
NBA – La retraite ? Nicolas Batum y a pensé, bien avant LeBron James, Chris Paul ou Michel Drucker. En 2020, il touche le fond aux Hornets, s’enfonce dans une dépression et découvre qu’on peut perdre son job par un simple tweet. Mais le plus discret des Bleus a trouvé le moyen de rebondir, comme toujours. Sans bruit mais avec du fond et du jeu.
Après avoir longtemps été un pilier solide du cinq majeur, Nicolas Batum voit son rôle s’effacer brutalement en 2019-2020. Trois titularisations, des minutes en chute libre, une mise sur le banc des Hornets qui lui tombe dessus sans explication ni avertissement. Pour un compétiteur et cerveau basket comme lui, c’est une gifle. Le basket, sa passion, devient un terrain d’ombre. Puis survient la pandémie, qui suspend la saison. À sa grande surprise, c’est presque un soulagement.
“J’avais juste besoin de rentrer chez moi, de rester à la maison, et de ne rien faire.”
Mais ce repos forcé cache un mal-être bien plus profond. Isolé, il sombre dans une dépression sourde, perd le contrôle de son corps, prend du poids, et s’éloigne du jeu qu’il aime. Un silence lourd, un combat intérieur dont il parle peu, mais qui marque l’une des périodes les plus sombres de sa vie.
Nicolas Batum dishes career-high 16 assists en route to his 2nd triple-double of the season (10/10/16) for the @hornets! #BuzzCity pic.twitter.com/5PWooJ9IeK
— NBA (@NBA) March 16, 2018
Le rebond semble hors de portée. Nicolas Batum se retrouve en France, loin du tumulte NBA, mais aussi loin de ses repères. Et c’est là, dans un moment d’une banalité totale, que tout s’écroule. En train de faire le ménage chez lui, il reçoit une notification d’un tweet de l’ancien insider Adrian Wojnarowski. Les Hornets le coupent. Pas d’appel, pas de mail, juste un tweet. Froid. Brutal.
« Là, je me dis : OK, je vais prendre ma retraite. Je pensais que j’étais fini.»
Il n’est plus sûr de rien. Est-ce que quelqu’un le veut encore ? Est-ce qu’il a envie, lui, de revenir dans une ligue qui vous jette en 280 caractères ? Pourtant, dans ce flou, une graine est plantée. Il commence à se remettre doucement en forme. Sans promesse, sans bruit, juste au cas où.
Et ce « au cas où » va finir par payer. Les Clippers, en quête d’un joueur d’expérience capable de faire le sale boulot, lui tendent la main. Dès le premier jour, Tyronn Lue le rassure. Ici, pas de procès sur le passé. Il aura sa place, il va jouer. Ce n’est pas le Nicolas Batum flashy de Portland ou le facilitateur de l’équipe de France qu’on retrouve à L.A mais un joueur repensé, recentré, précieux.
Il pose des écrans, coupe dans le bon timing, défend comme un chien de garde. Il est là pour faire briller les autres et il le fait très bien. À 36 ans, il est toujours là, fiable et utile. Dans une NBA obsédée par les stats et les highlights, Nicolas Batum est devenu l’anti-héros parfait.
Nicolas Batum n’a jamais fait de bruit. Juste du jeu. Viré en silence, revenu sans un mot, il a traversé la dépression comme il défend un écran. Sans plainte, mais debout. Pas un vendeur de highlights, juste un joueur vrai. Dans une NBA qui zappe vite, lui est resté. Discret. Essentiel. Et au fond, c’est peut-être ça, la vraie victoire : durer quand tout voulait t’effacer.
Les Clippers espèrent désespérément que Nicolas Batum rempilera pour une saison de plus
