Au sortir d’une saison rookie très impressionnante (19.1 points, 3.7 rebonds et 8.1 passes) où le meneur de jeu aura surpris son monde de sa classe, il n’est désormais plus le temps pour lui de montrer sa valeur, mais bien de passer un cap et de faire de sa franchise une équipe respectée au sein de la grande ligue. Pour se faire, le natif du Texas a mis les bouchées doubles cette intersaison et s’est renforcé aussi bien physiquement que techniquement, notamment en perfectionnant son shoot à mi-distance à l’aide de la légende Kobe Bryant.
Bien du temps a coulé depuis le trade du pick 3 contre le pick 5 de la Draft 2017 entre Dallas et Atlanta, qui était synonyme d’échange entre Trae Young et Luka Doncic. Frêle, petit et qui ne semblait pas pouvoir défendre, les Hawks prenaient un risque énorme en préférant sélectionner Young plutôt que Doncic, le phénomène européen. A cette occasion, les faucons piquaient un choix de draft de l’année suivante aux Mavs, et misaient sur leur jeune pouce américain et son côté spectaculaire en lui donnant les clés de la franchise afin d’enfin faire lever les foules de la State Farm Arena. Un an après, le bonhomme a plus que satisfait le Front Office mais il a également définitivement fait taire les doutes à son égard : non seulement il a montré qu’il pouvait être un meneur fantastique dont la palette de skills au scoring comme au playmaking témoignent d’une excellente technique et d’un potentiel considérable, mais Monsieur ne s’est pas tapé de Rookie wall (il a au contraire explosé en deuxième partie de saison) et a été performant durant les 82 matchs, rassurant un peu les appréhensions quant à son physique. Au final, le trade de l’année dernière semble être un win-win pour les deux équipes, d’autant plus qu’il a permis à Atlanta d’obtenir un rookie intéressant supplémentaire cette année ; et que l’ancien d’Oklahoma a fait ses preuves en termes de pyromanie et de showtime.
A l’aube de sa saison sophomore, Young doit maintenant montrer qu’il peut faire passer un cap à son équipe, qui a construit son roster autour de lui. A l’aide d’un collectif complet et profond, les Hawks peuvent devenir une équipe trouble-fête de l’Est et sans être un mastodonte qui vise les sommets, la franchise géorgienne peut s’avérer être une destination chiante à jouer pour ses adversaires dès l’année prochaine, élaborée autour de son noyau de jeunes et d’une organisation toujours bien ficelée. Condition sinequanone du changement de dimension souhaité par les dirigeants, le franchise player des Hawks va également devoir élever son niveau de jeu, tout en comblant ses failles. Et Trae semble l’avoir bien compris : après avoir pris soin de son corps et passé son été à la salle au point de prendre 7 kilos de muscles et d’ainsi être plus solide l’année prochaine, Young souhaite améliorer son tir à mi-distance afin d’augmenter son nombre de cordes à son arc. Déjà insolent en pénétration, à 3 points et pour trouver ses partenaires sur pick and roll, le midrange du numéro 3 de draft restait incertain (31,4%) et c’est avec l’un des meilleurs jump-shooteurs de l’histoire à mi-distance qu’il va s’entraîner cet été, en vue d’élargir sa gamme et d’être encore plus dangereux lors de l’exercice prochain. Et pour passer un cap tant mentalement que sur le terrain, qui d’autre de meilleur que Mr Kobe Bryant pour vous coacher? Bourreau de travail, obsédé du détail et de la progression, le Mamba est une véritable référence qui peut réellement faire franchir une étape à Trae Young, en lui enseignant son art du midrange et sa rage de vaincre inébranlable. Espérons simplement que l’aide de l’ancien Laker soit plus concluante pour le joueur des Hawks qu’elle ne l’ait été pour Jayson Tatum, qui, d’une saison à l’autre après avoir sondé Kobe, est passé de 42,4 à 34,9% à mi-distance.