Le 2 mai 2014, les Rockets et les Blazers se rendent coup pour coup lors du 1er tour des Playoffs à l’Ouest. Mené 3-2 dans la série, Houston veut à tout prix forcer un Game 7 et sauver leur saison. À 0,9 seconde du terme, en tête de deux points, la mission est quasiment accomplie. Sauf que Damian Lillard n’est jamais en retard pour jouer les héros…
Briser la malédiction
À Portland, la Draft n’est pas le moment le plus apprécié pour les Blazers. La chance n’a jamais été au rendez-vous, même quand on obtient le droit de choisir en premier. En 1984, avec le second choix, les Blazers ont l’opportunité de se refaire une petite santé. C’est tout naturellement qu’ils choisissent Sam Bowie, pivot de l’université du Kentucky, devant celui qui deviendra le meilleur joueur de tout les temps, Michael Jordan. En 2007, détenteur du 1er choix, les dirigeants sélectionnent un nouveau pivot, Greg Oden. Bon, cette fois-ci, le bougre est très fort, un monstre physique doté d’un fort potentiel. Mais un autre freak compose la cuvée, c’est Kevin Durant.
Quand les Blazers pensent enfin trouver leur sauveur avec Brandon Roy en 2006, sa carrière se brise en même temps que ses genoux et doit malheureusement y mettre un terme. C’est alors qu’en juin 2012 et avec le sixième choix, les Blazers tentent le pari de sélectionner un meneur qui a passé quatre années dans la petite fac de Webber State. Un certain Damian Lillard auteur d’une saison remarquable à 25 points de moyenne.
Work hard, play hard
L’intersaison 2012 marquera un tournant pour la franchise de l’Oregon puisqu’en plus de drafter celui qui en deviendra son visage, le front-office s’accapare les services de Terry Stotts au poste de head-coach. Les Blazers ne remportent que 33 victoires, mais Damian Lillard démontre déjà ses qualités de leader offensif et remporte tranquillement le trophée de Rookie Of The Year.
En 2013-2014, la reconstruction est terminée. Portland se positionne comme un outsider sérieux à l’Ouest et termine la saison avec 54 victoires et la 5ème place. Damian Lillard explose complètement claquant des performances offensives et clutch exceptionnelles. Pour sa deuxième saison, il est sélectionné par les coachs pour le All-Star Game à la Nouvelle-Orléans. Il en profitera pour devenir le premier joueur à participer à toutes les épreuves de l’événement.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités
Ce sont donc les Rockets de James Harden et Dwight Howard qui se dressent devant les Blazers au premier tour. Qu’importe, sans l’avantage du terrain, les hommes de Terry Stotts sont prêts et s’imposent deux fois de suite dans le Texas. Portland aura même l’opportunité de clore l’affaire en 5 matchs avant que les Rockets et l’improbable trio Howard, Parsons et Lin (20 points et plus chacun) se ressaisissent.
En attendant, pour sa première campagne de play-offs, le jeune Damian Lillard tourne à 25,6 points et 7,4 passes décisives de moyennes. Mais le 2 mai 2014, son équipe est sur le point de mettre en péril sa qualification. Une qualification tant attendue.
Le match est une nouvelle fois disputé, une habitude dans la série dont trois rencontre se sont joués en prolongation. Le Money Time est intense et les deux équipes sont au coude-à-coude. Dans les derniers instants, Chandler Parsons pense avoir tué le match en inscrivant un lay-up après le rebond offensif. Il reste alors 0,9 secondes. Une éternité pour Damian Lillard…
Tout n’est pas perdu pense Terry Stotts qui met alors en place une action destinée à LaMarcus Aldrige : « On essayait d’avoir deux positions, et à 0,9 secondes de la fin, on ne visait pas forcément la victoire. La première était LaMarcus Aldridge. Vu le temps restant, il pouvait prendre la balle et shooter, mais je tenais à ce que ce soit un shoot avec le panier bien en évidence. » Sur la remise en jeu, en un éclair (de génie) Damian Lillard se démarque d’un Chandler Parsons passif, Batum lui transmet la balle :
« It’s Lillard, he got the shot off ! Oh my God ! And the Blazers win the serie for the first time in fourteen years ! »