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Au revoir Black Mamba, mais pas Adieu

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Kobe Bryant. Ce nom résonne encore dans toutes les salles NBA. Plus de 24h après la terrible nouvelle je n’y crois toujours pas. Les hommages se multiplient, les gens que je croise se mouchent après avoir prononcé ton nom, mais je refuse de croire que tu es parti. Plusieurs lettres t’ont déjà été envoyées, notamment sur ce site, je voulais a présent t’envoyer la mienne. Parce que tu étais plus qu’un joueur de basket, plus qu’un sportif, tu mérite plus qu’un hommage. La NBA en France et dans le monde n’est pas la même, par rapport à ce qu’elle était avant la Draft 1996 et son 13eme pick, et ce que tu en as fait pendant 20 longues et glorieuses années. Cette lettre est donc celle d’un fan qui, ce soir, se sent plus que jamais proche de son idole.

Kobe Bryant. Ce nom a d’abord résonné comme une présence pour moi. J’entends ton nom pour la première fois au collège, au détour de la conversation footballistique habituelle des cour de récrée. Je ne comprend pas encore ce qu’il signifie. Je n’ai bien sur pas l’âge de te regarder jouer tôt le matin ou tard le soir. Je ne sais d’ailleurs même pas si tu joues encore ou si tu as pris ta retraite depuis longtemps. Mais je sais que tu existes. Toi, LeBron James et Michael Jordan êtes mes seules références basket à cette époque. Puis au lycée, les discussions sportives évoluent, passant lentement du football européen au basketball américain. La Ligue des Champions devient la NBA, l’Olympique de Marseille devient les Brooklyn Nets et ̷D̷i̷m̷i̷t̷r̷i̷ ̷P̷a̷y̷e̷t̷ Lionel Messi devient Kobe Bryant. C’est donc la que ton nom refait surface dans ma vie. Je parviens alors à te situer sur une frise chronologique, et découvre, un peu déçu, que tu as pris ta retraite l’année précédente. Je regarde alors ta carrière sur youtube. Je me base sur tes highlights, les regarder m’a pris plusieurs semaines je dois l’admettre. Puis, découvrant une nouvelle passion, je me mets à regarder des matchs, de toi et des autres grands. C’est avec toi que je découvre les règles (plus complexes que le foot quand même) du basket. C’est également avec toi que mon anglais se perfectionne. Même si j’ai eu du mal à comprendre au début que le Bryant 8 et le Bryant 24 étaient la même personne, c’est avec toi que je rentre dans la « vraie » vie, faite de dépassement de soi-même et de motivation.

Kobe Bryant. Ce nom est aussi et surtout celui d’une légende du sport. Je ne retracerai pas ici ta carrière. Des gens bien plus qualifiés que moi s’en sont déjà occupés. Et puis, honnêtement, qui ne connait pas TA carrière ? LA carrière que tous les fans de basket rêvent de faire. La même franchise du début à la fin. Et c’est ici un hommage à Jerry West qu’il faut rendre. Il a su déceler dans le jeune de Philadelphie le coeur jaune et pourpre, la rage de vaincre et la passion pour ce sport. Il a su ramener dans la cité des anges un athlète incroyable, qui allait mener son équipe, sportivement et mentalement vers des sommets. West venait simplement de trader Vlade Divac contre 5 trophées Larry O’Brien, et les bagues qui vont avec. Au delà de tes titres, collectifs comme individuels, tes matchs, tes coups de chaud restent des moments incroyables qui marqueront à jamais l’histoire de ce sport. On peut évidement retenir l’exploit de Toronto en cette soirée de 2006, où le fait de voir ta grand-mère dans les tribunes t’as donné la force de marquer 81(!) points sur la tronche des Raptors, et la NBA par la même occasion. Tu as admis ne pas avoir cru toi même qu’une telle performance était possible, jusqu’a ce que tu la réalise, tout simplement. On pourrait aussi retenir ton adieu sportif 10 ans plus tard. Le 13 avril 2016 en effet, la NBA est secouée par 2 événements majeurs. Les Golden State Warriors sont face à Memphis pour peut-être remporter leur 73eme victoire de l’année synonyme de record. A quelques kilomètre de là mais toujours en Californie, tu t’apprête à jouer ton dernier match face au Jazz de l’Utah. Tu marques 60 points et ta dernière action est une passe décisive pour Jordan Clarkson. Une passe. De Kobe Bryant. Pour la dernière action de sa carrière. Les Warriors gagneront finalement contre les Grizzlies mais honnêtement tout le monde s’en fout, tu viens d’entériner à jamais ta légende.

