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Russell Westbrook rend hommage à James Harden : « Beaucoup de gens normalisent l’exceptionnel »

Source image : sircharlesincharge.com

Dominée par les chiffres depuis sa naissance, jamais il n’y eut une époque en NBA où les statistiques et les performances individuelles explosaient autant qu’aujourd’hui. Chaque matin, les fans de balle orange se lèvent et jettent un coup d’œil au boxscore des matchs de la nuit passée. Bien rares deviennent les fois où leurs yeux s’écarquillent en raison des exploits accomplis. Un Giannis en 30-15-6 en 25minutes de jeu? Banal.« Toute façon il ne fait que foncer dans le tas! » Un Westbrook en triple double de moyenne pour la troisième saison consécutive ? Statpadding. « Toute façon il ne sait qu’envoyer des briques! » Gâtés comme nous le sommes, nos yeux sont tellement habitués à l’inouï que l’immensité des exploits accomplis chaque soir nous laisse indifférent. En ce sens, les analyses tendent plutôt à identifier les défauts apparents aux prouesses dévastatrices que les joueurs effectuent. Et s’il existe un joueur cristallisant ce phénomène, c’est bien James Harden. Avec plus de 39 points par match au compteur, The Beard propose un basket qui dépasse l’entendement. Au sommet de son art, les records de scoring tombent un à un a ses pieds ; et pourtant, jamais l’arrière n’a été autant décrié pour son jeu qu’aujourd’hui. Isolations à outrance, jeu trop répétitif, peu élégant, pourcentages désastreux, aidé par les arbitres… La déflagration de critiques qu’El Barbudo subit est probablement aussi impressionnante que les orgies offensives qu’il distille match après match. Excessivement clivant, l’ancien d’OKC peut en tout cas compter sur son Bro, qui a lui choisi son camp. Et d’après Russell Westbrook,  seuls les ignorants peuvent négliger ce qu’est en train de faire James Harden, à savoir marquer l’histoire à jamais.

Sur toutes les ondes depuis des semaines, le débat sur les excès de soliste de James Harden n’a jamais autant fait rage. Source d’énormément de ses points, les lancers-francs qu’obtient le numéro 13 sont toujours autant discutés par les fans, et ceux-ci ne sauvent pas la face d’Harden les soirs ou ses shoots ne rentrent pas. A titre d’exemple, contre Minnesota, The Beard a pris 41 shoots pour n’en rentrer que 16 ; face à NewOrleans, il prenait 29 tirs pour n’en rentrer que 8, dont un très sale 2 sur 18 à trois points. N’importe quelle statistique ne montrerait pas à quel point cela peut être déroutant de voir Houston jouer lorsque James est dans ses excès. Mais après toutes ces années de domination, Harden n’allait certainement pas se mettre à douter, et l’ancien d’OKC a montré toute sa confiance en lui lorsqu’il s’est agit de répondre après ses controverses, sans jamais se remettre en question. Attitude détestable pour certains, mais certainement pas pour Russell Westbrook, qui sait à quel point son pote épate de sa grandeur au fil des saisons. Interrogé à la sortie du match contre les Blazers, Russ a tenu à rappeler aux mauvaises langues à quel point ce que faisait Harden était légendaire :

« Je pense que beaucoup de gens ont tendance à normaliser l’exceptionnel du fait de le voir sans cesse, mais ce n’est pas normal pour autant car personne d’autre ne peut faire ça. Si ça l’était, tout le monde le ferait. Il se met en position d’être l’un des meilleurs scoreurs de tous les temps, notamment car il est capable de scorer à un très haut niveau et de différentes manières »

A son tour, Harden a évoqué sa performance à la sortie du match face aux Blazers :

« Je n’en ai rien à faire de ça. Je veux juste gagner des matchs. Ce soir, (contre les Blazers, ndlr) je n’ai pas forcé. Le match d’avant, (contre les Wolves, ndlr) j’ai pris 41 shoots, mais nous avions 6 gars à l’infirmerie. A ce stade, il s’agit de faire tout ce qui est en notre possible pour gagner. C’est pour cela que je joue chaque soir »

Puis, Mike D’Antoni n’a pas tarit d’éloges au sujet de son Franchise Player :

« C’est inimaginable. Je n’ai pas les mots. Ce qu’il fait, ce n’est pas possible. Je n’ai jamais vu ça. Je sais avoir déjà dit qu’il était le meilleur joueur offensif que j’ai jamais vu. Et bien une fois de plus, il l’est. Je n’ai pas coaché tout le monde, mais il est tellement bon dans ce qu’il fait. Vous aimez, vous n’aimez pas – je ne sais pas comment vous faites pour ne pas aimer. Je ne pense pas que nous ayons déjà vu une telle chose »

Mike D’Antoni ne croit pas si bien dire. A près de 40 points de moyenne sur ses 14 premiers matchs disputés, James Harden est en train de réaliser l’inimaginable. Rendons-nous compte. Depuis quand un joueur aligne 39 points par match en 2020? Trente-Neuf points par match. Quelles personnes auraient levées la main avec certitude si on vous avait dit quelques années plus tôt qu’un joueur frôlerait dans le futur les lignes statistiques de Wilt Chamberlain ? Car oui, Messieurs Dames, c’est bien à l’époque de Wilt qu’il faut remonter pour obtenir de telles performances. Dans son style à lui, Harden est en train de marquer au fer rouge son passage dans la ligue. Il entre dans le panthéon des attaquants, au sein de cercles fermés que composent les plus grands, comme Wilt, Jordan ou Kobe. Alors oui, on savait déjà qu’Harden était une arme offensive létale, doté d’une palette infinie et que le fait qu’il rejoigne un jour la conversation de l’élite du scoring ne soit pas impossible. Mais aussi vite ? Avec une telle efficacité ? Personne n’aurait pu le prédire. Depuis maintenant deux ans, The Beard est dans une « sphère » où rien ne peut l’atteindre. Peu importe les circonstances, il finira le match à minimum 30 points. C’est bien simple : depuis le 17 novembre 2018, autrement dit presque un an jour pour jour, Harden n’a été en dessous de la barre des 30 à 17 reprises seulement, sur 82 possibles. Le fruit d’un travail acharné lié à une confiance en lui démesurée : James sait qu’il est plus fort que n’importe quel défenseur qu’on lui opposera. Ou il drive et son toucher lui permet de finir en lay-up ou avec un floater, ou sa vision du jeu lui permettra de faire la bonne passe, ou bien son step-back dévastateur fera des merveilles. Quoi que ses détracteurs en disent, Harden dégage une force individuelle monstrueuse, une impression d’efficacité unique lié à une intelligence ultra-développée. D’autant plus que Houston n’est pas victime des partitions de soliste que joue la Barbe : avec 11 victoires pour 3 défaites (dont 8 wins d’affilée), les Rockets caracolent en tête de l’Ouest juste derrière les Lakers, et la machine texane semble désormais lancée. Mais Harden le sait bien : rien ne se joue en régulière. C’est en Playoffs qu’on attend de voir s’il peut réellement porter son équipe en jouant de cette manière.

Quelles que soient ses stats et le bilan de Houston, Harden ne sera véritablement jugé qu’une fois les Playoffs débutés. Bien que dans les chiffres, il se rapproche de Kobe ou Michael Jordan, il est à des millénaires de ces noms et ses échecs en Playoffs doivent cesser s’il veut faire partie non pas des meilleurs scoreurs, mais des meilleurs joueurs de tous les temps. A lui de nous prouver qu’il peut guider son équipe vers le titre.

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