Si nous savions qu’un brillant avenir leur était promis, rien ni personne n’aurait été en passe de prédire une telle saison des Mavericks. Emmenés par le petit prodige slovène, Dallas surprend son monde et se présente définitivement comme l’une des équipes les plus attrayantes de la ligue. Annoncés par la plupart des observateurs dans la course à la 8ème place en début de saison, il n’aura fallu que peu de temps aux hommes de Rick Carlisle pour solidement s’imposer dans les 8 à l’Ouest. Et n’en déplaise aux groupies de Luka : si les Mavs s’avèrent si époustouflants cette saison, le mérite revient également au compère européen de Doncic, Kristaps Porzingis, qui réalise une excellente première saison sous le maillot texan.
Oui, Luka est un ovni à couper le souffle. Oui, il est très probablement le meilleur jeune joueur qu’on ait aperçu depuis de longues années. Et oui encore, jamais les Mavs ne seraient parvenus à tirer leur épingle du jeu sans l’immense talent du gamin slovène. Bien que Doncic représente le moteur & le point d’orgue du jeu des Mavs, il serait néanmoins injuste et blasphématoire de négliger l’impact considérable de Kristaps Porzingis. Car en plus d’aligner des chiffres probants, l’intérieur Letton fait part match après match de sa classe et de sa palette offensive, qui prouve son retour à son meilleur niveau. Aussi impressionnante qu’elle puisse paraître, la ligne statistique qu’affiche Porzingis (19,2 points, 9,5 rebonds et 2,1 contres par match) ne rend pas totalement compte de son influence sur le jeu texan. D’abord car le temps d’adaptation dont il a eu besoin en début d’exercice pour retrouver ses sensations et créer des repères avec ses nouveaux coéquipiers ne met pas en évidence son impact, mais aussi car ses années passées dans la Big Apple furent plus prolifiques.
Et pourtant. Si Kristaps s’avère être un meilleur joueur qu’auparavant malgré des chiffres accusant d’une légère régression, additionnée à un changement drastique de rôle, c’est d’abord car il a su faire taire les mauvaises langues se déliant avant son retour. Blessé durant de longs mois, peu étaient ceux qui voyaient capables un intérieur de 2m21 se remettre d’aplomb après une rupture des ligaments du genou gauche. Et malgré la hype bruyante qu’à provoqué son transfert à Dallas, la jeunesse et faiblesse défensive que laissait transparaître le duo Luka/Kristaps donnait de l’eau au moulin des sceptiques. 6 mois et quelques cartons plus tard, The Unicorn a prouvé au monde entier que ceux doutant de sa capacité à revenir au meilleur niveau avaient tort. Mieux : il s’est érigé en tant que lieutenant de luxe de Luka, capable de tenir la baraque lorsque les circonstances l’imposent.
Car non seulement Kristaps a pris ses responsabilités en laissant pleinement son talent éclater depuis deux mois (25,2 points et 10,6 rebonds en Février, 23,2 et 11,2 en Mars), offrant ainsi à Dallas une excellente alternative à Luka – mais c’est sa faculté à prendre les rênes de l’équipe lorsque Doncic est absent qui montre les caps franchis par KP. Intraitable lorsqu’il s’est agi de porter la franchise de Mark Cuban sur ses épaules, rares ont été les adversaires capables de stopper l’intérieur en l’absence de Luka. Sur la dizaine de match qu’il a disputé sans Doncic, Porzi aligne la bagatelle de 27,2 points, 11,8 rebonds et 2,5 contres. Trop adroit, trop dominant, l’ancienne coqueluche du Garden est aujourd’hui un bras droit de choix, capable de tenir le navire d’une équipe jouant les Playoffs à l’Ouest.