Steve Kerr a connu deux générations de basketteurs. Entre sa période de joueur dans les années 90 et sa période de coach dans les années 2010, il a vu un nombre impressionnant de basketteurs défiler devant lui. Et le changement de générations a changé les joueurs qui composent la grande ligue.
La NBA a changé entre l’époque glorieuse des Bulls de Michael Jordan, accompagnés à l’époque par un certain Steve Kerr, et les Warriors, coachés par un certain… Steve Kerr. Le principal changement chez les joueurs ? L’âge auquel ils débarquent dans la grande ligue. En effet, avant, il était fréquent de voir les joueurs les plus haut draftés avoir des parcours longs en université. On pense à Tim Duncan en 1997, drafté après avoir fait son cursus universitaire en entier du côté de Wake Forrest, ou encore Dwyane Wade du côté de Marquette. Aujourd’hui, les joueurs les plus hauts draftés sont des freshmens (première année d’université), qui ont beaucoup de potentiel mais pour la plupart sont encore un peu tendres pour les affrontements en NBA.
« La plupart de ces gars n’avaient pas un coach de collège ou d’université qui leur criait dessus pendant 8 années de suite. Aujourd’hui c’est un monde différent. Les joueurs grandissent de manière différentes dues à leur expérience dans le basket. Le détail est souvent la chose qui manque »
Malgré tout, le niveau technique semble supérieur aujourd’hui par rapport aux années 90. Il est devenu impossible d’évoluer en NBA si on a « les mains carrés » ou que l’on a pas un QI basket important. Les joueurs sont donc plus talentueux à leur arrivée dans la ligue. Mais ce que pointe Steve Kerr et qui peut être compréhensible est un manque de fondamentaux chez les jeunes prodiges. Ils arrivent si jeunes que leur formation est loin d’être terminée. Là où avant lorsque les joueurs arrivaient en NBA ils étaient souvent capable d’apporter instantanément, il faut aujourd’hui 2-3 ans pour la plupart des rookies pour devenir véritablement impactant sur le parquet. Même si les exceptions existent toujours, bien évidemment (Luka Doncic, Zion Williamson, Lamelo Ball).
« Les joueurs n’ont jamais eu un tel niveau technique selon moi. Je suis impressionné par le niveau technique. Mais les petites choses, revenir en transition. Toutes les nuits à la télé, je vois des équipes laisser un gars partir en transition pour un layup. Nous le faisons, toutes les équipes le font. Si vous faisiez ça 25 ans plus tôt, le coach vous sortait et vous ne refaisait pas jouer. Maintenant, tout le monde le fait, et en tant que coach, vous ne pouvez pas sortir tout le monde. Donc certaines parties du jeu sont différentes, les joueurs ne se concentrent pas autant sur ces choses. Je pense juste que c’est parce qu’on est dans une époque différente »
Tricky Ricky pulled all the tricks outta the bag versus the Warriors. 🎒 pic.twitter.com/Su4GkWKSFt
— Minnesota Timberwolves (@Timberwolves) April 30, 2021
Une époque et des largesses défensives bien présentes chez les Warriors de cette année. D’ailleurs le prototype du joueur moderne pourrait être résumé en Andrew Wiggins. Un potentiel de dingue mais gâché par une inconstance frustrante pour tout le monde. Des Warriors qui restent sur deux défaites face à des adversaires à leur portée. Entre la correction reçue à Dallas (133-103) et la nouvelle défaite hier face aux Timberwolves (126-114) malgré 37 points de Curry, les hommes en bleu sont dans la difficulté. Une passivité en défense est notamment pointée du doigt par Steve Kerr.
« C’est le symbole d’une équipe moderne. C’est la NBA moderne, les gars ne font pas d’écrans retard. C’est comme ça. Toutes les nuits sur le League Pass, je vois la même chose. Les joueurs laissent les adversaires venant depuis le côté faible, et pensent « Je vais avoir le rebond ». C’est une maladie qui gangrène la NBA. Le problème est que, si vous êtes une équipe petite [en taille] comme nous, ça va vous toucher plus que ça ne touche les autres équipes »