
NBA – Dans le monde de la NBA, les célébrations font partie du spectacle. Dernier exemple en date : Ja Morant et une célébration post-tir à trois points qui ressemble étrangement à… un lancer de grenade. Et vu les antécédents du garçon avec les gestes un peu trop « armés » au goût de la ligue, on s’est tous demandé : il se moque de qui, exactement ? Son explication n’a, par la suite, pas dû convaincre grand monde.
« Je parle en Ja. Je suis Ja. Je vais prendre mes mots, les balancer, puis faire abstraction du bruit. C’est exactement ce que je fais. Donc quand tu me vois faire ce geste, c’est ça que je fais. Je dis ce que j’ai à dire au monde, et je bloque tout le bruit qui revient vers moi. Et c’est comme ça que ça va se passer. »
Créatif sur le terrain, et visiblement, en conteur d’histoire également. Ja Morant n’a pas opté pour la voie classique du mea culpa concernant sa célébration « grenade ». Non, fidèle à lui-même, selon lui, ce geste controversé ne représente pas une grenade, mais : « Je prends mes mots, je les balance, et ensuite je fais abstraction du bruit [des critiques], c’est ça que je fais » … Eh bah celle-là… refais là sans trembler du menton pour voir ? Explications un peu tirées par les cheveux, comme un gars qui vient de se faire prendre la main dans le sac et qui essaie de se justifier par exemple ? Surtout quand on commence sa « justification » par : « Écoute, ce n’est pas ce que tu crois », pas à nous Ja, pas à nous…
Certains ont ri, d’autres ont levé les yeux au ciel. Le journaliste Michael Wallace, lui-même, a confié avoir éclaté de rire face à l’explication, avant de réaliser que Morant était très sérieux. Poétique ? Peut-être. Grotesque ? Probablement. Hilarant ? Clairement. Mais au final, Morant l’a dit : « I’m being Ja ». Et ça, visiblement, c’est un art en soi.
Mais cette célébration prend une tout autre dimension quand on la replace dans le contexte. Ja Morant n’en est pas à son premier écart en matière d’armes. L’année dernière, il a été suspendu deux fois pour avoir brandi une arme à feu sur des réseaux sociaux, incidents qui ont valu des sanctions sévères et un gros coup sur son image. Et récemment, il a de nouveau été rappelé à l’ordre par la NBA pour une célébration avec des doigts en forme de pistolet, qu’il avait pourtant promis d’abandonner. Dans ce contexte, faire un geste qui évoque un jet de grenade, intentionnelle ou pas, c’est comme allumer un feu d’artifice dans une station-service : dans le fond créatif, mais pas super judicieux.
Finalement, Ja Morant est un joueur à part. Doué, spectaculaire, mais aussi profondément agaçant parfois. Ce dernier épisode de célébration en dit long sur son rapport aux armes, sur son contrôle de soi et son besoin de faire parler. Est-ce judicieux ? Pas toujours. Est-ce divertissant ? Pour certains apparemment. Et à défaut d’être un exemple à suivre, Ja Morant reste une énigme qu’on adore (ou déteste) regarder.
