Paul George, MVPG en vue : un mois de février exceptionnel, une saison incroyable et surtout un joueur qui assume enfin son talent

Depuis plus d’un mois, Paul George a fait un grand pas dans la course au MVP. Et par le même biais, le Thunder lui se place comme un contender sérieux pour jouer les troubles fêtes contre les Warriors à l’ouest.

PG13 est sur les bases de sa meilleure saison en carrière et de loin. 28,7 points 8 rebonds, 4 passes et 2,2 interceptions : c’est simple, l’ailier du Thunder est le meilleur intercepteur de toute la NBA (il partage le trône avec son pote Russ) ainsi que le 4e meilleur scoreur de la ligue (en moyenne et 2nd en total de points). Tout le monde se rappelle de sa tragique blessure avec team USA en août 2014, qui avait fait croire à une fin de carrière. Après cela, il change de numéro en passant du 24 (hommage à Kobe) au 13. l’ailier des Indiana Pacers a choisi de troquer ce numéro contre le #13 pour adopter le surnom de PG13, Une allusion à l’appellation concernant l’interdiction des films ou des jeux vidéos au moins de 13 ans. Il s’était exprimé sur ce sujet à l’époque :

« J’étais juste superstitieux. J’étais avec le 24 depuis si longtemps, ça a toujours été l’un des mes numéros préférés. J’ai grandi en étant un grand fan de Kobe Bryant donc ça à jouer un peu, j’étais superstitieux à ce sujet.

Je sens que je suis à l’étape où je suis prêt à saisir les opportunités qui s’offrent à moi en étant l’une des jeunes stars de la ligue. »

De l’eau a coulé sous les points depuis cette déclaration et depuis son retour, son niveau ne fait qu’augmenter au point d’être aujourd’hui l’un des tous meilleurs joueurs de la NBA. Et c’est surtout sur les dix derniers matchs que l’on se rend compte de la dimension prise par Paul George : 37 points, 8,5 rebonds, 4,7 passes et 2,5 interceptions. Et surtout, depuis le 19 janvier, seulement 2 défaites pour le Thunder (Celtics et Pelicans), avec aussi 11 triples doubles de suite pour Russell Westbrook. C’est une superbe dynamique pour les joueurs de l’Oklahoma emmenés par un PG en feu.

Au delà de ses statistiques et des victoires, Paul George a envoyé de nombreux messages à ses concurrents pour le titre de MVP : que ce soit Giannis, James Harden ou même Joel Embiid:

• @ Rockets (10/02) : Win : 45 points, 11 rebonds et 3 passes
• VS Bucks (28/01) : Win : 36 points, 13 rebonds, 3 passes + un poster sur Giannis + clutch dans le money time
• @ Sixers (19/01) : Win : 31 points, 6 rebonds, 5 passes + le tir de la gagne.

Paul George montre aussi dans cette saison qu’il est possible de jouer, et de briller aux côtés d’un Westbrook toujours en triple double (21,7 pts/11,2 rbds/11,2 passes). C’est aussi grâce à un Brodie qui a réussi à changer son jeu et à moins croquer, surtout en fin de match, et que Paul George arrive aussi bien à s’exprimer. Russell Westbrook marque moins mais passe plus et gobe plus de rebonds mais cela n’empêche pas Paul George de lui aussi réaliser sa meilleure saison en rebonds et en passes.

Déjà dans la course au défenseur de l’année avec plus de 2 interceptions de moyenne et le Thunder qui est une des meilleures défenses de toute la NBA (4ème meilleur rating défensif), Paul George s’est depuis peu inscrit comme un des favoris au MVP. En concurrence avec Giannis et Harden (notamment), il possède un meilleur bilan que ce dernier. Ce sont surtout des performances fortes qui marquent la saison qu’est en train de réaliser Paul George et son côté décisif dans les derniers quart temps. Notamment ce match contre Milwaukee avec une prise de pouvoir en fin de match avec des points importants. Il y a aussi ces buzzer à 3 points pour arracher la victoire à Brooklyn et à Philadelphie. Et la nouveauté est que Paul George se charge des fins de matchs serrées et non plus Russ West, ça souligne encore plus la prise de pouvoir offensive du numéro 13. Et il finit avant le All Star break en apothéose avec cette victoire contre les Blazers avec un double triple double (Westbrook + Paul George) : 47 points, 12 rebonds, 10 passes décisives, 2 interceptions, 57,7% au tir (15/26) et 61,5% de loin (8/13). Quand même tes adversaires après le match parlent de toi comme un MVP potentiel (Evan Turner, Damian Lillard) c’est vraiment que t’es en train de marquer les esprits.

Ce n’est pas simplement PG13 qui surnage mais c’est tout le collectif du Thunder qui est sublimé cette saison : Steven Adams (14,7 points / 9,5 rebonds) ainsi que Jerami Grant (13,1 points et 5,1 rebonds) réalisent leur meilleure saison en carrière et Terrance Ferguson apporte notamment au shooting. Un complément parfait dans le cinq de départ. Même Russell Westbrook qui est fâché avec son tir cette saison, se concentre plus sur l’organisation et la défense et truste les premières places du classement des intercepteurs. Le Thunder de l’année dernière s’est bien métamorphosé avec des meilleures rotations, un meilleur mouvement de balle et des rôles bien définis, et c’est Paul George qui a hérité du lead offensif.

Maintenant, cela reste de la régulière et nous avons pu voir l’année dernière les difficultés qu’éprouvait cette équipe à développer son jeu en playoffs. Contre le Jazz au premier tour, ils n’ont pas su tenir leur rôle de favori et se sont inclinés contre une équipe qui avait plus d’envie. Cette année, peu importe leur adversaire (partons du principe qu’ils gardent leur place dans le top3), ils auront un statut de favori de nouveau. Et c’est à ce moment que nous pourrons juger du rôle pris par Paul George. Sera t-il en mode « Playoffs P » comme à Indiana ou alors l’ombre de lui même que l’on a vu dans le match 6 l’année dernière ? Westbrook retrouvera t-il son adresse (au tir et aux lancers francs) et gardera t-il le rôle qu’il remplit parfaitement jusqu’à présent ? C’est sur cette campagne que l’on pourra juger de la solidité du Thunder et sur le fait si oui ou non ils pourront prétendre à embêter les Warriors sévèrement dans des possibles finales de conférence.