
NBA – La série entre les Lakers et les Timberwolves promet une première manche électrique dans ces playoffs 2025. Si les projecteurs sont logiquement braqués sur Luka Doncic tout juste sorti d’un retour mémorable à Dallas, un autre mec, plutôt grand, aux accents français, se prépare dans l’ombre à faire taire les critiques : Rudy Gobert. Le pivot des Wolves aborde ce duel avec une motivation et une envie de revanche certaines, prêt à assumer son rôle clé face à une équipe des Lakers qui, malgré leur standing, n’a pas grand monde à l’intérieur… ce qui fait parler.
« Évidemment, ils ont vu ce clip du stepback mille fois. Moi aussi. Mais c’est un clip parmi beaucoup d’autres possessions défensives. Je sais que beaucoup de gens n’aiment pas les chiffres, mais sur le long terme, les chiffres parlent plus que le simple ressenti visuel… Voyons ce qui se passe sur des centaines et des centaines de possessions. » Rudy Gobert
Depuis l’énorme tir à trois points inscrit par Luka Doncic sur la tête de Rudy Gobert en finale de conférence l’an dernier, les réseaux n’ont cessé de relayer l’image. Une séquence virale devenue presque un des plus grands moments de l’histoire NBA récente. « Évidemment, ils ont vu ce clip du stepback mille fois. Moi aussi. Mais c’est un clip parmi beaucoup d’autres possessions défensives« , rappelle le Français avec calme. Conscient des critiques récurrentes sur sa supposée difficulté à défendre face au small ball, Gobert préfère s’appuyer sur les faits : « Je sais que beaucoup de gens n’aiment pas les chiffres, mais sur le long terme, les chiffres parlent plus que le simple ressenti visuel… On va voir ce qui se passe sur des centaines de possessions.«
Et les chiffres parlent pour lui : 18 points et 15 rebonds en moyenne sur les 10 derniers matchs de saison régulière. Surtout, sa mobilité en défense sur pick-and-roll, longtemps moquée, s’est nettement améliorée. Il encaisse aujourd’hui moins d’un point par possession en iso, mieux que Wemby cette saison. De quoi répondre à Luka, qui avouait jeudi : « J’aime bien quand un grand vient me défendre. Depuis que je suis arrivé en NBA, j’adore jouer le pick-and-roll. » La bataille mentale est lancée.
L’histoire entre Gobert et les critiques est ancienne. Celle entre lui et Doncic, un peu plus récente. En playoffs, il traîne encore l’image d’un pivot figé, incapable de suivre les shooteurs excentrés. Pourtant, l’ancien joueur du Jazz n’est plus le même. « Je pense qu’on est les outsiders, et ça me va« , confiait-il cette semaine. « Beaucoup de gars dans ce vestiaire ont été des outsiders toute leur vie. C’est une position qu’on assume. C’est même une opportunité de montrer qui on est, encore et encore.«
Face à une équipe des Lakers qui mise sur la créativité offensive de Doncic, LeBron et Reaves, Minnesota pourrait bien imposer son propre tempo. Chris Finch compte sur un Gobert qui « a enclenché une vitesse supérieure » depuis le All-Star Break. Et son coéquipier Mike Conley confirme : « Rudy sait qu’il doit être énorme. Il s’est préparé pour ça ces derniers mois. Il est en grande forme, on va l’utiliser partout : au dunk, au alley-hoop, au spot, au rebond, en défense ». Quant à Rudy Gobert, son objectif reste simple : « Je pense que le but, en playoffs, au basket, et dans n’importe quel domaine, c’est d’obliger l’équipe adverse à s’adapter à toi, et non l’inverse. »
Face à l’armada californienne, les Timberwolves n’ont pas l’intention de se contenter du rôle de figurant. Et Rudy Gobert, souvent caricaturé, entend bien réécrire le scénario. Dans ce duel aux allures de revanche personnelle, il ne s’agira pas de gagner un highlight, mais une série. À partir de samedi soir, les compteurs seront remis à zéro et face aux stars de la West Coast, Rudy compte bien imposer le French Flair.
