Hier avait eu lieu au Staples Center l’hommage à Kobe et Gianna Bryant, lors d’une date évidemment symbolique, celle du 24 février (24/2, comme leur numéro). Les discours se sont multipliés, de Vanessa Bryant à Michael Jordan, et bien évidemment celui de Shaquille O’Neal, qu’on vous propose traduit en français de manière quasi-intégrale. Sortez les mouchoirs, vous allez pleurer, sûrement d’émotion, sans le moindre doute de rire, comme sait le faire l’ami Shaq.
« Quand j’imaginais parler à un groupe de personnes à propos de Kobe Bryant, je pensais à son introduction au Hall of Fame, ou encore en tant qu’invité lors d’un événement de la fondation de Kobe et Vanessa. Mais jamais je n’avais imaginé que j’allais parler de lui lors d’une pareille cérémonie, et la douleur me touche jusqu’au cœur.
Comme vous tous, je suis encore dévasté par la perte de mon ami, mon petit frère, Kobe Bryant, et ma nièce Gigi. À Vanessa, ses enfants, ses parents, ses sœurs et les membres de sa famille qui ont perdu celui qu’ils aimaient lors d’un jour tragique, nous pleurons avec vous. Tout est à jamais changé depuis le 26 janvier.
Nous le savons, l’héritage du Black Mamba dépasse le simple fait d’être l’un des meilleurs basketteurs de l’histoire. Croyez-moi, Kobe était un véritable cadeau, et un travailleur acharné du basket. Je me rappelle qu’il disait « Ces mecs jouent aux dames quand moi je joue aux échecs », et je lui répondais « Sans doute Kobe, je ne sais pas jouer aux échecs. »
Mais je peux vous assurer que ce dont Kobe était le plus fier, c’était son rôle de mari auprès de Vanessa, de père – Gigi, Natalia, Bianca et Capri – de frère et de fils aimé.
Kobe était un ami loyal. Comme beaucoup d’entre vous le savent, Kobe et moi avons eu une relation très complexe au fil des années. Un peu comme John Lennon et Paul McCartney, qui dans leur rivalité ont créé certaines des plus grandes chansons de l’histoire, Kobe et moi se sommes mutuellement poussés dans une des plus grandes équipes de l’histoire, et je suis fier de ce que nous avons fait avec le three-peat des Lakers réalisé sous la période de Shaq et de Kobe.
Et oui, comme des enfants immatures, nous avons été en désaccord, on s’est battus, on s’est insultés et adressés des remarques désobligeantes. Et pourtant, même quand on était en mauvais termes et que les caméras n’étaient pas braquées vers nous, on se regardait et on se disait « allons botter des culs ».
Il ne prenait pas cela à cœur, et surtout, Kobe et moi avons toujours eu l’un envers l’autre un profond respect et un amour mutuel. Il a gagné mon respect quand les gars dans l’équipe se plaignaient du fait qu’il ne passait pas la balle. J’ai dit « Je vais lui parler » et je lui ai sorti « Kobe, there’s no « I » in « TEAM » ! » [Il n’y a pas de « je » dans le mot équipe]. Et Kobe a répondu « I know, but there’s in a « ME » motherfucker ! » [Je sais, mais il y a un « moi » dedans fils de p*te.] Alors je suis retourné les voir et je leur ai dit « Prenez le rebond et faites avec, il ne passera pas la balle. »
Mamba, tu nous a été repris bien trop tôt. Le nouveau chapitre de ta vie venait de commencer, mais il est temps pour nous de continuer ton héritage. Tu disais toi-même que tout ce qu’il y avait de négatif, les challenges, la pression, étaient une opportunité pour grandir. Alors prenons cette opportunité, et sortons de l’angoisse pour commencer notre thérapie.
Je sais que tu nous regardes petit frère. Je m’occupe de ce qui se passe en bas, j’apprendrais à Natalia, Bianca et Capri tous tes moves, et je te promets que je leur apprendrai pas comment tirer des lancers francs.
Pour l’instant et alors même qu’on parle, je suis sûr que Kobe et Gigi se dirigent, main dans la main, vers le terrain de basket le plus proche. Kobe nous montrera bientôt un de ses moves, et Gigi les appliquera. Kobe est le MVP du paradis.
Je t’aime mon frère, et je sais que nous nous reverrons un jour ou l’autre.
Repose en paix Kobe. »