Numéro 2 de la draft en 1999, l’ancien all-star Steve Francis a refait surface dans les médias pour se livrer. C’est toute une partie de son parcours qu’il va dévoiler, une partie restée jusqu’à maintenant méconnue du grand public. Certes Steve Francis n’a jamais été réputé comme étant un joueur irréprochable en tant que coéquipier, mais ce qu’a enduré ce dernier dépasse de très loin le cadre du basket.
La présence de Steve Francis en NBA peut être qualifiée d’intense, de courte et même de frustrante. Après seulement neuf saisons au sein de la ligue, Francis quittera les parquets sans jamais parvenir à faire de comeback. Pourtant en étant trois fois all-star l’ancien Rocket aura marqué son passage. En effet, petit de taille, Francis était très vif mais possédait également une excellente détente comme le témoigne sa présence au concours de dunk en 2000. En passant la majeure partie de sa carrière aux Houston Rockets, l’ancien Rookie Of the Year, a cependant été de nombreuses fois la cible de ses détracteurs. Pas assez collectif pour les uns, problèmes d’alcool et prise de poids pour les autres, les critiques envers Francis s’accumulent tout le long de sa carrière.
Mais le joueur gardera la tête sur ses épaules jusqu’à la fin de sa carrière. Et c’est aujourd’hui que Steve Francis décide de se livrer dans une lettre, non pas sur l’ensemble de sa carrière mais sur une partie de sa jeunesse qui lui a permis de se forger un caractère propre à lui-même. Dans un premier temps Steve-O compare son début de carrière, aux cotés de son idole Olajuwon, avec son adolescence quelques années précédemment.
« Je me rappelle lors de ma saison rookie lorsqu’après avoir pris un avion avec Hakeem Olajuwon, j’étais allé m’acheter un costume en cachemire. Quatre ans avant j’étais à Takoma Park dans le Maryland à vendre de la drogue à côté du quartier chinois. »
Ensuite Steve Francis aborde un sujet autant sensible qu’émouvant, celui de sa famille. Comme si sa période de dealer ne suffisait pas, Francis à vécu loin de son père, mis en prison, mais aussi de sa mère, décédée. Tout ceci n’a donc pas aidé le joueur à sortir de ce tunnel très sombre.
« Ma mère venait de mourir. Mon père était dans un pénitencier fédéral. Nous étions 18 personnes à vivre dans le même appartement. Pas d’études. Pas de baccalauréat. Rien. »
Mais ce jeune garçon a de la volonté, et tout ça grâce à ses idoles. En effet à deux pas de chez lui en 1995, un certain Allen Iverson fait les beaux jours de Georgetown. Dealer le jour, fan de basket la nuit, Francis s’entraîne tant bien que mal dans le peu d’infrastructure qu’il lui était accessible. Miracle, quatre ans plus tard Steve Francis se trouve debout à serer la main de David Stern lors de la draft en 1999.
« À 18 ans, je vends des sachets de drogue, (…) et je me fais voler, menacé par des pistolets. À 22 ans, je suis drafté dans la National Basketball Association, et je serre la main de David Stern. »
Ensuite dans sa lettre Steve Francis aborde sa plus jeune enfance, se souvenant de ses visites en prison avec sa mère pour son père. Il en profite pour reparler de ce dernier en profondeur.
« Il était un homme très connu à D.C.(…) Mais j’étais très petit, et quand ma mère et mon père se sont séparés, le message de ma mère à mes frères était toujours ‘Pas Steve. Jamais Steve. Cela doit se passer différemment pour lui.’»
Là encore Steve Francis ne suit vraiment pas un itinéraire banal pour un enfant de son âge. Dès ses 10 ans il est confronté aux lois de la rue, là aux drogues et prostitution se mêlent. Mais c’est aussi dans la rue que Francis va timidement goûter au basket.
« Quand j’avais dix ans, j’ai eu mon premier travail, en tant que ‘phone boy’. Vous savez tous de quoi il s’agit ? C’était simple. J’attendais en dehors du restaurant chinois, et je m’asseyais sur le bord du trottoir, à côté de la cabine téléphonique, l’air innocent, et dès que le téléphone sonnait, je répondais. C’était toujours des gens qui cherchaient de la drogue, des prostituées, ou quoi que ce soit. Je leur disais où rencontrer les dealers, et c’était fini.(…) Il n’y avait rien d’autre à faire, donc pour passer le temps j’avais l’habitude de shooter un ballon de basket dans le toit de la cabine téléphonique. On avait arraché le toit, et il y avait juste assez d’espace pour qu’une balle rentre dans la cabine par le haut. Mais c’était carré, donc il fallait faire un swish parfait avec une courbe très arrondie, et même si vous le faisiez, ça rebondissait souvent sur les côtés de la cabine. »
Repéré puis directement contacté par les universités du pays, Steve Francis saute sur l’occasion. C’est alors qu’il se retrouve au Texas, bien loin de son Washington D.C. natal. Un choc culturel et un nouveau défi attendent désormais Francis. Et grâce à la confiance du staff de son université, Steve va s’épanouir désormais pleinement dans le basket.