Véritable candidat au titre de MVP avant de connaître une blessure à l’épaule l’année dernière, Paul George laissait éclater tout son talent sous le maillot d’Oklahoma City et pratiquait le meilleur basket de sa carrière lors de l’exercice précédent. Mis en avant par Westbrook et l’ensemble du Thunder, PG prouvait ses capacités à guider une équipe de manière époustouflante. Si ses chiffres ont bien l’allure d’une ligne statistique affichée par un MVP (28 points, 8,2 rebonds, 4,4 passes et 2,2 interceptions) PG verra le Thunder sombrer au classement en son absence et ne sera donc pas en position d’opposer une concurrence sérieuse à Giannis. Malgré une saison individuelle de très haut niveau, il ne parviendra ensuite pas à sauver son équipe lors du naufrage vécu au premier tour face aux Blazers. Lassé des échecs à répétition, PG va sauter sur l’occasion lorsque le MVP des finales en titre lui proposera de le rejoindre dans sa ville natale, Los Angeles. Mais si le George de l’année passée n’est aujourd’hui plus d’actualité et qu’il se focalise désormais sur les victoires plutôt que les objectifs individuels, c’est bel et bien grâce à Pat Beverley.
Nombreux sont ceux qualifiant la saison actuelle de PG exécrable, insuffisante voire nonchalante, à l’image de son équipe qui semble tarder à trouver ses repères. N’ayant pris part qu’à peu de rencontres (22 matchs loupés au total) le niveau qu’affiche George nous paraît parfois dérisoire en rapport à l’année précédente. Bien que les chiffres ne soient pas toujours révélateurs de l’impact d’un joueur sur son équipe, ceux de l’ancien Pacer accusent tout de même d’une criante régression (21,2 points, 5,8 rebonds 3,8 passes et 1,3 interceptions). Certes, il est désormais aux côtés d’une superstar comme Kawhi, et l’armada offensive des Clippers composée de joueurs étant tous capables de scorer rend la tâche ardue pour s’imposer offensivement dans le collectif, d’autant que les statistiques de PG restent très correctes. Si les critiques s’abattent sur lui malgré un contexte qui lui est plutôt favorable, c’est surtout en raison de son irrégularité et ses absences constantes. Lorsqu’on regarde une rencontre des Clippers où George est sur le terrain, rares sont les fois où l’ailier prend le match en main et se montre agressif et incisif en impactant des deux côtés du parquet, comme il le faisait lorsqu’il portait le maillot d’OKC l’année passée. La faute peut-être à une adaptation nécessitant encore du temps, mais surtout aux multiples absences vécues par PG et ses camarades, qui n’ont foulé le parquet au complet qu’à très peu de reprises, ce qui empêche de créer une véritable alchimie. Mais si PG n’est plus autant omniprésent en attaque qu’auparavant, c’est aussi et surtout car l’ailier a revu ses priorités : désormais, fini de penser aux statistiques, aux cartons individuels qu’il peut délivrer et la manière dont il peut guider son équipe. Désormais, c’est la victoire et l’entente collective qui le préoccupe. Une qualité qu’il tient de son nouveau coéquipier Pat Beverley :
« Vous auriez cru que Pat a scoré 40 points ce soir au vu de la manière dont il célébrait et souriait, en s’amusant avec le match. C’est de ça qu’il s’agit. Je tire mon chapeau à Pat. C’est contagieux lorsque vous avez un gars qui joue pour gagner et qui se fiche de quoi ses stats ont l’air. Cela m’a changé. Je veux juste jouer et prendre du plaisir. Je me fiche de ce qu’il se passe, si je rentre des shoots, si je rate, tant que je suis impactant dans la victoire et que nous repartons avec la victoire, c’est tout ce qui importe »
Et PG ne croit pas si bien dire. Affichant une ligne statistiques de 8,1 points, 5,6 rebonds et 3,9 passes en 27 minutes de jeu, Pat Bev’ est l’archétype du joueur dont l’impact ne se retranscrit pas dans les chiffres. Chien de garde défensif, le meneur est le genre de joueur n’hésitant pas à mettre la tête là ou certains n’osent poser le pied, et qui sait parfaitement quoi faire pour déstabiliser ses adversaires. Rien à faire de scorer ou d’être dans la lumière du moment que les missions pénibles sont remplies et que tous les efforts possibles sont réalisés. Un véritable état d’esprit lié à une abnégation sans limite qui fait de Beverley le coeur des Clippers. Une mentalité qu’il s’efforce d’insuffler à ses coéquipiers. On espère que PG continuera de s’inspirer de ce caractère tout en évoluant dans le jeu, à mesure de l’harmonie formée sur le terrain avec ses coéquipiers.