Kobe Bryant. Une présence, un sportif, mais aussi un exemple. Une force de la nature sur le plan physique, mais aussi et surtout mental. Ta mentalité, ta Mamba Mentality que tu as rendu si célèbre aujourd’hui. Cet état d’esprit qui t’a permis d’attendre des sommets, la tête dans les nuages tout en gardant les pieds sur Terre. J’ai bien sûr rapidement eu connaissance de tes exploits dans les salles de sport et à l’entrainement. Mais j’avais du mal a y croire. Comment, et surtout pourquoi un homme qui a déjà tout peut trouver l’intérêt et les ressources pour aller s’entrainer à 5h du matin et faire une sieste de 7h a 8h avant le ptit dej’ ?? Tout simplement parce que tu n’étais pas un homme qui avait déjà tout. Etre en NBA ne te suffisait pas. Remporter le titre une fois non plus. Un deuxième, troisième, quatrième et cinquième triomphe ne t’ont pas plus rassasiés. Quand on te demandait quelles étaient tes objectifs pour la fin de ta carrière, tu en avais 3. « 1- Gagner un sixième titre. 2- Gagner un sixième titre et 3- Gagner un sixième titre. ». Si cette mentalité légendaire devait se traduire en une action, ce serait celle de cette soirée de 12 avril 2013. Contre les Warriors, ton tendon d’Achille est en piteux état. Tu souffres, mais tu traverses le terrain pour tirer tes lancers, en fait, pour mettre tes lancers. J’ai demandé à un pote ce qu’il retenait de toi. Pour ton dernier match, à 4h du matin heure française, tu as rassemblé sur le canapé familiale sa famille complète, pas forcément intéressée par la NBA  mais curieuse de voir celui qui leur a été vendu comme un des meilleurs joueurs All-Time de la grande ligue tirer sa révérence. Parce que c’était ça aussi Kobe. Une image construite à la main, pas à pas, qui a traversée les mers et les continents pour s’inviter dans des foyers partout à travers le globe.

Kobe Bryant. Un père de famille aimant et attentionné d’après ce que tu laissais paraitre dans la presse ces dernières années. Car tu savais protéger ta famille. Tu as su mener une vie de famille normale, alors que tu est l’un des hommes les plus extraordinaires de ta génération, de ton siècle. Tu t’es occupé de tes 4 filles de la même manière que ce que tu as toujours fait, à fond. Tu es devenu l’entraineur de l’équipe de ta fille pour pouvoir continuer à la former et la faire rêver de parquets WNBA. J’écrivais il y a peu de temps à quel point tu étais fier de ta fille, de ses talents de basketteuse et de la qualité de son entrainement. Dans un papier encore plus récent, tu expliquais que tu ne comprenais pas que certaines joueuses de WNBA ne rejoignent pas la NBA. A travers cette déclaration, tu pensais à ta fille, fan de NBA comme papa et qui montrait de très sérieuses qualités de dribble et de shoot pour son âge. C’est aussi ici un hommage à ta fille qu’il faut ici rendre. Gianna Bryant, âgée de 13 ans au moment de monter dans cet hélicoptère. Je l’ai dit, elle ne s’appelait pas Bryant pour rien. Son talent évident et sa volonté d’apprendre le jeu couplés à tes conseils ne pouvaient qu’en faire une future GOAT. Au moment d’écrire ces lignes, je repense au match que vous êtes tous les 2 allés voir du côté de Brooklyn, et au moment ou tu lui explique une tactique et qu’elle termine ta phrase avant toi. Cette fierté à ce moment la dans ton regard montre à quel point tu plaçais  tese de succession en elle.

Pour toutes ces raisons et pour tant d’autres encore, tu es et restera mon Greatest Of All Time. C’est avec la gorge serrée et les yeux de plus en plus humides que je conclue ces quelques lignes pour te témoigner mon amour et mon respect. Comme tu le disais si bien, le rêve, ce n’est pas la destination. C’est le voyage. Je te dis donc au revoir, mais pas adieu. Car à partir de maintenant tu voyages avec moi, ta mentalité de vainqueur et ton attitude de champion voyagent avec moi, et je sais que tu seras là pour me remettre sur les rails à ma prochaine défaite, à mon prochain refus d’avancer. Ton héritage me portera, nous portera tous jusqu’au bout. Mamba Out.

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