Drafté en troisième position de la draft 2014, Joël Embiid a considérablement changé le visage des Sixers qui démarraient alors leur fameux processus de reconstruction. Sauf que l’intéressé espérait évoluer aux côtés de Kobe Bryant, chez les Lakers.
Nous sommes en 2014 et les Sixers peuvent pousser un vaillant cri de soulagement. Non, ils n’ont pas soulevé le trophée Larry O’Brien, loin de là. La franchise de Pennsylvanie vient tout simplement de clore une éprouvante et pitoyable saison. La pire de l’histoire de la grande ligue. Avec seulement 19 victoires et 63 défaites, Philadelphie est alors la risée de la ligue. En même temps, qu’attendre de mieux avec un roster composé de Lavoy Allen, Arnett Moultrie, Spencer Hawes ou encore Lorenzo Brown ?
Sam Hinkie, le célèbre visage derrière le « Process » mesure l’ampleur de la tâche et a déjà les yeux rivés vers la draft. Cependant, à l’instar des Pelicans l’année dernière, le first pick revient aux Cavaliers et leur 1.7 % de chances. Un premier obstacle barre déjà la route des Sixers. Limitant la casse, ils repartent alors avec le troisième choix. Le top 3 s’annonce révolutionnaire. Andrew Wiggins est annoncé comme le prochain « freak » de la ligue, Jabari Parker comme un futur All-Star et Joël Embiid, coéquipier du jeune Wiggins à Kansas, une véritable interrogation non moins dénué de talent.
Les dirigeants des Cavs, des Bucks (2ème choix), et des Sixers commencent à organiser leurs plans. Milwaukee a déjà fixé son choix sur Jabari Parker. Les Cavs, qui ont fait passer une work-out à Embiid, sont éblouis par la technique du Camerounais. Sauf que le pivot se blesse le lendemain et souffre de son pied droit. La sentence tombe : fracture de fatigue. Aïe. Une profonde désillusion pour le joueur, une aubaine pour Sam Hinkie. Conscient que sa côte auprès des franchises vient de tomber, Embiid espère retomber à la 7ème place, celle des Lakers. C’est ce que raconte Yaron Weitzman du Bleacher Report, auteur d’un livre sur l’impressionnante reconstruction des Sixers :
« Ce qu’il souhaitait par dessus-tout, c’était de tomber chez les Lakers avec le septième choix. Il avait vécu à Los Angeles et se sentait à l’aise là-bas. Arn Tellem (son agent) savait qu’il n’y avait aucune chance que son joueur retombe si bas. Tellem et Nyam (un autre agent) ont vendu Embiid à Philadelphie. Tellem a grandi à Philly. Nyam, lui, a joué en high-school là-bas. Cela a pris du temps, mais Joël Embiid a acceptée l’idée. »