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Kevin Durant pète un plomb contre le Thunder et ne souhaite plus y revenir : « Je ne fais confiance à personne là-bas »

4 juillet 2016. Cette date restera à jamais gravée dans les mémoires des fans du Thunder et des Warriors.  Cette date sera éternellement reconnue comme étant le jour d’un séisme ayant bouleversé la planète NBA. Plus que d’inverser les tendances, cette véritable onde de choc aura dessiné une nouvelle ère lorsqu’elle verra l’un des meilleurs joueurs de l’époque récente rejoindre l’une des meilleures équipes de l’histoire en vue d’acquérir les bagues sur une voie royale. Pour sûr, ce jour restera inscrit dans le marbre de la tête de Kevin Durant, qui en ce fameux soir de Free Agency, tourne le dos à tout son peuple afin de rejoindre l’ennemi, et qui, par la même occasion, entache pour toujours son image et sa réputation. De lâche à petit joueur jusqu’à être insulté de traître, les adjectifs péjoratifs ne se comptent plus pour définir l’acte de Kevin Durant envers une ville qui lui a tout donné. Trois ans plus tard, et après deux MVP des finales empochés avec les Warriors, KD va poursuivre son aventure à Brooklyn, bien loin de l’Oklahoma. Mais si le niveau du garçon n’a jamais été discuté – et qu’il ne le sera jamais -, ces deux bagues remportées dans la Baie peinent toujours à trouver gloire et à faire oublier le sale moyen employé par l’ailier pour toucher les sommets. N’oublions jamais qu’OKC menait 3-1 contre les Warriors avant de se faire Klay Thompsonizer et de terriblement choker en finale de conférence. N’omettons pas non plus que la Superstar n’est clairement pas exempte de tout reproche dans la désillusion subie par son ancienne équipe. Face à cette multitude de raisons, la haine engendrée par les fans NBA (et surtout ceux du Thunder) envers l’un des meilleurs basketteurs au monde reste d’actualité et regagner le coeur des siens semble très compliqué pour le  joueur. Mais toutes ces histoires extra-sportives, dans le fond, KD s’en fiche ; et c’est avec panache qu’il a récemment expliqué que l’histoire était définitivement brisée entre OKC et lui.

Si vous pensez à l’atrocité de votre mariage et à l’erreur que vous avez commise en chérissant une femme qui ne partage pas votre monde, rassurez-vous : jamais vous ne ferez pire relation que la liaison chaotique entretenue par KD et la franchise qui l’a vu naître en NBA. Drafté en 2007 aux Supersonics de Seattle avant que ceux-ci ne deviennent le Thunder une année après, l’histoire avait pourtant commencé de la plus belle des manières pour finir en apothéose. Élu Rookie de l’année en 2008, le talent hors-norme d’EasyMoneySniper éclatera aux yeux de tous dès ses premiers pas en NBA, et c’est sans hésitation aucune qu’OKC construira son équipe autour de son nouveau prodige. Et comme le dit un certain LeBron James : seul Portland ne l’avait pas vu venir. Par la suite, Kevin éclairera OKC et placera le Thunder sur la carte dès ses premières années d’existence, notamment grâce à son duo composé avec son ex-meilleur ami, Russell Westbrook. D’abord bloqué en finale de conférence par Dirk et sa bande en 2011, Oklahoma rejoindra les Finales NBA en 2012, porté par un KD inouï, après seulement 4 années d’histoire. Et inutile de vous mentionner les multiples titres de meilleur marqueur glanés par le numéro 35 durant son épopée dans l’Oklahoma ; vous ne sauriez plus où donner de la tête. Sportivement, la carrière de KD à OKC est un succès : bien que l’issue n’accouche pas d’un titre, l’ailier aura tout de même remporté un MVP sous le maillot du Thunder, en plus de laisser son empreinte dans la culture de la franchise. Car l’histoire de KD à OKC ne se résume pas qu’à des shoots époustouflants et des accomplissements individuels retentissants : non, KD au Thunder est une réelle histoire d’amour entre une franchise et son phénomène, qu’on décrit comme loyal et dévoué envers sa communauté. Et la période où le double MVP des finales représentait l’Oklahoma ne fait qu’attester la gratitude éprouvée par KD a l’égard de sa ville : entre dons à 6 chiffres et infrastructures construites en vue d’aider les plus démunis, jamais nous n’aurions pu penser remettre un jour en cause le cœur d’un homme comme  celui de KD, excessivement généreux envers sa communauté. Représentant d’Oklahoma, Kevin Durant est le genre de joueur s’étant imprégné de la culture de sa franchise en plus de transmettre la sienne a ses fans ; le genre de joueur qu’on associe à une même équipe pour le restant de sa carrière ; le genre de joueur prêt à rester dans sa ville coûte que coûte pour tenter de gagner une bague tout autant magnifique qu’historique. Et pourtant… Et pourtant, KD abandonnera les siens de la plus abjecte des manières en rejoignant les Warriors en 2016, qui affichaient déjà la bagatelle de 73 victoires au compteur. Et au delà de de cette réunion de joueurs incroyables constitué de Steph Curry, Durant, Klay Thompson et Draymond Green, (ce qui ouvrait considérablement les portes vers le titre) Kevin rejoignait là l’équipe qui venait de sortir les siens en Finale de conférence  quelques semaines auparavant. Choix purement basket , ras-le-bol de Westbrook et de Billy Donovan ou lâcheté ultime, les débats subsistent toujours  pour comprendre la décision de l’éternel second meilleur joueur du monde. Toujours-est-il que ce dernier a laissé les mauvaises langues s’exprimer pour construire une hégémonie sans égal qui triomphera deux années de suite, et que désormais, cette tumultueuse relation avec sa première franchise n’est qu’histoire ancienne. Au point même de les allumer en public dans une interview accordée au Wall Street Journal :

Les gens venaient chez moi et taggaient les enseignes “à vendre” de mon quartier. Ils venaient devant ma maison pour prendre des vidéos d’eux en brûlant mon maillot et en m’insultant de tous les noms. (Sur son premier retour à OKC en tant que Warrior): L’atmosphère était tellement toxique quand je suis entré dans cette arène. Et l’organisation, les entraîneurs et les managers d’équipementiers, ces gars m’en veulent? Ces gars ne me parlent pas? Je me dis, yo, c’est vraiment ce qui est en train de se passer ? Parce que j’ai quitté une équipe pour aller jouer avec une autre équipe? Je ne me joindrai plus jamais à cette ville à cause de cela. Je voulais éventuellement revenir pour faire partie de la communauté et de l’organisation, mais je ne fais confiance à personne là bas. L’organisation, le GM, je n’ai parlé à aucune de ces personnes depuis que je suis parti.”

Si la rengaine est toujours présente des deux côtés, l’histoire elle, est bien morte et enterrée. Comme quoi, le temps ne fait pas toujours bien les choses ; mais si KD à  sali son image après son départ d’Oklahoma, il a rempli le contrat sportif en allant chercher deux MVP des finales en deux ans, et qui sait ce qui se serait passer s’il ne s’était pas blessé lors des dernières finales. Toujours est-il que le (désormais) numéro 7 des Nets a le champ libre pour redorer totalement son blason à Brooklyn, en passant d’abord par une rééducation saine qui lui permettra de revenir en pleine forme. Et s’il revient en pleine forme (pas de doute sur ce  point, il est de la veine des plus grands) KD pourra alors enfin relever le challenge ultime d’inscrire les Nets sur la liste des franchises titrées.

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