carrière. Il n’y a encore pas si longtemps que ça, Superman écrasait la concurrence au poste de pivot sans véritable discussion possible. D’une domination outrageante, l’ancien numéro 1 de draft 2004 épatait la planète basket par sa défense, sa puissance et sa capacité à intimider ses adversaires du haut de ses 2,11m. Membre du cercle fermé des triples défenseurs de l’année – d’affilée qui plus est, exploit dont il est le seul à pouvoir se targuer – l’arrivée de Dwight  à Los Angeles en 2012 suivi de Steve Nash et de la prolongation de Pau Gasol présageait un bel avenir pour la franchise pourpre et or. Considérés comme prétendants au titre par bon nombre d’observateurs, les Lakers ne réussiront jamais à mettre en place une alchimie dégageant un ADN de champion en vue de retrouver les sommets. Et pourtant, quand bien même la première partie de saison accouchera d’énormes déceptions, avec un bilan de 17 victoires pour 25 défaites, les Lakers surprendront leur monde en deuxième partie d’exercice, en remportant 28 de leur 40 derniers matchs. Néanmoins, entre tensions, controverses, blessures et problèmes d’ego, jamais les Lakers n’ont vécu sous un climat sain, et jamais l’ancien Magic n’est parvenu à s’intégrer et à trouver son rôle aux côtés de Kobe. De ce fait, les Spurs viendront facilement a bout des Lakers au premier tour des playoffs (4-0). Mais selon Bryant, qui s’est récemment exprimé au sujet de son duo avec Superman, la raison de leur échec est en majeure partie due aux blessures :

« En toute honnêteté, lors de la deuxième partie de saison, avant de déchirer mon tendon, nous avions le meilleur bilan de la ligue. Nous avions dû faire les choses de manière plus litigieuses que je ne le voulais, mais l’objectif était de gagner. Malheureusement, je me suis déchiré le tendon d’achille et cela a tout détourné, mais lors de cette deuxième partie de saison, pas une seule équipe de la Conférence Ouest ne voulait nous jouer quand nous étions en bonne santé. Peut-être que les choses auraient été différentes avec Dwight si nous avions été en bonne santé, et que nous avions fait un run. Qui sait? »

Si Dwight fut la tête de gondole du cuisant échec  de 2013, sa fin de carrière n’est pas plus glorieuse que cette désillusion, et cette étape aux Lakers paraît comme une dernière chance de se relancer après les nombreux fiascos qu’il a connu. Aux côtés de LeBron James et d’Anthony Davis, il a désormais l’occasion de redorer son blason en tant que role-player de choix, qui fait le sale boulot dans la raquette sans faire trop de bruit. Si les blessures le laissent tranquille – et il semble que Dwight ait taffé à la salle pour revenir plus affuté en vue d’éviter les pépins physiques – il se pourrait qu’on oublie cette image de Star qui ne pense qu’à lui, aux multiples frasques extra-sportives additionnées aux antécédents avec ses coéquipiers, couplés à des déclarations toutes plus stupides les unes que les autres. Peut-être alors qu’on commencerait à apprécier Superman simplement pour ce qu’il est et doit être depuis tant d’années, à savoir une machine à dunks, à rebonds et à contres qui est tant utile à son équipe. Sur ses premières rencontres, Howard apporte une solution de pick & roll ainsi qu’une option aérienne supplémentaire à LeBron, en plus d’être toujours présent au contre et son impact est évident. Son match à 16 points à 100% au shoot, avec 10 rebonds et 4 contres en 22 minutes face à son ancienne équipe des Hornets fut une véritable aubaine pour les Lakers en sortie de banc. Une énième lueur d’espoir pour Dwight, qui semble définitivement avoir retrouvé des sensations. Une impression que partage Kobe :

« Je suis content pour lui car parfois, nous ne réalisons pas à quel point nous aimons le jeu et à quel point il nous manque quand la fenêtre commence à se fermer. Et puis, vous vous dites : « Merde, ça me manque de jouer. Je veux une autre opportunité de montrer ce que je peux faire. » Parfois, tu ne sais pas si cette opportunité va se présenter à nouveau un jour. Pour lui, je crois réellement qu’il apprécie cette opportunité et je pense qu’il aura un énorme impact grâce à cette nouvelle appréciation qu’il a de jouer »

Si la fenêtre ne s’est pas ré-ouverte pour Kobe, Dwight a quant à lui l’opportunité de rétablir son honneur, son image et sa réputation en se focalisant sur le basket et ce qu’on lui demande de faire, rien de plus. Aux côtés d’un champion comme LeBron James et d’une superstar en puissance telle qu’Anthony Davis, Dwight Howard a l’occasion d’aller gratter sa bague, et d’ainsi achever de la plus belle des manières une carrière qui mérite malgré tout beaucoup de respect.